Dans son nouveau documentaire Soeurs de combat, Henri de Gerlache part à la rencontre de jeunes femmes engagées dans une lutte quotidienne pour rendre leur monde, et le nôtre avec, meilleur si ce n’est demain, du moins après-demain, et tenter d’en sauver ce qui en vaut toujours et encore la peine.
Le 10 décembre 1997, Julia Butterfly Hill, 23 ans, grimpe dans un séquoia géant vieux de plus de mille ans. Elle ne le sait pas encore à ce moment-là, mais elle va y passer un peu plus de deux ans de sa vie, et devient est l’une des premières représentantes de l’engagement éco-féministe à connaître une telle exposition médiatique. Sa lutte acharnée, doublée d’une mise entre parenthèse de sa vie personnelle, a permis qu’un accord soit passé avec la compagnie forestière en charge du terrain, qui accepte de préserver les arbres de plus de 60m.
Plus de 20 ans plus tard de nombreuses militantes éco-féministes oeuvrent partout à travers le monde pour faire bouger les lignes de l'(in)action climatique, bien décidées à ne pas rester prostrées devant la destruction en marche. Chacune à leur manière, elles se révoltent, et sont interconnectées par un réseau virtuel et spirituel de résistance.
Elles s’appellent Anuna, Adélaïde, Léna, Leah, Luisa ou Mitzi. Elles ont en commun leur colère et leur peine, mais aussi leur énergie, pas tant celle du désespoir que celle de leur jeunesse, de l’impossibilité de faire autrement que d’y croire.
Henri de Gerlache les a rencontrées, dans l’action et dans la réflexion, dans les rues, dans les ZAD ou chez elles. Elles se livrent sur leurs motivations, leurs doutes, et les difficultés qui se dressent sur leur chemin. Leur âge est à la fois un obstacle et une bénédiction, assurance d’un engagement sincère et radical, et source d’un âgisme qui frôle la condescendance. Le cas Greta, bien sûr, a fait école. Aussi bien pour sa détermination, son audace et son engagement, que pour l’avertissement que son traitement médiatique et politique représente. Prise de haut, décrédibilisée par l’ancien monde, elle reste une source d’inspiration puissante pour les jeunes activistes du monde entier.
Tout comme Julia Butterfly, qui à travers une lettre adressée à ses héritières politiques, militantes et spirituelles, partage son expérience qui entre puissamment en résonance avec ces jeunes femmes qui luttent pour une société plus verte, mais aussi plus inclusive et plus juste.