Une troupe de louveteaux décimée dans les Ardennes

Pas de panique. Ce titre honteusement racoleur (mais pas totalement faux) est là pour attirer votre attention sur un des films belges les plus attendus en cette fin 2014.

Déjà évoqué sur Cinevox sous le titre de Welp (maline contraction de « Wolf » et « Help »), Cub est le tout premier long métrage de l’Anversois Jonas Govaerts. Il sortira à l’automne, plus précisément aux environs d’Halloween. Ce n’est évidemment pas un hasard : sous ses allures de film d’aventures, il s’agit en fait du  tout premier vrai film d’horreur flamand.

 

« À quoi bon, le cinéma d’horreur? », s’interroge Jonas Govaerts, le maître d’œuvre de ce thriller très alléchant. « C’est une question qu’on me pose souvent.  Dans les yeux de beaucoup de gens, le cinéma d’horreur est toujours un genre inférieur, étranger au cinéma d’art.  Ils oublient que beaucoup d’auteurs de cinéma respectés ont débuté avec des films de ce genre. Pensons à Dementia 13 de Francis Ford Coppola, Evil Dead de Sam Raimi.  Ils oublient également que Stanley Kubrick, Roman Polanski et Nicolas Roeg  ont créé des chefs d’œuvre du  film d’horreur (respectivement The  Shining, Rosemary’s Baby  et Don’t Look  Now) qui ont toute leur place dans leur filmographie.

 

Toutes les photos de coulisses viennent de la page Facebook du film (ICI). Avec :  Maurice Luijten, Hauke Geirnaert, Jessie Tweepeninnckx, Thomas De Smet, Ricko Otto Privé,Louis Lemmens, Ebe Meynckens, Pieter De Brabandereet Isah de Zutter.

Alors, pourquoi me lancer dans un film de genre?  Je le fais parce que j’estime que le cinéma d’horreur est un cinéma pur, probablement le plus pur qui soit. Il n’y a pas d’autre genre, à part peut-être, le cinéma comique, qui provoque tant de réactions directes, primaires et honnêtes chez son public.

J’étais encore un teenager quand j’ai découvert le film Evil Dead 2 dans une vidéothèque locale.  Depuis ce temps-là, le cinéma est pour moi synonyme d’évasion et le film d’horreur en est, bien sûr, le véhicule parfait. En plus, Evil Dead 2, avec ses mouvements de caméra exagérés, ses bruitages novateurs et les performances très physiques des acteurs, a éveillé chez moi un amour énorme pour le métier de “faiseurs de cinéma”. Voilà encore une raison pour laquelle j’aime bien faire du cinéma d’horreur: il me permet d’utiliser le médium d’une façon très physique. »

 

 

Tourné en Wallonie dans les forêts touffues et enchanteresses du sud du pays, Cub nous plonge dans les activités ludiques d’un groupe de scouts bien décidés à se distraire pendant quelques jours. L’environnement est paradisiaque, l’été s’annonce passionnant.

Sam a douze ans. Il est vif et doté d’une imagination fertile. Tellement fertile que, parfois, il imagine des choses un peu farfelues au grand dam de ses proches. Lorsqu’il prétend avoir découvert une cabane mystérieuse en haut d’un arbre et dit avoir aperçu un enfant masqué à l’aspect sauvage, personne ne prête vraiment attention à ses délires. Big mistake ! Non seulement l’enfant existe, mais il n’est pas seul à hanter les bois. Marauder, un sinistre psychopathe a parsemé la forêt de pièges ingénieux et cruels. Son objectif ? Eliminer les intrus, un par un. Sans pitié.

 

« Ce n’est pas un hasard si ce film se déroule dans un camp de scouts en Ardenne. Bien que les mouvements de jeunesse fassent souvent l’objet de moqueries, je dois avouer honnêtement que je garde des souvenirs merveilleux de mes propres années de scoutisme. J’ai d’innombrables souvenirs de ces forêts qui, dans mes yeux d’enfant, paraissaient infiniment étendues et dans lesquelles on nous emmenait chaque été.  Je chéris surtout mes années de louveteau, quand j’avais dix, onze et douze ans.  En ce temps-là j’avais quelques moniteurs très créatifs qui nous comblaient chaque semaine avec des films, des BD et de la musique excitants. »

 

Jonas Govaerts a écrit le scénario du film avec le Bruxellois Roel Mondelaers, dont la comédie romantique Plan Bart sort le 17 septembre, preuve que notre homme est un spécialiste du grand écart. La dernière version du  scénario a néanmoins été écrite en collaboration avec Richard Christian  Matheson, fils de Richard Matheson, un des nouvellistes et scénaristes les plus génialement prolifiques de l’univers fantastique. Son fiston lui a brillamment succédé en étant notamment très actif sur un tas de séries et anthologies fantastiques diffusés sur les télés américaines.

 

« Il a notamment aidé Jonas et Roel à raconter l’histoire de manière plus efficace, en mettant plus l’accent sur notre personnage principal, Sam », explique Peter De Maegd, jeune producteur ambitieux de Welp. « Depuis son intervention, l’histoire est davantage racontée de son point de vue, ce qui améliore la tension dramatique. De plus, Richard  a attiré notre attention sur la confiance que l’on doit accorder à la faculté de compréhension du spectateur, les réalisateurs européens ayant trop souvent tendance à vouloir tout expliquer. Cette donne nous a permis d’être plus efficaces dans la narration et de resserrer le rythme du scénario »

 

 

« Les fans de films d’horreur classifieraient probablement Cub dans le sous-genre des “slashers” », analyse Jonas Govaerts. «Ce sont des films dans lesquels un psychopathe, doué ou non de forces surnaturelles, massacre les personnages principaux jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’un seul. Halloween, le film classique de John Carpenter, en est probablement l’exemple le plus connu, mais on peut désigner des exemples plus anciens de cette structure narrative particulière, Dix Petit nègres, d’Agatha Christie, par exemple.

 

Bien que je n’ai rien contre les slashers, je préfère des films d’horreur qui montrent un peu plus de profondeur psychologique: des titres comme Let The Right One In et Candyman, dans lesquels les caractères principaux incarnent plus que du gibier aux abois, montrant une certaine évolution. C’est pour cela que j’aime bien le personnage de Sam: nous avons donné le meilleur de nous-mêmes pour créer un personnage complexe et ambigu, soumis à une évolution psychologique crédible mais, c’est ce nous espérons, aussi inattendue. »

 

Séance maquillage avec Sophia Alix, Evelien Bosmans et Margerita Sanders.

 

Les rôles principaux de Cub sont joués par Titus Voogdt (Ben X, Aspe), Evelien Bosmans (Marina), Stef Aerts, Maurice Luyten et l’immense (et adorable) Jan Hammenecker qu’on se réjouit de retrouver dans un rôle d’affreux méchant.

 

 

Premier long métrage du réalisateur Jonas Govaerts qu’on connait pour les séries TV « Super8 » Rock Band « The Hickey Underworld»), Cub est produit par Peter De Maegd de Potemkino (The Spiral). En plus d’avoir travaillé sur le scénario, Richard Christian Matheson a servi de producteur exécutif. Nicolas Karakatsanis (Rundskop et le remake américain de Loft) a œuvré derrière la caméra. Le film sera distribué fin octobre dans les cinémas par Kinepolis Film Distribution (KFD).

 

 

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