Le soleil dans les yeux, Une vie démente, Totem et Fils de plouc sont donc les quatre premiers projets de films « productions légères » qui seront soutenus pas le Centre du Cinéma.
En juin dernier, le Centre du Cinéma lançait un appel à projets pilote pour films « hors cadre » réalisés dans des conditions légères : des premiers ou deuxièmes longs métrages à budget limité, réalisés de façon innovante selon un calendrier de production rapide et léger. Une alternative au circuit classique de la Commission de Sélection des Films.
Il semblerait que le concept ai répondu à la demande de nombreux réalisateurs et réalisatrices, puisque le Centre du Cinéma a reçu 29 projets, dont 13 ont passé le cap de la pré-sélection. Les 4 projets sélectionnés recevront chacun 100.000€, ce qui couvrira entre 1/3 et la totalité de leur budget, une aide substantielle et décisive, donc.
Le soleil dans les yeux de Nganji Mutiri (Dancing Dog Productions)
Nganji Mutiri est un artiste pluridisciplinaire belgo-congolais. Écrivain, acteur, photographe, il passe aujourd’hui à la réalisation avec Le soleil dans les yeux, un film dans lequel il met en scène une famille congolaise vivant en Belgique, traversée par des doutes, des questions identitaires mais pas seulement. Un regard aussi sur le Bruxelles d’aujourd’hui, une ville traumatisée par les attentats.
Une vie démente d’Ann Sirot et Raphaël Balboni (Hélicotronc)
Ann Sirot et Raphaël Balboni ont déjà plusieurs courts métrages à leur actif, dont le dernier Avec Thelma, pré-nominé pour Les Magritte du Cinéma. À deux, ils ont développé un vocabulaire singulier qui traduit leur univers entre le loufoque, le burlesque, l’absurde parfois. Leur premier long métrage, Une vie démente, se centre sur Alex et sa mère Suzanne, qui a contracté la « démence sémantique », une maladie neurodégénérative fatale qui affecte son comportement : Suzanne passe du statut de maman à celui de gamin ingérable et Alex doit faire le papa. Ils nous parlaient justement de ce projet alors que nous les rencontrions en février dernier.
Comme pour Avec Thelma, ils sont produits par Hélicotronc.
Totem de Frédéric De Loof (10.80 Films)
Dans Totem, Frédéric De Loof replonge dans ses souvenirs de camps scouts et développe l’histoire de François Vandenbroeck, aussi connu sous le nom de « Buffle Courageux », dont la vie a basculé il y a 20 ans lorsque l’un de ses scouts, Hérisson Curieux, a disparu dans la forêt. Pour reprendre sa vie en main, il décide de refaire un camp scout avec son ancienne patrouille… Frédéric De Loof développe un univers très drôle, déjanté et plein de trouvailles scénaristiques et, dans le même temps, un vrai propos sur les relations humaines, le remords et la culpabilité qui donnera au film toute son originalité.
Nouveau projet donc pour la jeune société 10.80 créée par Nabil Ben Yadir et Benoît Roland, qui coproduit notamment Patser, bientôt à l’affiche, et le prochain film de Nabil Ben Yadir.
Fils de plouc des frères Harpo et Lenny Guit (Roue Libre Production)
Les deux frères Harpo et Lenny Guit déploient toute leur énergie pour raconter, dans Fils de plouc, les 24 heures dans Bruxelles de deux frères « affreux, sales et méchants » qui, livrés à eux-mêmes, vont enchaîner les rencontres étranges avec, pour seule arme, un instinct de survie hors du commun. Un film trash et décomplexé mais certainement très drôle et attachant.
Là aussi, un nouveau projet pour Roue Libre, qui s’est distingué cette année en produisant notamment Kapitalistis de Pablo Munoz Gomez.
Rendez-vous est pris d’ici deux ans maximum pour découvrir ces quatre films sur les écrans.