Virginie Efira est la troublante héroïne de Madeleine Collins d’Antoine Barraud, tour à tour opaque et insaisissable, ou déchirante et bouleversante.
Judith mène une double vie entre la Suisse et la France. D’un côté Abdel, avec qui elle élève une petite fille, de l’autre Melvil, avec qui elle a deux garçons plus âgés. Peu à peu, cet équilibre fragile fait de mensonges, de secrets et d’allers-retours se fissure dangereusement. Prise au piège, Judith choisit la fuite en avant, l’escalade vertigineuse.
Traductrice, elle passe d’une vie à une autre, comme elle passe d’une langue à l’autre. Sa vie est bâtie sur des mensonges, et son drame, c’est peut-être bien que ses proches sont prêts à la croire… A force de se dédoubler, elle semble n’être plus jamais entière.
Bâti comme un thriller d’espionnage, Madeleine Collins fait de son héroïne une sorte d’agent double de la vie de famille, qui doit sans cesse veiller à protéger sa légende. Mais la mécanique bien huilée de sa petite organisation va forcément être mise à mal, d’autant que son château de cartes repose sur des fondations bien fragiles.
Cette héroïne qui s’abîme dans la spirale du mensonge est remarquablement interprétée par Virginie Efira, qui trouve là un rôle qui la transcende. Ses compagnons de jeu sont formidables eux aussi, Bruno Salomone et Quim Gutierrez bien sûr, mais aussi Thomas Gioria ou encore Jacqueline Bisset.