Ce soir au Brussels International Film Festival sera montré en avant-première Sous contrôle, le nouveau long métrage de Manuel Poutte, avec Martin Swabey et Camille de Leu.
Bruno vit en résidence surveillée. Surveillée par l’état, car Bruno sort de prison. Il est assigné à résidence, muni d’un bracelet électronique. Sa vie, pour les deux ans à venir, c’est sa maison, son jardin, et s’il pousse un peu, les 2km autour de chez lui. Prison virtuelle, prison sociale, prison psychologique aussi.
C’est un homme ordinaire Bruno, un homme comme tout le monde, et qui comme tout le monde, n’est pas tout à fait adapté à la vie quotidienne. Trop de pressions sociales, familiales, professionnelles, financières le font basculer, commettre l’irréparable. Il perd tout, ou presque, à commencer par la garde de son fils, qu’il n’a plus le droit de voir.
Emmuré dans sa maison comme dans sa solitude, il cherche un peu de contact et de chaleur humaine auprès d’une escort, Rosanna, qui s’avère aussi abîmée par la vie que lui. Ils nouent alors une relation sexuelle intense faite de jeux de soumission et de domination, où chacun cherche à trouver du sens, où s’exprime leur désir comme leurs pulsions négatives.
Chacun aussi a un vide à combler. Pour Rosanna, on imagine un passé de violence, une vie familiale compliquée. Pour Bruno, le vide, c’est d’abord et avant tout celui de la chambre de son fils. Ensemble, ils iront plus loin, trop loin peut-être.
Dans le rôle de Bruno, Martin Swabey (que l’on a pu apercevoir dans Suite Française, Mr. Nobody, Sentinelles ou Little Glory) livre une performance tout en intensité, habitant avec conviction les tourments et la solitude de son personnage. Camille de Leu, comédienne mais également réalisatrice (son dernier court Novembre a remporté de nombreux prix) propose une Rosanna insaisissable, avec une belle présence.