Le film a remporté 5 des 7 prix pour lesquels il était en lice, et notamment les prix du Meilleur film et de la Meilleure réalisation. Il est talonné par le phénomène Girl, qui décroche 4 statuettes, dont celle du Meilleur acteur pour Victor Polster, et du Meilleur scénario. Tueurs ne reçoit qu’un prestigieux trophée, celui de la Meilleure actrice pour Lubna Azabal, tandis que la direction artistique de Laissez bronzer les cadavres a su convaincre l’Académie, qui lui décerne trois prix, Meilleure image, Meilleur son et Meilleur décors.
Cette 9e édition des Magritte couronne donc le travail de Guillaume Senez. Lauréat du Magritte du Meilleur premier film il y a deux ans avec Keeper, il transforme l’essai avec son deuxième long métrage, Nos batailles, qui lui vaut les prestigieux trophées du Meilleur Film et de la Meilleure réalisation. Sa direction d’acteur, remarquable, est également saluée via les Prix du Meilleur espoir féminin et de la Meilleure actrice dans un second rôle attribués à Lena Girard Voss et à Lucie Debay. Quant à Julie Brenta, elle remporte son deuxième Magritte du Meilleur montage, après celui remporté en 2017 pour Keeper. Un beau palmarès pour Isabelle Truc, la productrice attitrée de Senez, qui l’accompagne depuis ses débuts, et qui avait déjà remporté l’année dernière le Magritte du Meilleur documentaire pour Burning Out de Jérome Le Maire.
Autre film très attendu, et nommé pas moins de 9 fois, Girl se fait une jolie place au palmarès, en remportant un Magritte du Meilleur film flamand qui lui semblait presque acquis d’avance, mais aussi le Magritte du Meilleur scénario, attribué à Lukas Dhont et Angelo Thijssens, et celui du Meilleur acteur dans un second rôle pour Arieh Worthalter, dont la côte n’en finit plus de monter, et qui sera à l’affiche de Duelles d’olivier Masset Depasse qui sort dans les salles belges le 24 avril prochain. Comme prévu ou presque, le jeune et magnétique Victor Polster coiffe au poteau ses chevronnés adversaires et ramène chez lui le Magritte du Meilleur acteur, du haut de ses 16 printemps.
Tueurs affichait également 9 nominations au compteur. Un beau total pour un film d’action dans les règles de l’art, genre peu répandu dans le cinéma belge francophone. Le film ne repart qu’avec une seule statuette, mais une belle, celle du Magritte de la Meilleure actrice décernée à Lubna Azabal, qui empoche donc sa troisième statuette oblongue après Incendies en 2012 et La Marche en 2015!
Laissez bronzer les cadavres, autre challenger et flamboyant film de genre, comptabilisait quant à lui 8 nominations. Si le film n’obtient pas la récompense suprême, sa direction artistique hautement sensorielle est saluée par les votants, qui lui attribuent les Magritte du Meilleur son, des Meilleurs décors, et de la Meilleure image pour le chef opérateur Manu Dacosse, dont c’était la 5e nomination (et le 3e prix!). Une consécration sur ses terres pour ce chef opérateur que l’on retrouve aussi bien au générique de Cattet & Forzani que de Fabrice du Welz ou François Ozon.
Sorti au printemps dernier, Bitter Flowers, film à la fois âpre et délicat sur l’exil d’une jeune femme chinoise partie chercher une vie meilleure en Europe était nommé dans les catégories Meilleur film, Meilleure réalisation, et Meilleure réalisation. Il remporte le Magritte du Meilleur premier film.
Côté documentaire, la statuette vient confirmer le beau succès public de Ni juge ni soumise, de Yves Hinant et Jean Libon. Un prix donc pour Artemis Production, également à l’oeuvre derrière Mon Ket de François Damiens, grand succès populaire également, qui repart bredouille de la Cérémonie.
Notons que le Magritte de la Meilleure musique est revenu pour la première fois à la bande originale d’un film documentaire, celle composée par Simon Fransquet pour Au temps où les Arabes dansaient de Jawad Rhalib. Musique toujours dans la catégorie du Meilleur espoir masculin, attribué à Thomas Mustin alias Mustii pour L’Echange des Princesses, aussi à l’aise sur scène que devant la caméra.
Du côté des courts métrages enfin, le Magritte du Meilleur court métrage d’animation revient au petit bijou rétro de Gerlando Infuso, La Bague au doigt, tandis que le Magritte du Meilleur court métrage de fiction revient à Icare de Nicolas Boucart, encore tout auréolé de sa pré-sélection aux Oscars. C’est donc un deuxième Magritte pour la jeune productrice Annabella Nezri après celui obtenu pour le documentaire En bataille d’Eve Duchemin en 2017. Et une fois encore, c’est la décidément incontournable société de production Hélicotronc qui rentre à la maison avec le Magritte du Meilleur court métrage sous le bras, pour la quatrième année d’affilée!
Le palmarès en détail
MEILLEUR FILM
Nos batailles de Guillaume Senez, produit par Isabelle Truc (Iota Production)
MEILLEUR PREMIER FILM
Bitter Flowers d’Olivier Meys, produit par Valérie Bournonville et Joseph Rouschop (Tarantula)
MAGRITTE DE LA MEILLEURE RÉALISATION
Nos batailles de Guillaume Senez
MEILLEUR FILM FLAMAND
Girl de Lukas Dhont, produit par Dirk Impens (Menuet)
MEILLEUR FILM ETRANGER EN COPRODUCTION
L’homme qui tua Don Quichotte de Terry Gilliam, coproduit par Sébastien Delloye (Entre Chien et Loup)
MEILLEUR SCENARIO ORIGINAL OU ADAPTATION
Girl : Lukas Dhont, Angelo Tijssens
MEILLEURE ACTRICE
Tueurs : Lubna Azabal (rôle : Lucie Tesla)
MEILLEUR ACTEUR
Girl : Victor Polster (rôle : Lara)
MEILLEURE ACTRICE DANS UN SECOND ROLE
Nos batailles : Lucie Debay (rôle : Laura)
MEILLEUR ACTEUR DANS UN SECOND ROLE
Girl: Arieh Worthalter (rôle : Mathias)
MEILLEUR ESPOIR FEMININ
Nos batailles : Lena Girard Voss (rôle : Rose)
MEILLEUR ESPOIR MASCULIN
L’échange des princesses : Thomas Mustin (rôle : Duc de Condé)
MEILLEURE IMAGE
Laissez bronzer les cadavres : Manu Dacosse
MEILLEUR SON
Laissez bronzer les cadavres : Yves Bemelmans, Benoît Biral, Dan Bruylandt, Olivier Thys
MEILLEURS DECORS
Laissez bronzer les cadavres : Alina Santos
MEILLEURS COSTUMES
Bye bye Germany : Nathalie Leborgne
MEILLEURE MUSIQUE ORIGINALE
Au temps où les Arabes dansaient : Simon Fransquet
MEILLEUR MONTAGE
Nos batailles : Julie Brenta
MEILLEUR COURT METRAGE DE FICTION
Icare de Nicolas Boucart, produit par Julie Esparbes et Anthony Rey (Hélicotronc)
MEILLEUR COURT METRAGE D’ANIMATION
La bague au doigt de Gerlando Infuso, produit par Annabella Nezri (Kwassa Films)
MEILLEUR DOCUMENTAIRE
Ni juge ni soumise de Jean Libon et Yves Hinant, produit par Patrick Quinet (Artémis Productions)