Terreur à Bruxelles, « The Shift » ouvre le BIFFF

Envers et contre toute pandémie, le BIFFF ouvre ce soir, en ligne certes, mais avec une vraie cérémonie d’ouverture, et un vrai grand film bien angoissant qui devrait sérieusement vous faire vous accrocher à l’accoudoir de votre canapé.

Dès aujourd’hui et jusqu’au 18 avril prochain, le BIFFF va faire frissonner votre ordinateur, avec une programmation riche et représentative de son approche vaste et diversifiée du genre, de l’horreur traditionnel au thriller glaçant, de la comédie horrifique au film d’auteur à suspens, respectant les codes du genre, sachant créer la tension, tout en observant avec acuité l’aujourd’hui et le maintenant.

C’est le cas notamment de The Shift, premier long métrage d’Alessandro Tonda, qui fait l’ouverture du festival. Si le cinéaste est italien, le film lui est pourtant profondément belge, faisant écho à l’histoire récente et encore à vif du pays, une histoire traumatique que l’on n’a pas encore vue sur grand écran, si ce n’est, en filigrane, dans l’atmosphérique Hellhole de Bas Devos.

The Shift débute dans un bus. Une bande d’adolescents devise de tout et de rien, de filles, de garçons, de soirées, d’école, avant de s’engouffrer, insouciants et sourire aux lèvres, dans le hall d’entrée de l’école. Sourire qui tourne vite au rictus quand résonne le premier coup de feu.

Code rouge à Schaerbeek. Les élèves tombent l’un après l’autre, avant que le premier kamikaze n’explose. La déflagration est d’une grande violence, la bombe loin d’être artisanale. Les secours débarquent toutes sirènes hurlantes sur place, découvrant une scène de carnage. Isabelle et Adamo viennent de terminer leur service, mais arrivent pour prêter main forte. Ils dégagent un jeune garçon des décombres, gravement blessé au cou, qu’ils embarquent dans leur ambulance.

Malgré le chaos général d’une ville en état de siège, les hôpitaux débordés, les canaux de la police qui grésillent sans cesse, Adamo conduit, et Isabelle tente de stabiliser le garçon. Pour découvrir avec stupéfaction que ce garçon, qui ressemble un peu à son propre fils de 16 ans, porte une ceinture explosive.

C’est une course contre la montre qui s’engage, entre cette bombe qui file dans les rues de Bruxelles échue entre les mains de deux ambulanciers désarmés, et l’équipe d’intervention sur-équipée et sur-entraînée qui traque le terroriste échappé.

The Shift est un thriller sous tension, tension psychologique, et tension policière. Un Speed post-moderne, un film de bombe, prêt à exploser. Mais la bombe ici est autant un dispositif rempli d’explosif, qu’un jeune garçon insondable. Un jeune garçon, et même peut-être un enfant, qui ne trouve pas l’amour qu’il cherche – et comme il le cherche – chez ses parents. Le jeune comédien Adam Amara, excellent, lui donne ses traits, et son regard devrait nous hanter quelques nuits encore…

Face à lui, Clothilde Hesme joue les ambulancières prudente mais tenace, héroïne malgré elle d’une tragédie hyper-moderne, aux côtés du comédien italien Adamo Dionisi (vu dans Dogman et Suburra), qui représente une autre facette des populations issues de l’immigration à Bruxelles, ville bouillonnante, creuset de populations.

Dans la brigade d’intervention, on retrouve trois comédien·nes belges de talent, Jan Hammenecker, Steve Driesen et Myriam Akheddiou. Le film tourné en partie à Liège et Bruxelles, est d’ailleurs produit en Belgique par Tarantula.

Un film sous haute tension donc, à découvrir ce soir en première internationale en ouverture du Brussels International Fantastic Film Festival. Pour réserver vos places, ça se passe ici!

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