Où ont-ils passé leurs vacances (3) ? Ismaël Saidi : en couple avec Audrey Devos. Chez le notaire !

Heureux réalisateur de Morrocan Gigolos, Ismaël Saidi, devait se consacrer cet été à une affaire urgente : divorcer …sur scène !  Toujours attiré par la nouveauté et les défis, il présentait en effet au Théâtre de l’Observance dans le Off du Festival d’Avignon son spectacle Ceci n’est plus un couple. Une pièce qu’il a écrite, mise en scène et qu’il interprète avec Audrey Devos.

 

De Maryline Laurin (avec P.P.) 

 

Créé en 2011, ce spectacle a déjà beaucoup tourné en France, au Maroc et en Belgique. Nous vous en avions parlé ICI lors de son passage au Fou Rire, un Théâtre Bruxellois en juillet 2013.

Parfaitement rôdé, il était prêt, cet été, à affronter le public de « la Mecque du théâtre » où Ismaël Saidi a donc élu domicile durant un mois.

 

Cette photo et celle qui ouvre l’article par Maryline Laurin

 

« C’est super, c’est mon premier Avignon ! Ici, c’est la rencontre entre l’art et l’économie de marché.

Le soir tu joues et la journée tu vends. Tu passes ta journée à pitcher ton spectacle comme tu le ferais devant une commission de cinéma. En 50 secondes, tu dois convaincre les spectateurs potentiels de venir te voir jouer « .

Ismaël Saidi, parle de la chose que toutes les compagnies redoutent à Avignon mais qui peut s’avérer amusante si on y met du sien. Et qui de toute façon est indispensable : le tractage, bien sûr !

 

Ismael avec Le comte de Bouderbala

 

Entendez par là qu’il faut essayer d’écouler les milliers de tracts (si votre prod est riche) vantant votre spectacle. Mais surtout qu’il est impératif de donner aux personnes rencontrées dans les rues, les cafés, les restaurants, les files d’attente des théâtres …en bref partout, l’envie de venir voir VOTRE spectacle. Et surtout pas celui du voisin. Avignon, son univers impitoyable.

 

 

À ce jeu-là, tous les coups sont permis. Heureusement, Ismaël Saidi avé sa tchatche méditerranéenne, accompagné de la gracieuse Audrey Devos (qui n’est pas en reste quand il s’agit de convaincre son prochain) ont fait des merveilles.  D’autant qu’ils ont décroché pour le festival une attachée de presse dynamique: Lucile Poulain qui n’aime pas vraiment rester inactive (photo ci-dessus).

 

L’argument d’Ismaël est aussi simple qu’imparable : » Je suis le halal, elle c’est le casher. On s’aime plus et on le dit sur scène. Ça vous tente ? »

 

 Avignon? Que du boulot !!!

 

Le pitch du dossier de presse est un peu plus développé :  » Ils se marièrent et…se retrouvent aujourd’hui chez le notaire pour divorcer. Mais avez-vous déjà vu un divorce entre un musulman et une juive ? On vous prévient, pas de quartier ni pour l’un, ni pour l’autre, dans cette pièce on ne peut plus culottée qui risque d’en froisser certains. Finesse et « rugueur » sont de rigueur au sein de ce duo explosif, des mots durs, des mots doux, tout y est. Rabbins, imams, mère juive abusive, rituels musulmans, coutumes séfarades… Tout le monde passe à la casserole, pour notre plus grand bien !  »

Audrey, Ismael et notre collaboratrice Maryline Laurin (photo Lucile Poulain)

 

L’opposition des communautés est un sujet très actuel. Traité ici de manière humoristique et satirique, sans parti-pris, il a attiré chaque soir un public conséquent. Au sein duquel, quelques récents divorcés.

 

Sur scène, les deux comédiens débordent d’une évidente énergie. Les vérités qu’ils se balancent à la tête ne sont pas dénuées d’espièglerie. De quoi charmer le public et lui faire entendre un message de tolérance qui met de bonne humeur.

 

  Audrey Devos, Ismaël Saidi et Myriam M’khrchef, madame Saidi, (photo Lucile Poulain)

 

Mais si le public s’est bien amusé en juillet, il n’est pas le seul. Ismaël est ravi, lui aussi.

 

 » Avec le cinéma, tu travailles dur pendant très longtemps et tu découvres le résultat des années plus tard », résume Ismaël. « Ici, c’est chaque soir. Au théâtre, les gens te disent directement si ce que tu fais est bon. C’est ma troisième pièce et je ne m’en lasse pas. À Avignon, la salle est pleine tous les soirs et les gens rient pendant une heure. Alors oui, c’est un bon mois de juillet !  »

 

 

La joie d’être sur scène n’éloigne pourtant pas Ismaël de ses projets ciné.

« La reine des sables, mon troisième film, est en route. Il est développé par Scope Pictures, un partenaire pointilleux et très important qui accomplit un gros boulot à mes côtés. Grâce à Scope, j’ai vraiment découvert à Cannes ce qu’était la production cinématographique. On a déjà le soutien de Wallimage et du centre du cinéma au Maroc.

Ces derniers mois, le film a pris beaucoup d’ampleur: ce sera une production très différente de ce que j’avais d’abord imaginé. Au fil du temps, beaucoup de gens s’y sont intéressé. J’ai collecté les conseils précieux et je suis gonflé à bloc. Le tournage aura lieu en mars au Maroc, à Tanger avec ma partenaire de Ceci n’est plus un couple, Audrey Devos mais aussi Reda Chebchoubi qui était déjà dans Morrocan Gigolos. Pour les comédiens principaux, rien n’est finalisé, je ne peux donc encore rien dire. Ce sera un film belgo-franco-marocain.  Ce n’est pas si courant.

En attendant, je me consacrerai aussi à deux autres spectacles en création. Ils tourneront à partir de décembre. Il y aura notamment un seul en scène baptisé Dans ma tête qui raconte un peu ma vie et que j’ai déjà joué une fois, l’an dernier à Bruxelles.
Aussi au programme, un téléfilm, une comédie ayant pour sujet le retour des immigrés au Maroc, est aussi en préparation.  »

 

Voilà qui ne laisse pas vraiment le temps pour des vacances à ce bourreau du travail !

« Si quand même, j’ai pris quelques jours de congé au Maroc, en famille. »

On a même la preuve…

 

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