Une vie démente, le premier long métrage d’Ann Sirot et Raphaël Balboni dont la sortie prévue au 4 novembre dernier a dû être reportée, était dévoilé ce week-end en première international à l’occasion du très trendy Black Nights Tallinn Film Festival, qui se déroule en partie en présentiel, et auquel assistait la réalisatrice et autrice du film Ann Sirot.
Ce très beau premier long du duo belge est présenté dans le cadre de la compétition Premier Film. Il était donc projeté samedi soir. Dévoilé en avant-première mondiale le 2 octobre dernier en ouverture du Festival International du Film Francophone de Namur, le film voit sa carrière mise en suspens par le retour du confinement. La sortie prévue début novembre est désormais reportée, en attendant que la situation évolue, tout comme le Cinevox Happening consacré au film qui devait avoir lieu le 4 novembre, et auquel nous étions tellement heureux de vous convier.
Cette projection estonienne est donc une belle éclaircie pour la visibilité du film, notamment sur le marché international où il peut donc débuter avec une « vraie » projection.
On notera également que le festival proposait d’autres films belges, et notamment l’avant-première de Bula de Boris Baum (on vous en reparle très vite), dans la section Rebels with a Cause, Jumbo de Zoé Wittock dans la section Current Waves, et Lola vers la mer de Laurent Micheli au sein du 20e Youth and Children Festival.
Avec Une vie démente, Raphaël Balboni et Ann Sirot marchent avec légèreté sur un fil tendu dans le vide, trouvant un équilibre d’autant plus beau qu’il est fragile entre humour et émotion, gravité et légèreté. Ils abordent avec détermination et fantaisie la question de la maladie, la tirant du côté de la vie: que fait-on quand nos parents retombent en enfance? Doit-on mettre sa vie entre parenthèses en attendant?
Alex et Noémie, la trentaine, voudraient avoir un enfant. Mais leurs plans sont chamboulés quand Suzanne, la mère d’Alex, se met à faire de sacrées conneries. C’est parce qu’elle a contracté une « démence sémantique », maladie neurodégénérative qui affecte son comportement. Elle dépense sans compter, rend des visites nocturnes à ses voisins pour manger des tartines, se fabrique un faux permis de conduire avec de la colle et des ciseaux. Suzanne la maman devient Suzanne l’enfant ingérable. Drôle d’école de la parentalité pour Noémie et Alex !
Au casting, on retrouve Jo Deseure, aussi sublime que bouleversante dans le rôle de Suzanne, Jean Le Peltier, qui incarne avec une émouvante candeur un jeune homme dépassé par les femmes de sa vie, Lucie Debay, qui excelle dans le rôle de Noémie à garder les pieds sur terre tout en rêvant d’avoir la tête dans les nuages, et enfin Gilles Remiche, qui incarne Kevin, aide-soignant généreux et inventif.
Rendez-vous dans quelques semaines, en salles, pour découvrir ce premier film rare et précieux.