Morrocan Gigolos : C’est pour rire (et ça fait du bien)

Charlie Dupont le disait récemment sur Cinevox :  » Enfin nous n’avons plus honte de ce qui est pourtant une de nos plus grandes spécificités culturelles: cet humour belge autodérisoire, tendre et profond. »

Oui, le cinéma belge s’ouvre enfin à la comédie et c’est tant mieux : l’humour est clairement une deuxième nature chez nous. Car non, il n’y a aucune raison d’abandonner aux producteurs français l’opportunité de mettre en chantier Rien à déclarer ou Il était une fois une fois : on aurait pu le faire nous-mêmes. Quoi qu’on pense de ces films, il s’agit de deux gros succès commerciaux chez nous (respectivement 900.000 et 70.000 tickets vendus) et un cinéma a besoin de films populaires pour charpenter sa production.

 

[les photos couleurs exclusives sont de Dominique Houcmant]

 

 

Mais l’embargo est levé, dirait-on, et quelques longs métrages belges se permettent enfin de sourire. Deux des quatre films nommés pour les prochains Magritte dans la catégorie reine ne renient pas leur sens de l’humour et Une chanson pour ma mère prouvera dès le mois de mars que la Belgique est un pays légèrement à la marge. Une remarque qu’on appliquera volontiers à Je te Survivrai qu’on découvrira bientôt dans les salles.

 

 

Bonne nouvelle (cauchemar pour les pisse-vinaigre): d’autres vont suivre. À commencer par Morrocan Gigolos d’Ismael Saïdi, produit par Jean-Yves Roubin pour Frakas. Le pitch? Imparable ! Trois glandeurs (un black, un blanc un Beur) cherchent un moyen d’échapper à la morosité sociale. Ils décident d’ouvrir un snack. Mais c’est du boulot, un snack. Ça demande de l’investissement. À la suite d’un accident de circulation, un des potes va découvrir qu’il y a des moyens plus drôles de bien gagner sa vie et enrôle ses amis dans un business qu’ils ne soupçonnaient pas si amusant et lucratif : le plaisir offert aux dames du monde, prête à délier les cordons de la bourse (oups) pour passer un bon moment.  Car entendons-nous: toute peine mérite salaire et ces trois-là, motivés comme jamais, s’appliquent un maximum à la tâche.

 

[© Goldo – Dominique Houcmant]

 

Avec quelques retards et un casting entièrement revu et corrigé depuis les prémices du projet, Maroccan est à présent sur les rails et nous serons d’ailleurs sur son tournage au début du mois de février, juste après les Magritte. Mais nous ne résistons pas au plaisir de vous proposer déjà les premières photos des  trois lascars qui en seront les vedettes et du réalisateur, qui sous la férule de Caroline Tambour, première assistante au four et au moulin, vont tenter de concrétiser en images un scénario bien mené, drôle et volontiers touchant.

Pour des raisons de coproduction avec la France et le Canada, il était impératif que les trois comédiens aient des accointances avec ces pays : le blanc est le Québécois François Arnaud et le Beur, le Belge, Reda Chebchoubi. Quant à Eddy King, le Black, il est un improbable mix de cultures francophones diverses et variées.

 

[© Goldo – Dominique Houcmant]

 

Le plus fameux est certainement François Arnaud, repéré et récompensé pour son rôle dans j’ai tué ma mère de Xavier Dolan, il est aussi César Borgia dans la série Borgias aux côtés de Jérémy Irons; la classe, non?

Arrivé au Québec à l’adolescence, Eddy King est né en France et d’origine congolaise. Rodé au one man show tonitruant, il a été adoubé par Rachid Bedouri dont il a fait la première partie du spectacle  « Arrête ton cinéma ».

Récemment vu dans Cinema Inch’Allah, Reda Chebchoubi est belge et connaît le réalisateur pour avoir joué dans son précédent (télé)film, Soins à domicile.

 

[© Goldo – Dominique Houcmant]

 

Sur le terrain, tout le monde est enthousiaste, l’indispensable alchimie est réelle et tous les espoirs sont permis: celle de voir une comédie sociale franchement drôle qui détonne clairement dans le paysage et suscite d’autres vocations. Sans arrière-pensée. Avec juste la volonté de divertir. Inch’Allah…

 

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