« Veuillez nous excuser pour la gêne occasionnée »… ou pas!

Olivier Van Hoofstadt est de retour avec Veuillez nous excuser pour la gêne occasionnée, comédie ferroviaire loufoque emmenée par le très drôle Artus, nouveau roi de la comédie française (sans tiret, sans majuscules), et peuplée d’un casting de seconds rôles 5 étoiles, dont les Belges Bérangère Mc Neese, Mourade Zeguendi ou Jean-Luc Couchard.

Après avoir exploré la comédie de flics et de voyous avec Lucky, Olivier Van Hoofstadt revient avec une comédie à concept: on y suit l’ultime trajet (Anvers/ Arras!) d’un contrôleur de train à deux doigts d’être muté à Marseille. Ce trajet qui s’annonçait gentiment paisible vire rapidement au cauchemar.

Sébastien ne compte pas faire de vieux os sous le ciel gris du Nord. Avec son amoureuse, il compte bien s’installer à Marseille, et fonder une jolie petite famille dorée au soleil de la Cannebière. Seulement voilà, avant de pouvoir mettre ce plan à exécution, il a une dernière formalité à assurer: un dernier trajet, et en passant, une petite inspection du travail. Pas de quoi inquiéter notre employé du mois, jusqu’à ce qu’il apprenne que le contrôle a été confié à Madeleine. Oui, LA Madeleine, à la hauteur de sa réputation, gentiment nymphomane, et définitivement ingérable. Non seulement l’inspectrice s’avère spectaculairement instable, mais en plus on lui colle au basque un fils-à-papa tire-au-flanc (ça fait beaucoup pour un seul jeune homme), venu apprendre la vie en stage d’observation. Ah oui, son père, c’est le patron de la SNCF (enfin, la presque SNCF).

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La progression de wagon à contrôler en wagon à contrôler se transforme en un véritable parcours piégé, comme si Sébastien avait hérité d’une véritable bombe à retardement. Voire d’une véritable bombe.

S’appuyant sur un dispositif solide, où chaque nouvelle voiture offre la promesse d’un nouveau microcosme toujours plus déjanté que le précédent, et d’antagonistes toujours plus fâcheux, Olivier Van Hoofstadt livre une comédie populaire efficace, portée par l’énergie d’Artus, et la fantaisie des différents « adversaires » qu’il croise sur son chemin. On a bien sûr le wagon famille, neuvième cercle de l’enfer bien connu des voyageurs, le wagon restaurant squatté par une équipe de rugbymen anglais bien décidés à tester toutes les spécialités alcoolisées du bar, la mère sur le point d’accoucher ou encore les « jeunes à problème » en excursion culturelle.  Des classiques de la comédie de situation, revisité avec enthousiasme par le cinéaste.

L’unité de temps et de lieu permet de se concentrer sur les rencontres, et a pour vertu d’assurer un rythme soutenu à l’ensemble, 1h26 condensée de vannes et de gags. Emmené par un conducteur de train auto-surnommé Maverick qui vit sa mission comme un sacerdoce – ou comme un pilote de F16, l’équipée devenue sauvage va devoir faire face à une alerte à la bombe, qui transforme définitivement ce trajet pépère en course contre la montre.

Parmi les nombreux numéros d’acteur·ices, on retiendra parmi les seconds rôles les prestations de Bérangère Mc Neese dans le rôle de la petite amie irrésistiblement gaffeuse, Lyes Salem dans celui du PDG de la grande compagnie d’état préoccupé par l’adolescence poussive de son fiston, ou encore Lison Daniel, la « sophrologue activiste » délicieusement perchée.

Veuillez nous excuser pour la gêne occasionnée sort ce mercredi 9 août en Belgique.

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