Jean-Jacques Rousseau n’est pas qu’un illustre écrivain français. C’est aussi un cinéaste belge, 100% anar, résolument en marge, artiste de l’absurde, voire de l’impossible.
Depuis 50 ans (!), il tourne ses films très bis avec deux euros cinquante et une bande de potes, s’acharnant à empiler les longs métrages les plus improbables.
C’est sans doute à ce jour le réalisateur belge qui a réalisé le plus grand nombre de films.
Au tout récent BIFFF bruxellois, les spectateurs ont encore pu découvrir La tétralogie du Docteur Loiseau, version salace du Docteur Mabuse.
Jusque-là connu des seuls cinéphiles branchés sur l’alternatif le plus hystérique, il est devenu assez célèbre du jour au lendemain en 2004 grâce au documentaire Cinéastes à tout prix, réalisé par Frédéric Sojcher. Le film diffusé à la télé était consacré à son travail, mais également à celui de Max Naveaux et Jacques Hardy.
Autre particularité : lors de ses sorties publiques dans les milieux cinéphiles, il était constamment affublé d’une cagoule noire qui lui donnait un look de braqueur ou de terroriste de l’ETA.
Impossible donc pour monsieur tout le monde de l’identifier dans la vie de tous les jours. Ou l’art d’être à la fois tonitruant et discret.
Hier soir, il est hélas entré dans la rubrique faits divers d’une façon aussi soudaine que tragique. Alors qu’il prenait un verre à la terrasse d’un café à Courcelles, sa commune de toujours, un jeune automobiliste dingue a volontairement foncé sur les convives. Trois personnes ont été blessées. Deux le sont sérieusement.
Jean-Jacques Rousseau est parmi elles. Il a été hospitalisé séance tenante dans un état très grave et est aujourd’hui entre la vie et la mort.