Nos acteurs en séries

Tout récemment, Jonathan Zaccaï doit avoir établi un record historique pour un acteur belge: ce printemps, on l’a vu simultanément sur trois chaînes françaises dans trois séries différentes, toutes en première diffusion.

 

Dans l’exceptionnel Bureau des légendes produit par et programmé sur Canal plus, il joue certes un rôle secondaire, mais dans les deux autres il est clairement au centre de l’attention des spectateurs. Dans la deuxième saison d’Hôtel de la Plage (France 2), il a repris son rôle de jeune quadra en crise aux côtés de Bruno Solo tandis que dans la minisérie Intrusion, diffusée sur Arte en mai, il officiait dans un double rôle principal terriblement intrigant. À côté de lui, on retrouvait notamment notre compatriote Marie Krémer qui interprétait… une de ses épouses.

 

 

La présence d’acteurs belges dans les séries françaises n’est bien sûr pas une nouveauté. Marie Krémer, justement, est une des actrices récurrentes de la série Un Village français (France Télévision) où on croise par exemple Philippe Résimont ou encore Fabrizio Rongione, au rendez-vous des deux premières saisons de Mafiosa (Canal Plus) ou on a aussi vu Helena Noguerra.

 

De nombreux comédiens belges (Emilie Dequenne, Eric Godon, Astrid Whettnall, Stéphanie Van Vijve, Yassine Fadel entre autres) ont été vus dans la série anglaise The Missing, tournée en grande partie en Belgique tandis que le toujours formidable Thomas Doret a été épinglé dans Paris (Arte) et dans Les témoins (France Télévision) avec Jan Hammenecker, un familier des oeuvres d’Hervé Hadmar; on y reviendra.
Pauline Burlet et Jérémie Petrus furent les vedettes de Résistance (TF1), avec notamment, Christelle Cornil tandis que Bernard Yerles, un habitué du genre, a récemment été vu dans Station Horizon, une série suisse ou dans Mes amis, mes amours, mes emmerdes (qui en est à sa saison 4) avec Stéphane De Groodt… qui s’apprête justement à prendre la tête d’affiche d’une autre série française.

 

Notre jongleur de mots ne sera pas le seul Belge à envahir les petits écrans français… ou américains. Cinevox vous emmène en balade pour un tour des séries dont le tournage ou la diffusion devrait capter notre attention en 2015 et en 2016. La liste est non exhaustive car d’autres projets sont encore en train de se finaliser. On en reparlera.

 

Stéphane à Kaboul

 

En 2014, Stéphane de Groodt quittait Le Supplément de Canal+. Il mettait ainsi un terme à une chronique hebdomadaire qui n’avait cessé de faire le buzz durant toute l’année. Mais la chaîne cryptée n’entendait pas pour autant lâcher une perle qu’elle avait non pas découverte, mais largement contribué à populariser. Pour preuve, le passage flamboyant de l’humoriste belge sur le plateau du Grand Journal pendant le tout récent Festival de Cannes pour une série de chroniques acrobatiques, délirantes déclarations d’amours à la langue française… et au cinéma. Petites vacheries comprises.

 

 

Mais ce n’est pas tout : Canal a également proposé à notre zélé zélote du vocabulaire, pilote à ses heures perdues qui ne le sont pas pour tout le monde, de reprendre le rôle de Jacky Robert délaissé par Gilbert Melki pour la saison 3 de la série Kaboul Kitchen, joli succès de la chaîne avec une audience moyenne au-dessus des 800.000 spectateurs.
Comme son titre le laisse supposer, la série se déroule en Afghanistan. En 2005. Georges Bush est président des États-Unis, Jacques Chirac est aux commandes de la France et Jackie, est le fier patron du resto « Kaboul Kitchen ». Tous les expats viennent y faire la fête. Quand sa fille débarque, Jacky ne la reconnaît pas. Et pour cause il ne l’a pas vue depuis 20 ans! Elle est là pour travailler dans l’humanitaire. Lui est juste là… pour faire du fric !

Un rôle de cynique désabusé, un poil margoulin qui siéra parfaitement à notre compatriote
Cette nouvelle rafale d’épisodes sera tournée en automne 2015 pour une diffusion en 2016.

 

 

Matthias  à l’assaut du Nouveau Monde

 

Ce n’est pas une nouvelle vraiment inédite: oui, les Anglo-Saxons raffolent de Matthias Schoenaerts et nous le prouvent constamment. La star flamande a récemment multiplié les premiers rôles dans des films à caractère essentiellement historique. C’est aussi dans ce créneau qu’il va faire ses grands débuts à la télé américaine, sur une très prestigieuse chaîne, qui plus est.

 

 

Cet été, après cinq années de développement, HBO va, en effet, lancer le tournage d’une minisérie de six heures: Lewis and Clark.

Élaborée en étroite collaboration avec National Geographic Entertainment, cette minisérie composée de 6 épisodes est basée sur Undaunted Courage, biographie écrite par Stephen E. Ambrose (Band of Brothers).

 

Ce livre s’intéresse aux très fameux explorateurs Meriwether Lewis et William Clark. Les deux hommes sont responsables de l’expédition Lewis & Clark (1804-1806), initiée par le président Thomas Jefferson. Durant ce périple, ils traversèrent le continent jusqu’à la côte Pacifique.

 

Casey Affleck (Gone Baby Gone) a été annoncé dès 2014 pour incarner Meriwether Lewis. Il ne restait plus qu’à dénicher William Clark : ce sera donc Matthias Schoenaerts (De rouille et d’os, The Drop).

