On vous a déjà parlé à plusieurs reprises du projet Nous Quatre, long métrage de Stéphane Hénocque tourné à l’arrache en quelques jours avec un quatuor de jeunes acteurs et quelques seconds rôles solides qu’on a l’habitude de voir dans le cinéma belge.
La bande-annonce du film avait provoqué sur Cinevox un raz de marée intrigant, devenant une des vidéos les plus regardées sur le site en 2014.
En septembre dernier, nous annoncions que le jeune réalisateur envisageait d’en tourner une nouvelle version, plus professionnelle, avec un vrai budget. Là encore, l’article fit le buzz.
Malheureusement deux avis négatifs de la commission de sélection des films perturbèrent les plans des producteurs. Confrontée à des recommandations et des décisions apparemment contradictoires, l’équipe du film hésitait désormais sur la stratégie à adopter.
Renaud Rutten, très présent au début du film est juste formidable
Loin de se laisser démonter, Stéphane a alors pris le taureau par les cornes et remis son film sur l’établi. Nous Quatre a donc été remonté, mixé, étalonné et, comme nous l’avions déjà expliqué, il sera présenté en Première intergalactique ce mardi 8 septembre, 20h, au Kinepolis de liège.
Particularité de la soirée: une première salle de 700 places a été immédiatement prise d’assaut (les tickets ont été payés, il ne s’agit pas d’intentions vagues) et une deuxième de 400 a été proposée au public avec un égal succès. À tel point qu’au moment d’écrire ces lignes il reste à peine une dizaine de places en vente pour les retardataires.
Dingue? Oui, carrément, quand on sait que certains longs métrages professionnels (et non des moindres), sur l’ensemble de leur carrière commerciale, n’atteignent même pas ce chiffre. 1100 tickets vendus pour un film autoproduit (quelques milliers d’euros à peine) par un jeune réal venu de nulle part sans aucun piston, c’est presque du délire.
Et ça fait du bien !
(même si ça pose inévitablement des questions sur l’enthousiasme, ou le manque d’enthousiasme, qui entoure certaines sorties « officielles »)
Stéphane Hénocque à Cannes avec un prophète (incognito)
Vu l’engouement, il est possible que cette version du film soit finalement exploitée en salles et que Stéphane passera ensuite à autre chose, un projet sur la boxe sans doute, qui le tient en haleine depuis longtemps.
En attendant, son cœur battra beaucoup plus vite que d’habitude mardi soir. Voir un de ses rêves les plus fous se réaliser est un plaisir divin. Qui n’est pas à la portée de tous.
» Le premier film que François Huberty (qui joue dans le film) et moi avons vu dans cette salle 4 du Kinepolis Rocourt était « Le monde Perdu, Jurassic Park » en 1997. Le complexe venait d’ouvrir. Bien sûr, nous ne nous connaissions pas à l’époque, mais on avait déjà un point commun, un rêve un peu idiot pour certain, très fort pour d’autres… c’était de se dire qu’un jour, nous aussi, on serait sur cet écran-là! Je crois que c’est fait! »