Sur le tournage de… « Losers Revolution »

Bruxelles, mercredi 19 juin 2019. Alors qu’une poignée de sportifs acharnés soulèvent de la fonte à l’avant d’une salle de gym, d’étranges cris surgissent à l’arrière. En s’approchant un peu, on distingue une perche, quelques spots, et une demi-douzaine de personnes accroupies devant un écran. Attention, tournage en cours!

L’équipe surmotivée de Losers Revolution, premier long métrage de Thomas Ancora, co-réalisé avec Grégory Beghin, retient son souffle (et surtout, ses rires) alors que Clément Manuel essaie de rester digne en courant sur un tapis de course tout en essayant de convaincre Thomas Ancora du bien-fondé de sa demande.

Tournage-Losers-Revolution

Clément Manuel joue Simon, un gars « moyen », 35 ans, propriétaire d’un magasin de BD. Simon n’est pas ce qu’on pourrait appeler un gars populaire. D’ailleurs à l’école, il était plutôt du côté des souffre-douleurs que des winners. Quand l’un de ses amis d’école meurt en lui léguant à lui et ses potes (Kody et Baptiste Sornin) une étrange mission, il n’a pas le choix: ils vont devoir prendre leur revanche sur les winners, ceux qui ont fait de leurs années d’école un enfer.

Mais pour entreprendre cette tâche complexe, surtout quand on n’a ni le charisme, ni la popularité de leurs cibles, ils vont devoir s’associer à Henri (Thomas Ancora), le jeune frère de Simon, star d’Instagram et de télé-réalité, toujours flanqué de son impitoyable productrice, Allison (Tania Garbarski).

 

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Premiere semaine de tournage terminée pour nos Losers. ??? #losersrevolution #cinema #cinemabelge #backstage #setlife

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L’ambiance est détendue sur le set, ça plaisante entre les prises, ça poste sur Instagram, ça se vanne… Pourtant, il n’y a pas une minute à perdre, et pour cause. Losers Revolution est l’un des projets issus de l’appel à productions légères lancé par la Fédération Wallonie Bruxelles – comme Fils de Plouc, dont nous vous parlions il y a quelques semaines. L’énergie et la débrouille sont au rendez-vous: « C’est le film fauché le plus bling bling de l’histoire du cinéma belge, plaisante Tania Garbarski. »

« Sans ce nouveau format, nous confie Thomas Ancora, nous n’aurions pas pu mener à bien ce projet. » Les moyens – et le temps! – sont limités, mais tout le monde s’accorde pour louer l’énergie et la créativité de l’équipe, comme boostée par les contraintes. « Ce n’est pas une équipe que j’ai, c’est une armée! » confirme l’auteur, réalisateur et comédien d’un projet qu’il porte depuis des années.

Thomas-Ancora-Cinevox
Thomas Ancora
Gregory-Beghin-Cinevox
Grégory Beghin

« Ce format, renchérit Grégory Beghin le co-réalisateur (et créateur de Burkland), c’est aussi l’occasion d’explorer un genre peu ou pas traité en Belgique: le buddy movie. Les influences sont clairement américaines, mais l’ancrage est résolument belge. » 

Losers Revolution penche définitivement du côté de la comédie, inspiré de l’humour potache de Judd Appatow ou de Seth Rogen. Alors les auteurs et les acteurs y vont à fond, embrassant avec appétit l’humour assumé et les blagues délirantes générées par les aventures de cette bande de potes. Venu du théâtre et d’un cinéma plutôt catalogué « auteur », Baptiste Sornin s’est intégré avec enthousiasme à la petite troupe. « On est ici dans le pur burlesque, et ce qui compte, c’est le ton donné par celui qui regarde, qui filme. Ca peut faire peur, mais quand j’ai rencontré Thomas c’était une évidence, on est sur la même longueur d’ondes. »

Cet humour, « ça passe ou ça casse » confirme Clément Manuel. Le comédien, que l’on a vu récemment dans la saison 2 d’Ennemi Public, travaille depuis longtemps avec Thomas Ancora, ils ont notamment créer les capsules Ce que disent les Bruxellois. « Thomas et moi, on se connait depuis très longtemps, on adore travailler ensemble. On adore se détester, et on déteste s’aimer! »

Tournage-Losers-Revolution
Baptiste Sornin et Kody

Sous ses dehors potaches, le film aborde néanmoins des thématiques très actuelles, la déréalisation induite par la vie par procuration que l’on vit sur les réseaux sociaux, illustrée à l’extrême par la télé-réalité qui n’a de réalité que le nom, mais aussi la question du harcèlement, des victimes et des bullies.  L’humoriste et comédien Kody, que l’on aperçoit de plus en plus au cinéma (il était sur le tournage de Lucky, le nouveau film d’Olivier Van Hoofstadt, il n’y a pas très longtemps), voit dans la revanche de ces trois gars un écho à sa propre enfance. « Moi j’étais très timide quand j’étais jeune, c’est vraiment le théâtre qui m’a aidé à m’en sortir, et  à rejoindre à mon tour la bande des cools ».

Le tournage express et hyper-énergétique de Losers Revolution, porté par Annabella Nezri et Kwassa Films, s’achève cette semaine. « On espère pouvoir faire une sortie cinéma fin 2019, et comme on expérimente des nouveaux formats de production, on veut aussi expérimenter de nouveaux formats de diffusion. Le film sera disponible sur les plateformes de VOD en parallèle de la sortie salle, explique Thomas Ancora ».

On se retrouve très vite avec les interviews de l’équipe!

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