Yuku (en)chante la vie

Yuku et la Fleur de l’Himalaya d’Arnaud Demuynck et Rémi Durin propose un divertissement familial accessible aux plus petits plein de joie et de musique, une histoire d’amitié enchantée à plus d’un titre, qui exalte les vertus du partage, et aborde avec nuance et douceur la douloureuse question de la disparition des aînés. 

D’Arnaud Demuynck, on connaît depuis de nombreuses années maintenant les programmes de courts métrages qui permettent aux tous petits de faire leurs premiers pas dans les salles obscures, que ce soit les aventures de La Chouette du Cinéma, ou encore les programmes du Quatuor à cornes, ou Loups tendres et loufoques. Il s’allie cette fois avec Rémi Durin (avec lequel il avait notamment déjà réalisé Le Parfum de la carotte) pour proposer un premier long métrage: Yuku et la fleur de l’Himalaya.

Yuku est une petite souris espiègle et enjouée, dans la lignée des nombreuses petites souris du cinéma d’animation, quand on y pense de Mickey à Bernard et Bianca, en passant par Jerry ou Rémi de Ratatouille. Elle vit avec sa large famille, très matriarcale, dans les sous-sols d’un château. Alors que sa mère l’encourage à récolter des vivres pour nourrir le clan, Yuku est bien plus sensible à l’invitation de sa grand-mère, qui lui suggère de reprendre son flambeau en devenant la conteuse de la famille. 

Les histoires sont la porte d’entrée vers une nouvelle compréhension du monde. Elles permettent le vivre ensemble, donnent à comprendre les émotions, resserrent les liens. Au fil du récit, c’est sa propre histoire que Yuku va tisser, rencontre après rencontre. Pour assurer la transmission, elle endosse le costume d’émissaire familiale pour aller chercher la Fleur de l’Himalaya, qui renferme la plus vive des lumières, plantée sur la plus haute des montagnes, et qui permettra à la grand-mère en fin de vie d’affronter sereinement l’obscurité de l’au-delà. Notre si petite héroïne s’est trouvée une si grande mission, avec pour seule (mais redoutable) arme son ukulélé. 

Elle s’élance alors dans un périple doublé d’une quête, égrenant ses chansons au gré des rencontres, passant du ska au boogie woogie, du rap au blues. On y retrouve les savoureux ingrédients propres à fasciner les petits enfants: des devinettes, des chansons, des méchants attendus ou non, des amis pour la vie, et plein d’animaux de fables venus épauler la petite souris. Les sentiments sont bons, les obstacles surmontés, la vie affrontée, et les complexes envolés, de quoi faire de Yuku une héroïne inspirante qui (en)chante la vie de ses jeunes spectateurs. 

Servi pas un dessin joyeux et coloré, une animation sobre mais efficace, et un rythme soutenu, le film remplit ses promesses, grâce notamment à un casting de voix séduisant, emmené par la jeune Lily Demuynck-Deydier, et enrichi par les participations du regretté Arno, d’Agnès Jaoui, Tom Novembre, ou encore la jeune révélation de la pop belge Alice on the Roof. Un apport indéniable pour permettre aussi à la comédie musicale de toucher un peu plus que le très jeune public pour lequel elle a été pensée, les plus grands étant charmés par l’interprétation. 

A voir en famille!

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