Benoît Poelvoorde et Olivier Gourmet sont à l’affiche depuis ce mercredi de Couleurs de l’incendie, nouveau film de Clovis Cornillac adapté de la trilogie à succès de l’auteur français lauréat du Goncourt Pierre Lemaître.
Cornillac revisite dans ce film certains des héros et héroïnes du récit qui le précède, Au revoir là-haut, réalisé par Albert Dupontel il y a quelques années, et gros succès au box-office.
On retrouve donc Madeleine Péricourt, interprétée précédemment par Emilie Dequenne, qui emprunte cette fois-ci les traits de Lea Drucker. Février 1927, après le décès de son père, Marcel Péricourt, elle doit prendre la tête de l’empire financier dont elle est l’héritière. Mais elle a un fils, Paul, qui d’un geste inattendu et tragique va la placer sur le chemin de la ruine et du déclassement…
Un déclassement sérieusement accéléré par deux compères de circonstances, Gustave Joubert, directeur de la banque, interprété par Benoît Poelvoorde, et Charles Péricourt, son oncle et Ministre empêtré dans des malversations, incarné par Olivier Gourmet. Les deux hommes complotent pour évincer Madeleine, et mettre la main sur le butin.
Le premier surprend dans un rôle âpre et intériorisé, tout dans la retenue. Gustave est un homme blessé, qui aurait surement préféré trouver la fortune dans d’autres conditions, et pourquoi pas une certaine forme d’amour. Mais quand une meilleure opportunité se présente, il ne résiste pas à l’appât d’un gain astucieux mais a priori plutôt facile. L’appât du gain, c’est justement ce qui caractérise Charles Péricourt, homme politique bien peu scrupuleux et pas spécialement brillant – voire légèrement benêt, incarné par un Olivier Gourmet qui lui aussi surprend dans ce rôle plus extravagant que beaucoup de ceux qu’on lui connaît, plus théâtral aussi surement.
On notera également que l’on croise un autre comédien belge, l’excellent Johan Heldenbergh, qui joue à la faveur de son accent flamand les officiers allemands avec son habituelle énergie.