Un Congrès ambitieux

En 2009, Valse avec Bachir, documentaire …d’animation avant-gardiste d’Ari Folman était nominé pour un Oscar. Le film, proposé neuf mois plus tôt au Festival de Cannes, avait fait l’unanimité au sein de la critique. Jusqu’au dernier moment, on évoqua un retour du réalisateur sur la Croisette pour le palmarès, mais à la stupéfaction générale, l’œuvre la plus innovante de la manifestation ne reçut aucun prix.

Dans le sillage de cet affolement médiatique mérité, Ari Folman annonça rapidement que son prochain long métrage aborderait un autre registre : celui de science-fiction. Et qu’il mêlerait cette fois animation et acteurs de chair et de sang.

Conçu dans le plus grand secret, The Congress a été en partie réalisé en Belgique. En mai, il a fait l’ouverture de la Quinzaine des réalisateurs.

 

 

Ari Folman n’a pas choisi ce sujet par hasard. Il a découvert le roman de Stanisalw Lem en 1971 quand il avait 16 ans: il s’agissait d’une allégorie sur le régime communiste dans laquelle un état dictatorial gave ses citoyens de médicaments pour les contrôler plus facilement. Fasciné par le récit, il le relut un peu plus tard pendant ses études supérieures, et lorsqu’il se mit à la recherche d’une idée pour son nouveau film, le livre jaillit assez naturellement à son esprit.

 

« Après Valse avec Bachir, quand je me demandais ce que j’avais envie de faire de ma vie, une chose était évidente : je voulais faire quelque chose qui serait à 180 degrés de ce que j’avais déjà réalisé », explique le réalisateur au site haaretz.com. « De mon point de vue, Valse était un projet exigeant, mais il y avait zéro attente de la part du public et ce travail fut donc intime. Il n’y avait que moi et quelques animateurs. Le travail autour de The Congress fut complètement différent : je me suis lancé dans une tournée qui a duré des mois pendant lesquels je n’ai pas arrêté de parler. De mon point de vue, cette entreprise a été épuisante.  »

 

 

 Au bout du compte, Le Congrès est une adaptation très personnelle du livre de Lem et prend beaucoup de libertés s’écartant parfois radicalement de la source. Robin Wright qu’on vient de revoir avec grand plaisir dans la fabuleuse série House of Cards y joue son propre rôle, celui d’une actrice vieillissante qui reçoit une offre surprenante de la part d’un studio d’Hollywood: on lui propose de construire une figure en trois dimensions qui sera son double parfait. Un double qui dorénavant jouera à sa place dans tous les films qu’elle aurait pu revendiquer. De cette façon, elle restera éternellement jeune pour les spectateurs.

Le studio lui octroiera une somme généreuse, qui lui assure une retraite dorée, mais l’oblige en revanche à renoncer complètement à sa carrière d’actrice. Captivant? Ce n’est qu’un début ! Le développement de l’intrigue est encore beaucoup plus surprenant.

 

 

Aux côtés de la sculpturale Robin Wright, le cinéaste a réuni Harvey Keitel, Paul Giamatti, Jon Hamm et Danny Huston. Ils évoluent à la fois live et via des animations dans un univers virtuel en partie réalisé en Belgique par les studios Walking the Dog. Tous les effets spéciaux ont été faits au Pole Image de Liège par Mikros Belgique.

 

Entre Chien et Loup a assuré toute la production belge et au-delà, car Diana Elbaum a suivi de tout près depuis le tout début ce fabuleux projet qu’on découvrira enfin sur nos écrans ce 14 août.

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