« Pour vivre heureux », amours empêchées

Avec Pour vivre heureux, Dimitri Linder et Salima Glamine offrent une relecture contemporaine du mythe des amoureux maudits, en se penchant sur l’impact de leur transgression sur leur entourage. 

Amel et Mashir, deux jeunes bruxellois, s’aiment en secret. Ni leurs parents, ni leurs amis ne se doutent de leur relation et encore moins de leur projet de passer l’été ensemble à Londres. Le jour où la famille de Mashir décide de le marier à sa cousine Noor, qui est aussi l’amie d’Amel, c’est tout leur monde qui s’écroule. Comment pourront-ils sauver leur amour sans faire souffrir tous ceux qui les entourent ?

Pour vivre heureux, qu’ils vivent cachés, ne peut-on s’empêcher de penser… Car la fougue d’Amel alliée aux hésitations de Mashir vont vite prendre un tour dramatique. Comment choisir quand on a 17 ans, entre l’amour et la loyauté, l’avenir et l’amitié? Comment rester fidèle à son sang et suivre l’élan de son coeur?

Mashir vient d’une famille pakistanaise très traditionnelle. Il est fou amoureux d’Amel, jeune fille d’origine algérienne, et amie de sa soeur. Ses parents n’accepteraient pas cette relation, alors pourquoi leur en parler? Autant vivre pleinement cet amour en secret.  Mais quand Noor, sa jeune et jolie cousine emménage à quelques rues de sa famille, l’occasion est trop belle pour sa famille. Pourquoi aller chercher une épouse à l’autre bout de la terre si on peut via une union aussi naturelle respecter la tradition et résoudre de légers conflits familiaux? De son côté Amel se retrouve presque malgré elle confidente de Noor, et tente par tous les moyens d’en faire une alliée. Mais c’est sans compter sur le drame que Noor vit de son côté. 

Nombreuses sont les victimes dans cette situation. Si Noor n’a pas choisie d’être promise à Mashir, elle sait qu’elle pourrait rencontrer encore pire destin si elle refusait cette union. Elle est prise au piège, face à un choix cornélien. Comme Amel, qui assaillie par un violent sentiment d’injustice et de jalousie, se retrouve au pied du mur. Quitte à trahir peut-être celui qu’elle aime et ceux qui la soutiennent…  

L’une des forces de Pour vivre heureux réside en partie dans cette capacité à montrer la caisse de résonance que peut avoir cette histoire d’amour interdite. Les répercussions de ces amours empêchées vont bien au-delà des deux amants, et se propagent au sein de la communauté et du cercle familial. Les motivations des parents sont d’ailleurs subtilement exposées, entre respect de la tradition et honneur familial.

Son autre force est d’ancrer ces jeunes dans un présent ultra contemporain, en soulignant les lignes de tension qu’ils subissent entre leurs aspirations, et leur profond amour filial. Cela tient beaucoup à la justesse du casting, emmené par la jeune Sofia Lesaffre (vue dans Seuls ou Le Ciel attendra), qui compose une Amel pleine de fougue et de détermination, et le nouveau venu Zeerak Christopher, qui incarne à merveille ses hésitations entre un amour qu’il voudrait vivre librement, et sa loyauté envers sa famille.

On reparlera bientôt de Pour vivre heureux, puisque le film sortira le 5 décembre prochain dans les salles belges.

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