« Tu reste un martien pour les autres… »
Victor a 17ans. Peu à peu, il perd la vue. C’est irrévocable. Refusant ce handicap, Victor se bat pour rester un adolescent ordinaire et devenir un adulte comme les autres. Aujourd’hui, Victor a décidé de prendre son envol et de s’inscrire à l’Université pour y suivre des études de droit.
Quand rester ordinaire pour être comme les autres est un combat… Pour Victor, rien n’est aussi simple que ça en a l’air, et les gestes les plus anodins du quotidien prennent vite l’allure d’un défi. Le film nous offre un aperçu, de rapides coups d’oeil sur ce besoin constant de trouver les stratégies plus ou ou moins lourdes qui permettent à Victor d’évoluer librement, de l’ordinateur adapté à sa malvoyance à l’assistante en éducation, du tandem qui lui permet de concourir dans un triathlon au guide qui l’emmène skier, au dévouement sans faille de sa mère.
Le récit se partage entre le suivi de la maladie de Victor, soutenu par sa mère, dont on observe les doutes, l’endurance et l’amour, mais aussi la fatigue de l’accompagnante, et les scènes de la vie quotidienne d’un adolescent presque lambda, qui s’interroge sur son avenir, sa vocation, ses amours.
Christophe Hermans prend le temps d’accompagner Victor sur le long terme, alors qu’évolue sa maladie. Pendant plusieurs années, il observe le jeune homme, sa vie, ses espoirs, ses luttes et ses combats. Victor ne se résigne jamais. Jamais il n’accepte passivement la maladie, parfois même il la rejette. On sent sa colère, mais aussi sa force, sa peur parfois. Il reste constamment combatif, pour affronter la détérioration de sa condition.
Car c’est un double mouvement bouleversant que met en scène le réalisateur: celui d’un jeune homme qui se bat pour gagner en indépendance alors qu’il perd en autonomie.
Victor est à découvrir ce jeudi 3 octobre au Festival International du Film Francophone de Namur.