« Un ange », mortel coup de foudre

Avec Un Ange, Koen Mortier imagine le coup de foudre absolu entre un homme qui a tout et une femme qui n’a rien. Une rencontre explosive et létale, mariant Eros et Thanatos.  

Un Ange suit les dernières 24 heures dans la vie de Thierry, un sportif reconnu mais dépressif. Lors d’un voyage au Sénégal, il rencontre Fatou dont il tombe amoureux instantanément. Thierry et Fatou trouvent l’un auprès de l’autre dignité et espoir, alors qu’ils vivent des situations pénibles. Mieux que ça encore: ils trouvent l’amour. Jusqu’au moment où Thierry, sous influence de la drogue, commence à se comporter de façon bizarre. Quand le lendemain Fatou apprend que Thierry est décédé, elle est arrêtée malgré son innocence. Afin de pouvoir reprendre sa vie, Fatou devra retourner là où tout a commencé.

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C’est l’histoire d’un coup de foudre, mais pas que… C’est l’histoire de l’espoir qui se heurte au désespoir. C’est l’histoire de Fatou, qui n’a rien mais qui espère tout, et de Thierry, qui a tout mais ne rêve plus de rien. C’est la collision brutale, charnelle, spectaculaire, inévitable et mortelle de deux solitudes qui n’auraient jamais dû se rencontrer. Mais alors que Thierry, déchiré par des fantasmes morbides, se précipite vers sa fin qui semble inéluctable, Fatou elle va sortir transformée de de cette folle spirale et enfin changer de vie.

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Koen Mortier nous fait le récit onirique, voire cauchemardesque de cette rencontre improbable. Ce qui compte n’est pas tant l’issue, inévitable, que la force du tourbillon d’amour qui emporte les deux personnages, un amour d’autant plus intense qu’il s’avèrera bref. Fort d’une structure temporelle éclatée qui souligne la force du destin, et d’une direction artistique (que ce soit la lumière de Nicolas Karakatsanis, les décors ou la musique) qui contribue à nourrir une atmosphère de plus en plus angoissante, Un ange agit comme un uppercut visuel et sonore hors du temps, la relecture éminemment sensorielle de l’un des motifs les plus fréquents du cinéma, le coup de foudre.

Tourné en grand partie à Dakar, le film évite tout misérabilisme, faisant de Fatou une héroïne dont la puissance de vie transcende son destin. Elle est incarnée par la formidable Fatou Ndiaye, qui de peu de mots et beaucoup de présence donne corps et esprit à Fatou. Face à elle, on retrouve Vincent Rottiers, vu en Belgique dans Le Monde nous appartient ou La Part Sauvage, et qui une fois de plus livre une performance d’une grande intensité.

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Un ange est l’adaptation du livre Monoloog van iemand die het gewoon werd de Dimitri Verhulst (à qui l’on doit déjà entre autres La Merditude des Choses ou Problemski Hotel, deux autres romans adaptés respectivement par Felix Van Groeningen et Manu Riche), librement inspiré de l’histoire du coureur cycliste Frank Vandenbroucke.

Le film est produit par Czar et côté francophone Anonymes Films, producteur attitré du duo Cattet & Forzani (Laissez bronzer les cadavres). Présenté ce week-end en ouverture du Festival de Gand, le film sort le 19 septembre dans les salles belges.

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