À l’issue de la troisième session de 2019, le CA de Wallimage a décidé de cofinancer neuf productions, de toutes tailles, de tous formats, allant du documentaire animalier à la série de prestige, en passant par quelques longs métrages aux ambitions très diverses.
Bouli Lanners et son Wise Blood
Point d’orgue de cette sélection, le nouveau film de Bouli Lanners, Wise Blood, dont le comédien liégeois partagera la mise en scène avec le flamand Tim Mielants, habitué des séries anglo-saxonnes comme Peaky Blinders, The Terror, The Tunnel ou Legion, et qui vient de recevoir le Prix de la Meilleure réalisation au Festival de Karlovy Vary pour son premier long métrage, Patrick.
Avec Wise Blood, Bouli Lanners s’aventure sur l’île de Lewis à l’ouest de l’Écosse où il a planté le décor d’un poignant mélodrame qu’il a écrit là-bas, au bord de l’Océan déchaîné. Il interprètera le rôle principal face à la Britannique Gina Mc Kee vue récemment dans Phantom Thread et l’excellente série anglais Bodyguard. Le film est produit par Versus Production.
La tête à Toto
Wallimage cofinançait déjà la série animée tirée des bandes dessinées Toto. Le fonds wallon fait coup double en soutenant Frakas et Bidibull sur une comédie familiale live, également inspirée des personnages et péripéties imaginés par Thierry Coppée, avec un excellent casting composé d’enfants, mais aussi de Guillaume de Tonquedec, Anne Marivin, Ramzy ou Daniel Prévost, Toto devrait être une des très grosses sorties de 2020 en France.
La fille de Karl Marx
Connaissez-vous la fille de Karl Marx? À la mort de son célébrissime père, elle a vaillamment tenté de reprendre le flambeau, ajoutant au discours communiste une démarche féministe très en avance sur son temps. Dans le privé par contre, la demoiselle est amoureuse d’un boulet, un peu goujat, très profiteur, qui l’empêche clairement de s’épanouir. C’est cette histoire d’émancipation contrariée que se propose de nous narrer dans Mrs Marx Susana Nicchiarelli, réalisatrice du très convaincant Nico 88. Une production Tarantula.
Ostende 1936
Tarantula fait d’ailleurs coup double à cette session avec un autre projet historique. Ostende 1936 est le nouveau long métrage du réalisateur allemand Uli Edel (Moi, Christiane F, Last Exit to Brooklyn, la bande à Baader,…). L’anecdote est peu connue, mais à cette époque, une série d’intellectuels juifs se retrouvent sur la côte belge et envisagent ensemble leur avenir, mais aussi celui de l’Allemagne et de son peuple. Ils écrivent, s’aiment, se déchirent, mais sont bien obligés de constater leur impuissance, car pendant ce temps-là, la situation se dégrade un peu partout en Europe.
Deux séries au menu
Een goed jaar raconte l’histoire d’un Flamand désargenté hérite d’une demeure près de Bruly de Pesche, endroit où subsiste un bunker dans lequel se terra Hitler. La bâtisse est hélas soumise à des frais de succession exorbitants que l’héritier ne peut payer. Décidé à faire main basse sur les richesses abandonnées dans la maison, il ne déniche qu’une caisse de bouteilles de vin datant de 1935 dans une pièce cachée au fond des caves. De là à les faire passer pour une propriété d’Hitler, il n’y a qu’un pas qu’il franchit sous l’impulsion d’un comparse aussi malhonnête que maladroit.
Initié en France par Montebello, OVNI-S est coproduit en Belgique par Be-Films et sera d’abord programmé sur Canal Plus France qui s’occupe des ventes internationales. La série nous plonge en 1979 en pleine vague d’observation d’Ovnis. Puni par sa hiérarchie pour le lancement raté d’une fusée à Kourou, Didier, qui est la rationalité incarnée, est envoyé sur le terrain pour enquêter avec les geeks du Gepan. L’occasion pour lui de découvrir un univers déroutant et haut en couleurs. Melvil Poupaud, Alice Taglioni, Nicole Garcia et Michel Vuillermoz sont les acteurs principaux de cette série mise en scène par Antony Cordier (Happy Few).
Trois docus pour finir
Proposé par Les Gens et réalisé par Anne-Cécile Huwart, Les enfants de la collaboration sera diffusé en prime time sur la RTBF. Et on devrait en parler beaucoup. Il s’agit de l’adaptation en Wallonie et à Bruxelles d’une série documentaire qui a eu énormément de succès en Flandre. On y évoque la collaboration belge au régime nazi par le biais des témoignages des enfants et petits enfants des collabos.
Game of Truth nous plonge en Irlande à l’époque où les troubles meurtriers opposent les locaux aux Anglais, les protestants aux catholiques. Plusieurs décennies plus tard, force est de constater que beaucoup d’Irlandais qui ont perdu des proches sont toujours dans l’ignorance de ce qui s’est réellement passé. C’est sur ce terreau que Fabienne Lips Dumas va enquêter en développant l’hypothèse que les services secrets anglais étaient infiltrés dans tous les camps qui s’affrontaient. À travers quelques destins brisés, la journaliste expliquera le double jeu des autorités qui se concrétise aujourd’hui par une rétention d’informations absolue.
Wallonie sauvage enfin démontrera que la faune dans notre région ne se limite pas aux corneilles, aux pies et aux rats comme le croient trop souvent les citadins. Réalisé par Robert Henno et Jean-Christophe Grignard, deux spécialistes du genre, très complémentaires, Wallonie sauvage promet des images saisissantes, captées patiemment (c’est le terme adéquat) pendant plus d’un an et demi dans les coins et recoins wallons.