Sur le tournage… du premier long métrage de Laura Wandel

Mercredi 24 juillet. La Belgique sue et soupire alors qu’une vague de canicule s’abat sur le pays. A l’orée du Parc de Forêt, quelques enfants jouent dans dans les couloirs désertés d’un Athénée bruxellois. Drôle d’idée en plein été… Mais à y regarder de plus près, les enfants ne jouent pas vraiment. Ou plutôt, si, mais ils jouent la comédie.

La jeune cinéaste Laura Wandel est derrière la caméra. Après son court métrage Les Corps étrangers, sélectionné au Festival de Cannes, elle s’attaque à son premier long métrage. Elle y suit le quotidien d’une jeune fille de 7 ans et de son grand frère confrontés au harcèlement.

« C’est un film sur le harcèlement, mais c’est aussi et surtout un film sur la peur que l’on peut ressentir quand on est enfant, explique Laura Wandel. Une peur intense, souvent incomprise par les adultes. Une peur qui isole, et fait faire des choix parfois tragiques. C’était un très long processus d’écriture, très intense aussi. Ecrire sur l’enfance, forcément, ça réactive des choses très profondes, nous confie-t-elle, que l’on peut croire enfouies, mais qui j’en suis sure ont un impact sur les adultes que nous sommes. »

Le comédien Karim Leklou, vu récemment dans la série Hippocrate de Thomas Lilti, ou dans Le Monde est à toi de Romain Gavras, et qui joue le père des jeunes enfants, va dans le même sens: « On a tendance à vouloir dédramatiser les histoires des enfants, mais c’est un monde qu’on croit connaître sans forcément le comprendre. Le poids du secret n’a pas le même sens pour eux. L’écriture de Laura est très juste et très puissante, avec des moments durs et des moments drôles, sur cette période de la vie si particulière qui nous forge, nous construit si fortement. »

Evidemment, le récit, son intensité, sa force, ne laissent pas indifférent les adultes qui gravitent en périphérie des enfants. Laura Verlinden, qui joue leur institutrice, confirme: « Quand Laura m’a envoyé son scénario, il m’a beaucoup touchée. On a eu une longue conversation qui m’a vraiment donné envie de m’engager. Les peurs liées à l’enfance, ça fait forcément écho chez moi. »

Face aux comédiens adultes (on retrouve également Laurent Capelluto, Sandrine Blancke ou encore Anne-Pascale Clairembourg au casting), les enfants tiennent les premiers rôles.

Mara De Sario_Laura Wandel

Mais un tournage avec des enfants entrainent également de nombreuses caractéristiques. Si « l’énergie y est très intéressante, stimulante », comme nous le confie Laura Verlinden, il faut aussi s’adapter à leur fonctionnement, leurs affects et leurs attentes. « Les enfants donnent tout sur le plateau, renchérit la réalisatrice, c’est incroyable. Leur intensité m’émeut terriblement. »

La présence des enfants, ce qu’ils donnent sur le plateau nécessite une écriture à la mesure de leur force et leur énergie. « Le récit est à hauteur d’enfant, et sans complaisance, ce qui est vraiment intéressant, explique Karim Leklou. Quand j’ai lu le scénario, je l’ai trouvé vraiment très puissant. Ca m’a replongé dans une cour d’école, instantanément. »

« Laura est vraiment dans la recherche, continue-t-il, elle cherche les scènes de façon permanente, elle n’a pas d’idées préconçues, et vise à la justesse avec sincérité et honnêteté. C’est vraiment très agréable d’être dirigé par elle. Elle évite le mièvre, le mignon. Dans la direction d’acteur, et dans la mise en scène. C’est une vision absolument pas aseptisée de l’enfance. Ce film va être fort, parce qu’il va rappeler des choses plus ou moins enfouies à tout le monde. »

Le film est produit par Stéphane Lhoest pour Dragon Films. Encore quelques mois d’attente avant de le découvrir…

Photos: Mara De Sario

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