Nombreux docs belges au Festival Millenium

Le festival Millenium propose une sélection de documentaires réalisés par des cinéastes indépendants provenant du monde entier et a comme but de nourrir le regard et le débat critique. Pour cette édition 2019 seront mis en avant quelques thèmes majeurs du monde globalisé: la consommation sous toutes ses formes, les défis de l’environnement, les droits des femmes, mais aussi les côtés cachés des réseaux sociaux et de l’Amérique méconnue. 

Parmi les très nombreux films programmés, on notera la sélection dans la Compétition Internationale du film belge Sakawa de Ben Asamoah. “Gagner 40.000 dollars et partir en Italie ouvrir une ferme”, c’est le projet de OneDollar, l’un des protagonistes de Sakawa. Au Ghana, des centaines de personnes ont recours au sakawa, l’escroquerie financière sur internet. Cette communauté de fraudeurs nous amène à remettre en question notre point de vue : si l’Europe pille le continent africain depuis des siècles, les jeunes Ghanéens ne font-ils pas qu’exploiter les ressources qui sont à leur disposition?

 

Mais le festival offre également une Compétition belge, qui regroupe 13 nouveaux documentaires, courts et longs à découvrir.

  • A la poursuite du vent de Julia Clever (62’)

Après la mort de son grand-père, Julia Clever tombe sur des objets révélant son passé nazi. Elle ne se souvient pas de l’avoir questionné sur ce passé. Commence une réflexion sur notre histoire, cette époque, et notre rapport à celle-ci.

  • Azadi de Sam Peeters (40’)

Azadi signifie “liberté” en persan. En 2016, un accord controversé a été signé entre l’Union européenne et la Turquie pour empêcher les réfugiés d’effectuer la traversée courte mais périlleuse vers les îles grecques. Les réfugiés qui arrivent dans ces îles doivent attendre indéfiniment que leur demande d’asile soit traitée. Ce documentaire dépeint la zone de transit inhabituelle qu’est devenue l’île de Lesbos, à travers le regard de deux réfugiés pakistanais et d’une communauté locale de pêcheurs.

  • Derrière les volets de Messaline Raverdy (50’)

À partir d’une usine vide, d’un nom de famille et d’une malle d’archives, la déambulation poétique d’une apprentie cinéaste, qui s’installe chez sa grand-mère. Une rêverie sur l’invisible et sur l’oubli, tissée de matières éparses, archives et jeux de langage, pour un film-carnet s’interrogeant sur la transformation du corps féminin, la transmission impossible et la matière du temps.

  • Immersion d’Alice Moons (11’)

C’est le carrefour de deux mondes, séparés par l’horizon, deux langues structurées par les mêmes besoins fondamentaux. Des profondeurs les plus sombres de la mer aux aquariums de nos maisons, le langage des poissons fait partie de notre histoire.

Lendemains incertains d'Eddy Munyaneza
« Lendemains incertains » d’Eddy Munyaneza
  • Lendemains incertains d’Eddy Munyaneza (70’)

En juin 2015 au Burundi, les manifestations contre le troisième mandat de Pierre Nkurunziza rassemblent des milliers de personnes dans les rues de Bujumbura. Eddy Munyaneza, réalisateur, filme les manifestations, puis les premières exactions et les victimes. De part et d’autre de la frontière, il rencontre celles et ceux qui sont restés au Burundi ou ont choisi le chemin de l’exil. Leurs récits, souvent fragmentaires et brutaux, témoignent d’une grande incertitude.

  • Les Dieux de Molenbeek de Reetta Huhtanen (73’)

Molenbeek, au-delà d’être une capitale djihadiste supposée pour certains, est le quartier d’Aatos et Amine, deux garçons de 6 ans. C’est là qu’ils écoutent les araignées, découvrent les trous noirs et se disputent pour savoir qui commandera le tapis volant qui les mènera sur les terres de leurs ancêtres. La menace du monde des adultes interrompt soudainement le jeu des enfants lorsque des bombes terroristes explosent dans une station de métro à proximité.

