François Damiens et sa fantaisie lunaire aident Vincent Lindon à (re)voir le monde à l’envers dans Mon cousin, le nouveau film de Jan Kounen, comédie du yin et du yang.
Pierre n’a plus le temps. La cinquantaine altière, il dirige le groupe Pastié, l’une des plus grosses entreprises françaises, il flirte avec le CAC 40, et cherche à re-dynamiser l’image de la petite boîte familiale qu’il a entrainée au sommet. Il n’a pas le temps, certainement pas d’attendre qu’Adrien, son cousin, daigne prendre celui de reconduire le contrat qui lui confie les pleins pouvoirs sur la société.
C’est qu’Adrien, lui, est plutôt du côté des sensibles, des hypersensibles mêmes. De ceux qui hésitent, s’interrogent, tergiversent, voire procrastinent. De ceux qui remettent à demain. Le cauchemar de Pierre, en somme, en chair, en os, et en liens de sang. Pierre n’a plus le temps, alors qu’il fut un temps où c’était lui, le vrai fou.
Bien malgré lui, Pierre, embarqué par ce cousin fantasque et instable, va être forcé d’appuyer sur le bouton pause, de voir le monde à l’envers (selon la technique du poirier, qu’il a d’ailleurs jadis lui-même enseignée à Adrien). Car avec Adrien et sa fantaisie resurgissent aussi le passé de Pierre, et ses rêves d’enfant. Des rêves bien éloignés de sa vie d’homme.
Pierre est incarné par Vincent Lindon, dont la rigidité va peu à peu laisser place à un laisser-aller salvateur. Adrien, vecteur de changement, est quant à lui interprété par François Damiens, dont la folie douce nourrit le personnage, un timide presque tout le temps zen, qui grâce à sa franchise finira par venir à bout des réticences de son cousin.
Mon cousin évoque une certaine époque du cinéma français, les comédies à la Veber, quand deux hommes que tout oppose se retrouvent embarqués dans des aventures rocambolesques, où l’alliance de leurs personnalités divergentes permet de venir à bout de l’adversité, mais aussi et surtout, de se réinventer.
Le film sort ce mercredi dans les salles belges.