Le tournage se déroulera cet été.

 

 

Veerle entre quatre murs

 

Star de The Broken Circle Breakdown, Veerle Baetens sera Lisa, une jeune orthophoniste qui hérite soudain de la maison d’un homme, mort depuis plus de 20 ans. Une demeure mystérieuse et très possessive.

 

La série s’appelle Au-delà des murs et elle est signée par Hervé Hadmar le maestro des séries françaises, connu pour les succès triomphants des Oubliées (avec Jacques Gamblin), de Pigalle la nuit (avec Jalil Lespert), de Signature (avec Sami Bouajila  et Sandrine Bonnaire) et plus récemment des Témoins (plus de 5 millions de téléspectateurs par soirée sur France 2 avec Thierry Lhermitte, Laurent Lucas Thomas Doret et Jan Hammenecker).

 

 

Histoire étrange, terriblement angoissante, Au-delà des murs est également une love story émouvante. Mais peut-on vraiment se payer le luxe de tomber amoureuse quand on est prisonnière d’un endroit aussi dangereux, obligée de lutter pour sa survie? Il s’agira de la première incursion franche du réalisateur dans l’univers fantastique qu’il a toujours tutoyé jusqu’ici.

 

Le choix de Veerle Baetens pour le rôle principal peut sembler étonnant de prime abord dans une série française, mais la production nous a confié que le nom s’était très rapidement imposé à tout le monde. Coproduit en Belgique par Scope Pictures, Au-delà des murs devrait être programmé sur Arte début 2016. Mieux: les 30 jours de tournages (du 22 juin au 31 juillet) sont tous localisés en Belgique.

 

Enfant de la télé au nord du pays, Veerle qui a un agenda surchargé sera également à voir sur VTM dans la série criminelle internationale The Team.

 

 

Vincent derrière la caméra, Achille devant

 

Il y a quelques mois, notre compatriote, le réalisateur Vincent Lannoo (Au nom du fils, Les Ames de papier) a tourné pour Arte une série d’anticipation produite par Lagardère Entertainment : Trepalium

 

 

Le thème est brûlant : une grande ville à la fin du XXIe siècle. Après des décennies de crises, le travail est devenu une denrée rare en voie de disparition. Désormais, 20% de la population a un emploi et 80% n’en a pas. Les sans-emploi, sont relégués dans “la zone”, territoire séparé de la ville par un mur et tentent de survivre. Une vision sombre, pessimiste, mais sans doute pas si éloignée de ce que nous pourrions vivre à très court terme.

 

Devant la caméra, la production a réuni Pierre Deladonchamps, Charles Berling, Aurelien Recoing et notre compatriote, l’excellent Achille Ridolfi (Magritte 2014 du meilleur espoir pour Au nom du fils) dans un rôle marquant. La série sera diffusée début 2016

 

 

Le tournage de Trepalium a duré plus de trois mois et s’est attardé dans des endroits très visuels comme le siège du PCF, la Bibliothèque Nationale de France et le Centre National de la Danse de Pantin, « des bâtiments qui sont tous une vision du futur… mais qui date du passé », explique Vincent Lannoo dans une interview accordée à Télérama où il définit le style rétro-futuriste de la série. Entre les bâtiments, le mobilier des années 70 et les vieilles voitures, « tout y est écran, jusqu’aux poupées des enfants », précise-t-il.
On salive !

 

 

Charlie fait du porno

 

Pour la troisième saison de Hard, qui vient d’être diffusée sur Canal Plus, Charlie Dupont a repris son rôle de Corrado, acteur porno espagnol, à l’accent prononcé et à la vigueur légendaire. Un Ucclo-Tournaisien pour incarner un étalon ibère? Canal Plus serait-il tombé sur la tête?
Tous ceux qui connaissent le talent du maître de cérémonie des Magritte 2015 pour les accents les plus improbables (cf. Il était une fois une fois) seront moins étonnés. Car même si Charlie manie mal (voir pas du tout) la langue de Pedro Almodovar, il sait rendre crédible ses inflexions hispaniques piquées… à Carmen, une coiffeuse-maquilleuse qui officie sur le tournage.

 

 

Comme l’homme a toujours la formule hygiénique de circonstance, il explique volontiers qu’il « a mangé la costumière et l’a recrachée dans ce personnage ».

Qu’en termes élégants ces choses-là sont dites.

 

Récemment vu aussi dans Fais pas ci, fais pas ça où il affichait fièrement un popotin musclé (la légende veut qu’il portât une chaussette de sport sur son sexe pendant la scène), Charlie a réussi l’exploit de rendre un personnage secondaire quasi aussi populaire que les personnages principaux de la série.

Au point, dans cette troisième saison, de se joindre souvent à Sophie et Roy (l’acteur belgo-corse François Vincentelli) pour animer les principales péripéties de cette comédie de mœurs classée X (mais uniquement dans le scénario).

 

 

Arte multipliant les expériences les plus enivrantes (la case du jeudi soir sur la chaîne franco-allemande est en train de devenir mythique), d’autres comédiens belges sont en négociations pour d’autres séries intrigantes ou déjà engagés dans des projets encore plus ou moins secrets.

Et puis, bien sûr, la RTBF va bientôt nous amener deux séries policières 100% belges : La Trêve sera la première à nous parvenir, dès le mois de novembre.

De quoi populariser un peu plus nos comédiens pour donner plus envie aux spectateurs d’aller les voir aussi sur grand écran? L’avenir devrait nous l’apprendre assez vite…

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