Avec Space Boy, film familial inspiré et inspirant, Olivier Pairoux livre un premier long métrage inattendu et tous publics, qui narre les aventures pop et délicieusement nostalgiques d’un jeune garçon qui rêve d’espace.
Jim, petit garçon rêveur et énergique de 11 ans, mi-Géo Trouvetou, mi-apprenti sorcier, a une idole: Joseph Kittinger, recordman mondial du saut en parachute. Il faut dire que le pilote de l’US Air Force a de quoi inspirer un petit gars des années 80, avec sa chute de plus de 31000 mètres lors de laquelle il aurait franchi le mur du son, rien que ça! Mais à bien y réfléchir, Jim a une autre idole, son père, astrophysicien qui prépare d’arrache-pied son prochain voyage dans l’espace.
Jim a de qui tenir, et s’il a les pieds sur terre, il a aussi souvent la tête en l’air… Alors quand il se retrouve engagé dans un concours de jeunes scientifiques dans sa nouvelle école, l’évidence s’impose à lui: il va reproduire l’exploit de Kittinger. Mais pour ça, il va devoir convaincre sa camarade d’expérience, la jeune Emma, qui avait quant à elle autre chose en tête. Ce projet risque bien de les entraîner vers l’infini, et au-delà…
En plus de l’ambitieuse mission que se sont donnée Jim et Emma, des incontournables accrochages avec les rivaux de l’école, prêts à tout pour remporter le concours, de la vigilance des adultes qu’il va falloir déjouer pour mener à bien le projet, et de la belle et profonde amitié qui se développe entre les deux héros, SpaceBoy met également en scène cette quête qui caractérise nombre d’entre nous, celle de l’inaccessible rêve, et les choix parfois douloureux qui s’imposent à nous quand il s’agit d’y renoncer.
Alors que Jim est lui-même mis face à ses responsabilités, on observe aussi en arrière-plan les questionnements des parents, qui doivent trouver l’équilibre entre leurs rêves et ceux de leurs enfants. Le père de Jim, incarné par Yannick Renier, doit faire la part des choses entre ses projets de conquête spatiale et ses responsabilités de père de famille. La liberté qu’il s’est toujours félicité d’offrir à son fils devra trouver un cadre pour ne pas lui nuire. La mère et le père d’Emma (Bérénice Baoo et Jean-Benoît Ugeux) quant à eux vont devoir cesser de projeter sur elle une image modèle, et apprendre à lui faire confiance.
C’est un plaisir de retrouver ces comédien·nes belges dans un film belge, comme c’est un plaisir de voir Peter Van Den Begin dont la longiligne silhouette est mise au service d’un méchant « de cinéma » qui éructe et vitupère.
Jim est incarné par le jeune et désarmant Basile Grunberger, déjà repéré dans Nos batailles de Guillaume Senez, qui amène sa fougue mais aussi sa précieuse mélancolie au personnage de Jim. Face à lui, la jeune Albane Masson, vue notamment dans Boule et Bill et Rémi sans famille campe avec énergie la parfait partenaire de jeu, animée par ses propres ambitions.
Avec SpaceBoy, Olivier Pairoux écrit comme une lettre d’amour aux 80s de son enfance, une époque empreinte de liberté et de rêves un peu fous, marquée par une certaine innocence, et un rapport extrêmement ludique au cinéma et au grand écran, où les toiles se partageaient en famille. Véritable film d’aventure nourri de pop culture 80s, Space Boy revendique et assume avec malice des références culturelles qui convoquent avec une joyeuse nostalgie le souvenir des grands films familiaux américains comme E.T., Les Goonies, Stand By Me.
Le film ose parler avec fantaisie de sujets graves à un jeune public qu’il prend résolument au sérieux, tout en s’amusant à lui faire plaisir. Un divertissement familial, en français, et en live action, un petit OVNI dans le cinéma belge francophone.