La face belge du FIFF 2014

Le 3 octobre, le 29e festival international du film francophone de Namur débutera en fanfare avec Tokyo Fiancée, troisième long métrage pour le cinéma de Stefan Liberski (qui a aussi signé un excellent téléfilm En Chantier M.Tanner).

Comme d’habitude, le film qui ouvre la semaine la plus cinéphile de l’année sera diffusé à Namur dans trois salles avec l’équipe du film et les officiels qui passent tour à tour à l’Eldorado, à la Maison de la Culture et à l’Acinapolis, histoire de ne frustrer personne.
Trois ouvertures pour le prix d’une, c’est la seule façon d’aller vers le public, une des composantes majeures d’une manifestation qui a oublié d’être autiste. Ou exclusive. Ou arrogante. Ou les trois.

 

 

Tokyo Fiancée (Versus) sera donc le premier film belge à l’affiche durant le festival. Il participera ainsi au prix Cinevox, mais sera également en lice pour décrocher le Bayard d’or.
Deux autres films de chez nous tenteront de lui barrer le passage pour décrocher le prestigieux trophée: Melody de Bernard Bellefroid (Artemis), déjà annoncé, et l’inattendu Alleluia de Fabrice Du Welz (Panique/Savage), présenté à Namur quelques jours à peine après la sortie sur les écrans belges de Colt.45. Une double actu brûlante pour le cinéaste belge.

 

 

Une chose est certaine : la compétition des Bayards sera franchement relevée cette année. Face au trio belge, le favori naturel sera Mommy du Québécois Xavier Dolan, couvert de louanges à Cannes. Mais les outsiders ne manquent pas : Bande de filles de Céline Sciamma, Geronimo de Tony Gatlif et Timbuktu d’Abderrahmane Sissako, tous remarqués sur la Croisette en mai, pourraient très bien ne pas repartir les mains vides. Et c’est sans compter sur les films que personne ici n’a encore vu et qui peuvent créer la surprise. Beau plateau donc.

 

 

 

Outre les trois films précités, tous les longs métrages belges de fiction présentés au FIFF, quelle que soit la section dans laquelle ils sont proposés, concourront pour le prix Cinevox.

Les autres prétendants sont : 7, Rue de la folie de Jawad Rhalib (R&R), L’Éclat furtif de l’ombre de Patrick Dechesne et Alain-Pascal Housiaux (Tanrantula), L’Année prochaine de Vania Leturcq (Helicotronc – photo ci-dessous), Jacques a vu de Xavier Diskeuve (Iota) tous à l’affiche dans la section « Première œuvre de fiction » où Vania a été couronnée lors du festival de Montréal. Mais aussi Le Goût des Myrtilles de Thomas de Thier (Novak) à voir dans la section Regards du Présent.

 

 

Pas mal de coproductions minoritaires seront également au menu de cette édition excitante : Adios Carmen de Mohamed Amin Benamraoui (Thank you and Good Night avec le Maroc), Bouboule de Bruno Delville (Versus avec la Suisse), Être de Fara Sene (Les films du carré avec la France dans lequel on retrouve une foule d’acteurs belges), Le Grimoire d’Arkandias de Alexandre Castagnetti (Umedia avec la France) et enfin Terre Battue de Stéphane Demoustier (les films du fleuve avec la France) avec Olivier Gourmet qui aura l’honneur de clôturer le festival le 10 octobre.

Olivier ne sera pas le seul comédien belge à l’affiche dans un film étranger puisqu’on retrouvera par exemple Jérémie Renier dans Le Grand Homme et David Murgia dans Geronimo

 

 

Dans la section regards du présent, on pourra voir trois documentaires belges : Après nous ne restera que la terre brûlée de Delphine Fedoroff, Cochihza de Khristine Gillard (photo ci-dessus) et Une ferme entre chien et loup de Chantale Anciaux.

 

C’est une tradition, le cinéma belge francophone aura droit à Namur à une rétrospective des meilleurs moments de l’année. Au menu donc : Deux jours, une nuit de Jean-Pierre et Luc Dardenne, Henri de Yolande Moreau, La Marche de Nabil Ben Yadir qui sera membre du jury officiel et parrain du Focus, Pas son genre de Lucas Belvaux (aussi à voir en audio description), Puppylove de Delphine Lehericey, Les Rayures du zèbre de Benoît Mariage. Une sélection à laquelle on adhère à 110%.

 

 

Le cinéma flamand aura lui aussi droit à son focus avec cette fois une particularité étonnante: Image (photo ci-dessus) d’Adil El Arbi et Bilall Fallah (les deux réalisateurs qui ont tourné Black cet été) y sera présenté en Première mondiale. Les trois autres films récents à découvrir à Namur seront Halfweg de Geoffrey Enthoven, Labyrinthus de Douglas Boswell et Plan Bart de Roel Mondelaers.

 

Le samedi 4 à partir de 10h, à la maison de la culture, on pourra s’enfiler 27 courts métrages belges, tous en compétition (dont la liste se trouve ici) tandis que la compétition internationale est prévue le lendemain. Le seul film belge retenu dans cette optique est Dancing d’Edith Depaule, mais on retrouvera avec plaisir Thomas Doret dans un court métrage suisse, Petit homme. Une sélection de courts métrages flamands est programmée lundi à 13h au palais des Congrès.

 

Côté professionnels, une journée « C’est du belge » proposera les premières images de longs métrages (fiction et docu) produits chez nous tandis qu’une matinée sera réservée au mécanisme du Tax Shelter. Enfin, une rencontre évoquera la médiatisation du cinéma belge dans les médias. Trop de films ou pas assez de place chez nos confrères? Pour nous, la question ne se pose pas, naturellement.

Comme le dit si bien Virginie Efira : « c’est très important que Cinevox existe » !;-)

 

 

 

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