  • Le Veilleur de Lou du Pontavice (22’)

Il y a quelques mois, Guandong est devenu gardien au conservatoire central de musique de Pékin : son fils de 14 ans a réussi le concours d’entrée pour y étudier le cor d’harmonie. Mais leur rêve à tous les deux, c’est qu’il réussisse à partir à l’étranger. En attendant, la maison familiale au Jinan vient d’être rasée – désormais leur vie est au conservatoire. Personne ne soupçonne leur filiation. Mais de son poste de gardien, Guandong veille sur son fils.

  • Mountain de Grégoire Verbeke (14’)

C’est le printemps en Albanie, période à laquelle les chèvres quittent les plaines pour les hautes montagnes. Dans un long voyage pour rejoindre les montagnes albanaises, nous suivons Prek Gjoni, un berger déplaçant son bétail. Des chaussures bien usées et un parapluie suffiront-ils comme seul équipement pour cette marche de quatre jours?

  • Suspension d’audience de Nina Marissiaux (24’)

Cinq personnes étrangères à la justice se retrouvent liées malgré elles par un procès d’assises. C’est au cours des suspensions d’audience qu’elles expriment leurs réactions.

  • The Time We Have Left de Vincent Everaerts (58’)

Le jour de ses 18 ans, Vincent s’est enfui d’une situation familiale dysfonctionnelle et n’est jamais revenu. Aujourd’hui, sept ans plus tard, il est cinéaste. Il puise dans la sauvagerie de ses souvenirs pour rencontrer la mère avec laquelle il a perdu contact. The Time We Have Left est un documentaire immersif sur une relation mère/fils inconditionnelle mais vulnérable.

  • The Way Back de Maxime Jennes, Dimitri Petrovic (66’)

Hussein a franchi terres, mers et frontières pour arriver à Bruxelles depuis Bagdad. Un an après, il décide de refaire le chemin à l’envers. De Bruxelles jusqu’à Athènes, Hussein nous emmène sur la route de milliers de migrants donnant la parole aux oubliés.

  • Un pays plus beau qu’avant de Hannes Verhoustraete (70’)

Portrait documentaire d’un homme d’affaires congolais à Bruxelles. Les errances de Jean Simon esquissent les contours d’un microcosme d’affaires informelles dans la diaspora congolaise. L’urgence économique de ce “simple commerçant” se noue à l’urgence politique et humanitaire qui anime les Congolais vivant en Europe, face à la situation au Congo et à l’histoire coloniale. Le film tourne autour de ces deux impératifs, dans une négociation entre ici et ailleurs, aujourd’hui et autrefois.

Vacancy d'Alexandra Kandy Longuet
« Vacancy » d’Alexandra Kandy Longuet
  • Vacancy d’Alexandra Kandy Longuet (80’)

Ultime refuge pour les oubliés de l’American Dream, le motel aux États-Unis abrite toute une population de laissés-pour-compte, d’humains à la dérive qui, de crise en crise – économiques et personnelles, se sont vus dépossédés de tout. Il y a ceux qui ont tout perdu. Il y a ceux qui ont tout quitté. Ceux qui ont tout oublié. Ceux qui rêvent encore. Aspirés par la survie quotidienne, chacun tente de se refaire dans ce nid précaire, à la marge du monde.

 

On retrouve également des films belges dans la section Young Vision Competition, ainsi bien sûr que dans le Panorama belge, à l’occasion duquel seront projetés les films Allo Europe? de Sandrine Dryvers, Après le silence de Sonam Larcin, Homosapiens de Loxley, La vie d’une petite culotte de Stéfanne Prijot, Les Lunes Rousses de Tülin Özdemir, et Marcher pour Genna de Frédéric Furnelle et Olivier Bourguet.

L’intégralité du programme est disponible ici.

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