Le Mois du Doc est de retour pour une 6e édition : en novembre, le cinéma documentaire belge francophone sera une nouvelle fois à l’honneur à l’initiative du Centre du Cinéma et de l’Audiovisuel. Une mise en lumière de la richesse et de la diversité du cinéma du réel, à vivre au travers de projections, rencontres et événements, mais aussi en TV, en VOD et en podcast.
Dans les salles
Au programme, près de 200 séances sont proposées dans différents espaces de diffusion à Bruxelles et en Wallonie, offrant ainsi la possibilité aux publics de découvrir près de 90 films, traitant de thématiques actuelles: l’environnement, les modes de consommation, la mondialisation, la migration, le handicap, l’Histoire, le genre… La plupart des projections seront suivies de rencontres avec les cinéastes ou de personnalités emblématiques.
Le parrain
C’est le cinéaste Jorge Leon qui parraine cette 6e édition. Sa pratique artistique est fortement influencée par
l’éthique documentaire qu’il interroge en invitant la fiction au coeur du processus de travail. La
mise en scène de théâtre, l’opéra et les arts plastiques sont conviés dans ses créations à la
croisée des genres. Ses dernières oeuvres (Before We Go, ou Mitra, projet atypique et singulier croisant cinéma, opéra et performance, brouillant réalité et fiction, au coeur du cinéma documentaire dont on vous parle ici), sont emblématiques de cette démarche. Son travail tant cinématographique que scénique a été largement présenté et primé en Belgique et à l’étranger.
« Vidéosurveillance, scanner, Google Earth, Live web cam, IA, le monde n’aura jamais été autant capturé en images qu’aujourd’hui, écrit Jorge Leon dans son édito. Il semble pourtant plus opaque que jamais… C’est que ces images, non plus exclusivement destinées aux humain·e·s mais aussi aux machines qu’elles nourrissent, demandent à être interprétées, politisées. C’est peut-être dans un tel contexte historique que l’éthique du regard documentaire déploie pleinement sa puissance : être là, présent·e au monde, curieux·se, critique, sensible. Filmer à hauteur du vivant, ni en surplomb, ni en-deçà.”
Un programme riche et diversifié partout en Wallonie et à Bruxelles
Le Brabant wallon met l’accent sur l’économie et nos modes de vie, abordés selon différents points de vue au travers d’une série de projections proposées, entre autres, par le Centre du culturel de Perwez (le Foyer) ou par la Bibliothèque d’Ottignies-Louvain-la-Neuve. Le thème de l’identité ressort également comme une thématique forte de l’édition dans la province.
Dans le Hainaut, les cinémas et centres culturels de la région sont une nouvelle fois de la partie et nous invitent au voyage, à la rencontre des autres, de cultures proches ou lointaines, de soi. Les films abordent des sujets universaux et sensibles tels que le rapport à la terre, à notre identité, à nos origines, la fin de vie. Deux autres opérateurs se joignent à eux pour toucher des publics plus spécifiques : Empreinte propose une séance du nouveau film de Julien Henry Se crasher pour exister (on en parle ici) aux détenus de la prison de Leuze-en-Hainaut et le CHU-Tivoli dédie la séance proposée dans l’hôpital même, au cancer du sein.
Du côté de Liège, le ton est plus politique et engagé au travers d’un programme principalement axé sur les enjeux environnementaux, sur le thème de la terre et de ses ressources. Les bibliothèques de Saint-Léonard à Liège et de Malmédy ouvrent le débat et proposent différentes activités en lien avec ces sujets. La question de la migration et de l’Histoire est également présente, notamment aux Grignoux et à Aquilone asbl.
