Vicky Krieps: « The Wall » est un film important

Rencontre éclair avec Vicky Krieps, héroïne de The Wall, le nouveau film de Philippe Van Leeuw. 

Vicky Krieps était présente à Bruxelles début juillet dernier au Brussels International Film Festival pour défende The Wall, montré au Festival en avant-première – voir notre critique. L’occasion de lui poser trois questions à quelques minutes de la première…

Que représente ce film dans votre filmographie?

J’ai très envie que les gens voient ce film. C’est un film très important dans ce qu’il raconte, surtout aujourd’hui.

Comment avez-vous abordé le personnage de Jessica?

Ce que j’ai essayé de faire avec Jessica, c’est de ne pas trop jouer. Je n’ai pas essayé de bien faire, mais plutôt d’ouvrir mon corps et mon âme à quelque chose qui est à l’opposé de ce que je suis. J’ai essayé de l’habiter tout doucement. Qu’elle soit presque banale, et chiante. Je crois que les plus grandes atrocités peuvent se faire dans cette banalité. Nous tous, on peut être aussi faire le bien que le mal.

J’ai voulu éviter tout manichéisme, explorer les zones de gris de Jessica. Montrer comme sa vie se déploie dans l’ennui, l’attente, ces après-midi accablées de chaleur. Montrer le vide identitaire qui l’étreint aussi, et la façon dont quand on ne sait pas qui on est, on utilise la religion, des fausses causes aussi pour devenir quelqu’un. Jessica se targue de défendre son pays, de lutter pour une cause qu’elle croit être juste, en l’occurence garder les étrangers à l’extérieur de son pays. Alors que cette frontière est une construction géopolitique, une abstraction presque, elle n’existe pas vraiment. Elle ne correspond pas à une réalité historique.

« The Wall » de Philippe Van Leeuw

C’est un film fort dans le contexte actuel aux Etats-Unis et en Europe?

Oui, aux Etats-Unis comme en Europe , ce qui se passe à Paris, c’est exactement ça! (Ndlr: l’interview a été réalisée pendant le BRIFF, quelques jours après la mort du jeune Nahel, causée par un tir à bout portant d’un policier lors d’un contrôle routier). On voit qu’il y a des murs partout. Là à Paris, c’est le mur qui sépare l’état, la police, et les gens. C’est contre ce mur que se révoltent les gens. Le mur entre les Etats-Unis et le Mexique, c’est aussi un mur qui exclut des gens, et qui en inclut d’autres. C’est une illusion, mais qui a des conséquences horribles. Cela créé la haine et la peur, cela crée des guerres. On fait ça depuis des siècles, sans rien apprendre de l’histoire.

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