Les Magritte du Cinéma confient la Présidence de leur 10e Cérémonie au comédien belge Pascal Duquenne!
1996, Cannes, Sud de la France.
« Mesdames et Messieurs du jury, merci d’avoir supprimé la différence. » C’est ainsi que le comédien français Daniel Auteuil remercie le Jury du Festival de Cannes, qui vient de lui attribuer, conjointement, le Prix d’interprétation. A ses côtés, un jeune homme de 25 ans, visiblement ému, lui donne l’accolade. Ce jeune homme, c’est Pascal Duquenne, le premier acteur belge à recevoir un Prix au Festival de Cannes. Il est à l’affiche, avec Daniel Auteuil, du nouveau film de Jaco Van Dormael, Le Huitième Jour, qui a suscité l’émotion quelques jours plus tôt sur la Croisette, et fait l’objet d’une impressionnante standing ovation.
L’histoire d’une rencontre improbable, entre un cadre obnubilé par son travail, et un jeune homme un peu perdu atteint de trisomie 21. Harry et Georges vont devoir apprendre à se connaître pour mieux s’apprécier et même devenir amis.
Face à Daniel Auteuil, Pascal Duquenne. Depuis sa plus tendre enfance, le jeune homme est irrésistiblement attiré par les arts du spectacle. Membre d’une troupe de théâtre amateur, il est repéré par Jaco Van Dormael, qui cherche des enfants pour son premier long métrage, Toto le héros. Il lui offre un petit rôle, et devient un compagnon de route indéfectible.
Quand il écrit quelques années plus tard Le Huitième jour, c’est une évidence : c’est Pascal qui jouera le rôle principal. Le film, dévoilé lors du prestigieux festival français, rencontre un succès mondial phénoménal. En France, il totalise 3,6 millions d’entrées tandis qu’en Belgique, il reste, à ce jour, le film belge francophone ayant attiré le plus de spectateurs (plus de 715.000 entrées). Le Huitième jour, Jaco et Pascal voyagent dans le monde entier.
Le long métrage a un impact considérable sur la représentation que l’on peut se faire de la trisomie 21, et contribue à modifier le regard que le grand public porte sur le syndrome de Down. Pascal Duquenne a marqué durablement les esprits tant par sa performance qui a provoqué nombres de rires et de larmes dans les foyers, que par sa particularité, son truc en plus, ce chromosome qu’il a et que la plupart d’entre nous n’avons pas.
En 2010 et en 2015, il fait une apparition dans Mr Nobody, puis dans Le Tout Nouveau Testament de Jaco Van Dormael et il attend à présent de pied ferme le prochain opus du cinéaste. Aujourd’hui encore, il bénéficie d’une vraie cote d’amour auprès du public. Musicien, comédien, plasticien, on le retrouve sur scène avec sa troupe de théâtre aussi bien que derrière la batterie de son groupe.
La route est encore longue pour une meilleure représentation des minorités, toutes les minorités, sur le grand écran, dans le monde comme en Belgique. Pourtant, qui peut oublier que chez nous, à l’aube de l’an 2000, un jeune homme originaire de Vilvorde devenait le premier acteur belge à obtenir un Prix d’interprétation à Cannes?
L’Académie André Delvaux est fière de confier la Présidence de la 10e édition de la Cérémonie des Magritte du Cinéma au comédien Pascal Duquenne, 9 ans après avoir confié celle de sa 1ère édition à son ami et mentor, Jaco Van Dormael. Il succède ainsi à Vincent Patar & Stéphane Aubier, Natacha Régnier, Virginie Efira, Marie Gillain, François Damiens, Emilie Dequenne, Yolande Moreau et Bertrand Tavernier.