Stéphane de Groodt
Au service du cinéma

« File dans ta chambre ». Un classique. Comme « Bardaf, c’est l’embardée » ou  « Jamais au grand jamais ».  À longueur de capsules survitaminées, Stéphane De Groodt, embarrassé par sa curiosité, a remballé son fils inquisiteur et ces pépites font aujourd’hui partie de notre patrimoine. Quand il n’est pas à la télé ou sur les planches, c’est pied au plancher que notre homme file sur le bitume. Dans tous les cas, il n’aime pas que les choses s’enlisent. Il rêve de vitesse et de sensations. Ces derniers temps, sa carrière prend un tour plus cinématographique. Ce n’est pas un hasard: on aurait tort de se passer pour d’une présence et d’une voix comme la sienne que ce soit pour un second rôle,  un premier ou quelques scènes dans une très grosse production, ce qui est toujours une expérience intéressante et peut également être source de plaisir.

 

« J’ai passé de grands moments en Hongrie. Il s’agit plus d’une participation que d’un véritable rôle, j’ai quatre scènes et j’ai tourné cinq jours, mais j’ai vécu plusieurs expériences agréables: côtoyer des acteurs que j’admire, collaborer avec Laurent Tirard et participer à une aventure hors norme puisqu’il s’agit du premier tournage français live en 3D ».

 

Oui, la veille de notre entretien, Stéphane De Groodt était encore sur le plateau d’Astérix et Obélix : Au Service de Sa Majesté, à quelques kilomètres de Budapest. De retour en Belgique, il découvre le soleil qui nous avait pourtant boudés jusque-là et s’épanche avec beaucoup d’enthousiasme sur ces bons moments passés en Europe centrale.

« J’incarne un décurion romain à la poursuite des Gaulois qui sont eux-mêmes à la recherche du tonneau de potion magique qu’on leur a volé. Même si j’ai peu de scènes, elles m’ont permis de me confronter à Gérard Depardieu, Édouard Baer et Guillaume Galienne. Un vrai plaisir. »

À côté de l’inébranlable Gérard Depardieu, le nouvel Astérix s’appelle Édouard Baer. César (très présent) est habité par Fabrice Luchini et Catherine Deneuve sera la reine d’Angleterre. Pour cette quatrième adaptation, les producteurs ont en effet choisi de mélanger les intrigues de « Astérix chez les Bretons » et de « Astérix et les Normands », soit les albums 8 et 9, âge d’or de la série. Cet énorme projet est dirigé par Laurent Tirard (Le Petit Nicolas) qui a coécrit le scénario avec son copain Grégoire Vigneron, réalisateur du mytérieux, Sans Laisser de Traces, coécrit par… Tirard.

Selon notre expression favorite : tout est dans tout. Et inversement. Car dans ce passionnant thriller psychologique, Stéphane De Groodt incarnait un inspecteur de police particulièrement casse-pieds, digne héritier de Columbo, collant comme un stimorol,  discret, mais attentif et futé.

« La collaboration avec Grégoire s’était magnifiquement déroulée. J’avais pris beaucoup de plaisir à incarner ce rôle. Bizarrement, le film a été mal reçu par la presse et a été peu vu. Mais il se trouvait néanmoins dans le coffret donné aux professionnels français votant pour les Césars. C’est à ce moment-là qu’on l’a redécouvert et qu’a commencé à me parler de ce rôle de façon très positive. »

Après cette joyeuse rencontre, il n’est pas vraiment surprenant que le duo ait pensé à Stéphane lorsqu’il a été question de distribuer les rôles.

« C’est vrai. Mais il n’y a pas que ça. Comme toujours, il s’agit de la conjonction de plusieurs opportunités. Il y a eu le rôle dans le film de Grégoire, mais aussi le fait que la production voulait des visages un peu connus même pour les petits rôles : Jean Rochefort ou Gérard Jugnot passent aussi pour quelques scènes. Comme j’étais déjà dans Astérix aux Jeux Olympiques, je suis d’autant plus content de continuer la série. Et puis, comme Scope coproduit le film chez nous, il y a dans le casting une petite colonie belge: Bouli Lanners incarne un Viking et les frères Taloche étaient aussi de la partie. Mais quand je suis arrivé, ils avaient déjà quitté le tournage. »

Annoncé depuis le début de la production et toujours épinglé par de nombreux magazines et sites internet, François Damiens a, pour sa part, renoncé à épauler Bouli dans les rangs des Vikings. Son rôle a été repris par un certain… Dany Boon… Côté belge, on note aussi que c’est Thomas Gauder et Marc Bastien qui calibrent le son du film et Éric Margolis qui réalise le making of.
Évènement technologique, Astérix et Obélix : Au Service de sa Majesté est donc tourné en 3D.

« Techniquement, c’est forcément plus lourd puisque toutes les scènes sont filmées avec deux caméras placées d’une manière très précise. Heureusement, l’équipe qui bossait sur le film était totalement préparée au défi et sa rapidité et son efficacité permettaient de compenser ces contraintes et de garder un bon rythme. Le fait que le film sera en relief a aussi entraîné des modifications au niveau de l’écriture. Certaines scènes sont spécifiquement pensées pour exploiter la 3D. Mais le bon côté est que nous pouvions rapidement visionner les scènes et ça, c’était bluffant.  »

En attendant la sortie de cette prometteuse adaptation dont certains effets spéciaux seront réalisés en Belgique (chez Wizz District et la Manufacture), Stéphane de Groodt n’aura pas l’occasion de chômer. Alors que le deuxième film de Michel Boujenah dans lequel il tiendra un second rôle est légèrement retardé,  il est en train de transposer pour le grand écran une pièce de théâtre. D’ici la fin l’année, il envisage aussi de passer derrière la caméra pour une première réalisation dans laquelle jouerait François Berléand. Et on le pointe toujours en tête de casting du premier long métrage d’Adrien François qui pourrait se monter assez rapidement.

De beaux projets, variés et ambitieux. Et comme l’avenir appartient à ceux qui se couchent tôt. Allez, file dans ta chambre!

 

 

 

 

 

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