En province de Namur, plusieurs bibliothèques ont rejoint l’opération et proposent un programme varié, notamment, au sein duquel la valorisation des aide-ménagères et le harcèlement de rue seront discutés à partir de films singuliers. Plusieurs séances sont également organisées par les Centres culturels d’Eghezée et de Rochefort et renforcent les thèmes de l’intégrité mentale et physique déjà bien présents dans le programme du festival bisannuel EOP axé sur la thématique du handicap et de la différence, ou en lien avec celle-ci. L’édition 2023 du festival prévoit plusieurs séances de films belges francophones dont En Mis Zapatos (voir la critique) de Pedro Morato. Et comme pour les précédentes éditions, L’Hôtel les Sorbiers organise 4 séances autour de films aussi singuliers qu’interpellants, en collaboration avec Wallonie Image Production et Nota Bene. Le public pourra aussi découvrir le 1er film de Sergio Guataquira Sarmiento, Adieu Sauvage (voir la critique) au cinéma Caméo.
En province de Luxembourg, Cinémarche (Marche-en-Famenne), Ciné Patria (Arlon), les bibliothèque de Hotton et de Neufchâteau, ainsi que l’association Le Foyer à Habay-la-Vieille, proposent un programme abordant des thématiques telles que l’environnement et nos modes de vie ou la migration, au travers de films récents tels que La vérité du sol de François Legrand, Une jeunesse italienne de Mathieu Volpe ou encore Hawar, nos enfants bannis de Pascale Bourgaux qui s’attache aux retrouvailles entre une mère-courage et sa fille née d’un viol dans le contexte de Daesh.
A Bruxelles, l’offre est riche à tous les niveaux et s’adresse à des publics de tous les âges. Les cinémas, centres culturels, bibliothèques ainsi que le secteur associatif sont au rendez-vous pour proposer des rencontres autour de films (souvent accompagnés d’activités), ouvrir le débat sur des problématiques contemporaines, ou simplement offrir l’occasion de découvrir des œuvres inédites. Cinematek accueillent plusieurs séances dont la première de la version restaurée de La grande barrière de corail de Pierre Levie, Pierre Dubuisson et Michel De Mevius, ainsi que les séances proposées dans le cadre du Brussels Art Festival (BAFF). Cette année, la Fondation Jacques Brel propose aussi de découvrir Jacques Brel en 2 documentaires, J’arrive et Le Pacifique, qui sont proposés quotidiennement. Par ailleurs, la première du film de Sergio Ghizzardi sur la tension entre l’exploitation des ressources et le respect des peuples autochtones, sera proposée au cinéma Aventure. Pointons également les séances organisées spécifiquement par Empreintes à DoucheFlux, la séance d’écoute du documentaire sonore Ouvrir la brèche de Camille Freychet ou la projection de Mirano 80 de Thomas Purcaro Decaro et Luc Jabon, 1ère projection dans l’ancien cinéma Roma à Forest.
En TV, en VOD et en podcast
Plusieurs rendez-vous à ne pas manquer tout au long du mois en télévision dont une soirée spéciale le mercredi 15 sur Be Ciné.
Des dizaines de films sont également à découvrir en Vidéo à la Demande sur Avila, Sooner, Filmfriend, Auvio, Pickx et Be TV, avec des sélections documentaires inédites.
Côté audio, la création radiophonique sera également de la partie au travers des podcasts de la plateforme Radiola.
A l’initiative du GSARA, plusieurs groupes de Bruxellois·es et Wallon·nes se réuniront chaque semaine de novembre dans le cadre de la radio citoyenne Les Voix du Doc pour partager leurs points de vue sur certains documentaires faisant l’actualité du Mois du Doc sur les ondes de radios partenaires.
Le Mois du Doc s’invite également en classe avec une offre scolaire spécifiqueproposée par les structures de diffusion du documentaire (Le P’tit Ciné, l’Agence Belge du Court métrage, Empreintes, Kinoféroce, ScreenBox et la Vidéothèque Nomade) et les deux ateliers d’accueil (CBA et WIP) qui mettent leur expertise au service des enseignants en proposant 8 documentaires sur des sujets variés, à explorer avec les élèves directement via LaPlateforme.be.
Rendez-vous sur www.moisdudoc.be pour découvrir la programmation complète.