Plusieurs films de Wallonie Bruxelles sélectionnés à DOK Leipzig et à l’IDFA

Ce lundi, deux des plus prestigieux festivals de films documentaires européens, DOK Leipzig et l’International Documentary Film Festival of Amsterdam, ont révélé leurs sélections. 

 

Plusieurs films de Wallonie Bruxelles y seront dévoilés en première mondiale.

 

Burning out, le nouveau film de Jérôme le Maire (Le thé ou l’électricité) consacré au phénomène du burn-out, sera présenté dans la compétition longs métrages de l’IDFA.

 

 

Pendant 2 ans, le réalisateur belge a suivi les membres de l’unité chirurgicale dans l’un des plus grands hôpitaux de Paris. Ce bloc opératoire ultraperformant fonctionne à la chaîne : 14 salles en ligne ayant pour objectif de pratiquer chacune quotidiennement huit à dix interventions.

L’organisation du travail, bien qu’extrêmement sophistiquée, est devenue pathogène. Le personnel médical et paramédical courbe l’échine. Stress chronique, burn-out, et risques psychosociaux gangrènent l’hôpital. Chirurgiens, anesthésistes, infirmiers et aides soignants, mais aussi cadres, gestionnaires, et directeurs sont pris dans une course effrénée qui semble sans fin.

Consciente de ce problème, l’administration a commandé un audit sur l’organisation du travail afin de tenter de désamorcer le début d’incendie.

Burning out est une plongée au cœur du travail et de ses excès, quand il y a surchauffe et que l’embrasement menace. Il veut comprendre l’incendie contemporain qui affecte l’hôpital, ce miroir trouble de notre société.

Burning out est produit en Belgique par AT-Production.

 

 

En première mondiale et en compétition également, mais cette fois à DOK Leipzig, La vie à venir de Claudio Capanna et L’eau sacrée d’Olivier Jourdain.

 

 

La vie à venir, présenté en compétition internationale, nous raconte l’histoire des jumeaux Eden et Léandro, qui sont nés grands prématurés.

Hors du ventre de Laurence, ils se retrouvent précipités dans un monde hospitalier hostile et inquiétant, fait de bruits de machines et de médecins en blouse blanche. Au fil des semaines au service de néonatologie, la mère et les enfants luttent pour leur survie.

Hémorragies, problèmes respiratoires: entourée de l’équipe médicale, Laurence vit au rythme des jumeaux, entre espoirs d’amélioration, fatigue et déception, peur de la mort. Le lien qui les lie est organique, vital. Ensemble, ils livrent un combat acharné pour la vie. La vie à venir est produit en Belgique par Stenola Productions.

 

 

L’eau sacrée, présenté dans la compétition «Next Masters», part à la découverte de la sexualité rwandaise, en quête de l’eau qui jaillit du corps des femmes et nous dévoile avec humour et spontanéité le mystère de l’éjaculation féminine. Les Rwandais seraient-ils les héritiers d’une autre façon de faire l’amour, où le plaisir féminin serait central ?

Au-delà de la découverte de ces pratiques sexuelles, c’est de paroles, de partage et de transmission dont il s’agit. L’eau sacrée dresse le portrait intime d’un pays et son rapport à ses traditions. L’eau sacrée est produit par Nameless Productions et le WIP.

 

 

Ces deux documentaires seront par ailleurs également présentés dans la section «Panorama» de l’IDFA. Au même titre que La terre abandonnée, réalisé par Gilles Laurent et produit par le Centre Vidéo de Bruxelles (CVB).

Dans la zone évacuée autour de la centrale nucléaire de Fukushima, 5 ans après la «catastrophe», quelques rares individus vivent encore sur cette terre abandonnée et brûlante de radiations.

La terre abandonnée les suit dans leur quotidien au moment où les travaux de «décontamination» orchestrés par le gouvernement nippon semblent bien dérisoires face à l’étendue de ce séisme tant écologique qu’humain. L’existence apparemment paisible et rationnellement déraisonnable de ces quelques irréductibles a tous les aspects d’une survie et nous rappelle qu’un bout de terre est, en dernier recours, notre lien le plus sûr au monde.

 

A l’IDFA toujours, le documentaire D’Est, réalisé en 1993 par Chantal Akerman et produit par Paradise Films, concourra dans la section «Top 10».

 

 

Retour à DOK Leipzig, où Belle de nuit – Grisélidis Réal, Autoportraits de Marie-Eve de Grave sera présenté en compétition internationale.

Grisélidis Réal est un météore. Sa vie est digne d’un roman. Elle s’est prostituée dans les bordels munichois, aux bras de G.I. noirs. Elle a trafiqué de la marijuana. Elle a fait de la prison.

Dans les années 70, elle devient «la Catin révolutionnaire». Elle écrit : «la Prostitution est un Art, une Science et un humanisme ». L’amour fou l’a consumée. Ses clients aussi. Grisélidis peint, elle dessine et écrit sa vie qu’elle invente à chaque instant. Grisélidis, c’est la révolte.

C’est la femme sauvage qui traverse la nuit en hurlant, par&eac ute;e, fardée, sublime.  S’immergeant au coeur des écrits de Grisélidis Réal, scandaleuse femme publique, le film retrace le parcours intime et fulgurant d’une femme hors norme.  Images fictionnelles inspirées des textes, dessins, photographies, entretiens, archives documentaires,  s’entrelacent pour tisser le portrait pluriel d’une magnifique rebelle en quête de liberté et d’appartenance.

Belle de nuit – Grisélédis Réal, Autoportraitsest produit par On Move Productions.

 

 

Les courts métrages ne sont pas en reste puisque Ma fille Nora de Jasna Karjinovic et L’immense retour (Romance) de Manon Coubia seront aussi présentés à Leipzig en compétition. Ma fille Nora fera sa première mondiale à cette occasion et se retrouvera également à l’IDFA dans la section «Panorama».

Nora, la fille de Samira, est partie en Syrie en mai 2013. Depuis, sa mère remue ciel et terre pour la faire revenir à la maison. Ma fille Nora est une lettre de Samira à sa fille. Il suit Samira, son combat pour empêcher d’autres jeunes de partir, son voyage à la frontière syrienne et son douloureux quotidien, déchiré entre l’espoir et la peur de perdre sa fille dans la guerre en Syrie.

Ma fille Nora est produit par Dérives.

 

 

 

L’immense retour (Romance), auréolé du titre de meilleur court au festival de Locarno en août dernier, est le récit fabriqué d’une aventure authentique, un voyage dans les temps, une de ces histoires fantastiques que produisent les montagnes et que nous rapportent ceux qui en reviennent… parfois quelques décennies plus tard…

L’immense retour (Romance) est produit par VOA Asbl.

 

 

Une particularité du festival allemand étant de programmer également des films d’animation, le court métrage Arakabus, réalisé par Simon Medard, Delphine Hermans et quatorze jeunes, est, quant à lui, sélectionné dans la section «Kids DOK».

Dans Arakabus, des jeunes se retrouvent chaque matin dans le bus scolaire. Certains se moquent, d’autres s’en fichent. Beaucoup ont envie de tout avoir, d’autres se contentent de ce qu’ils ont…

Arakabus est produit par Camera-etc.

 

Tous ces films ont été produits avec le soutien du Centre du Cinéma et de l’Audiovisuel de la Fédération Wallonie Bruxelles.

 

Cette année, le festival DOK Leipzig se déroulera du 31 octobre au 6 novembre, tandis que l’International Documentary Film Festival d’Amsterdam aura lieu du 16 au 27 novembre.

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