La première incursion de Benoît Poelvoorde dans l’univers d’Anne Fontaine a marqué durablement les esprits. Pour le grand Ben, Entre ses Mains était l’occasion d’un brusque changement de registre. On l’y croisait calme, discret, sombre; volontiers inquiétant. Dans une ville triste où sévissait un serial killer, il séduisait une Isabelle Carré peu méfiante qui tombait une première fois sous son charme (voir la bande-annonce). L’expérience ne déplut pas trop à la jolie blonde puisqu’elle la renouvela l’an dernier dans une cascade de chocolat pour Les Émotifs Anonymes. Autre ton, autres émotions.
S’il y a bien un attrait qui n’appartient qu’au cinéma, c’est celui de décliner des couples dans des contextes fort différents et pour des relations très variées. La preuve cinglante par Anne Fontaine qui a de nombreuses cordes à son arc. Après l’avoir succinctement retrouvé pour un romantique Coco avant Chanel, elle entraîne aujourd’hui Benoit Poelvoorde dans une comédie débridée, épicée d’un zeste de romantisme. Mais pas d’emblée. Surtout pour Isabelle Huppert confrontée à son parfait contraire, son … pire cauchemar.
Elle habite avec son fils et son mari en face du Luxembourg… Il vit seul avec son fils à l’arrière d’une camionnette. Elle dirige une prestigieuse fondation d’art contemporain… Il vit de petits boulots et d’allocations. Elle a bac + 7… Il a failli faire 7 ans de prison. Elle tutoie le ministre de la Culture… Il tutoie toutes les bouteilles d’alcool. Elle aime le débat d’idées… Il aime le sexe avec des inconnues. Surtout si elles sont pourvues d’une forte poitrine.
Bref, ils ne se ressemblent pas du tout… et se supportent encore moins.
À vrai dire, ils n’auraient jamais dû se rencontrer. Mais la vie réserve des surprises et leurs enfants, eux, sont inséparables… Ils finiront par comprendre pourquoi…
Le couple qu’Anne Fontaine nous propose dans son douzième film est plus qu’alléchant. Un Benoît volcanique et grossier, totalement extraverti face à la glaciale Isabelle qui s’amuse à composer une cold bitch d’anthologie. Les possibilités d’interactions malheureuses sont innombrables. Le reste du casting est également fort attrayant avec André Dussolier (voir teaser 1) et deux des vedettes belges les plus hot du moment (toutes deux à l’affiche de Dead Man Talking): Virginie Efira, l’adorable blonde qui n’arrête pas de tourner et de séduire (voir teaser 3) et un Jean-Luc Couchard qui retrouve Benoît à qui on l’a souvent comparé pour incarner… son frère. La complicité entre ces deux lascars qu’on a aperçus ensemble dans la scène du tuning de Rien à déclarer est évidente. Pour preuve cette formidable petite interview que vous pouvez encore visionner sur le site de CinéStation.
Annoncé en octobre sur nos écrans, Mon Pire Cauchemar sera d’abord proposé au Festival international du film francophone de Namur où il aura les honneurs de la clôture. Une jolie rampe de lancement pour une comédie, de toute évidence, taillée sur mesure pour cet événement.