Alice est trader. Moise travaille pour le compte FSB. Sandra est son assistante. Ivan Beres est russe, oligarque milliardaire. Il possède une banque à Monaco. Celle où oeuvre Alice.
Le quatuor est en place. Le thriller peut commencer. Mais rien ne se passera comme prévu. D’abord parce que personne n’est vraiment ce qu’il semble être. Ensuite, parce que quand les sentiments s’en mêlent, tout s’emmêle. Et la pagaille n’est pas loin.
Profilé comme un blockbuster d’action romantique, Möbius nous permettra de retrouver aux côtés de deux monstres sacrés du cinéma mondial, Jean Dujardin et Tim Roth, deux de nos actrices phares, Cécile de France et Emilie Dequenne qui (sauf erreur de notre part) se rencontrent ici pour la première fois sur grand écran.
Thriller financier hi-tech et ultramoderne, Möbius doit beaucoup à l’univers d’un Alfred Hitchock qui n’avait pas son pareil pour compliquer d’une touche de romantisme improbable ses thrillers les plus implacables. L’influence est clairement revendiquée par le sympathique Éric Rochant qui a écrit et met en scène ce polar sous haute tension. Un Éric Rochant enthousiaste qui a faim de cinéma, soif de sensations sur grand écran.
« Depuis toujours, je rêve de raconter une histoire d’amour. Non pas une histoire qui s’inscrirait dans la réalité sociale ou psychologique d’aujourd’hui, mais une histoire spectaculaire nourrie d’une aventure hors du commun. Une histoire d’amour déraisonnable mise en danger par un environnement fascinant », explique le réalisateur de ce blockbuster destiné à concurrencer les Américains sur leur territoire de prédilection. Et qui pourrait y parvenir.
Pour cela, les producteurs (parmi lesquels les Belges d’Artemis) ont mis les petits plats dans les grands en convoquant un casting incroyable: deux vedettes masculines internationales: Jean Dujardin et Tim Roth, mais aussi deux actrices belges de tout premier plan: Émilie Dequenne et Cécile de France qui sera la véritable héroïne du film.
Jean Dujardin incarne Moise, agent supérieur du FSB, nouveau nom du KGB. En mission en France, on affecte à son service la jeune Sandra qui doit ferrer une tradeuse et l’amener à collaborer avec les Russes.
Il s’agit pour Émilie Dequenne d’un rôle assez différent de ce qu’on lui a proposé jusqu’ici. Une fort amusante parenthèse qui lui permet de croiser le fer avec Tim Roth qui fut… le président du jury qui la distingua à Cannes pour sa prestation dans A Perdre la raison.
Tim est ici grand méchant, l’homme à abattre. Comme certains de ses compatriotes qui ont fait fortune dans la vraie vie, Ivan Beres est un oligarque russe, proche du pouvoir mais fortement soupçonné de manipulations plus que douteuses. C’est lui que Moise doit faire tomber.
Mais il ne pourra rien faire sans l’aide d’Alice, Cécile de France, donc. Elle opère dans la banque monégasque, qui appartient précisément à Beres. Acceptera-t-elle le marché? Sous quelles conditions?
On n’en saura pas beaucoup plus avant la sortie du film, car le plateau est fermé à double tour : pas de photos des comédiens, pas d’interviews. Motus et bouche cousue.
Alors, on a chargé nos meilleurs agents de fouiller le net et ils ont déniché quelques portraits réalisés dans le sud de la France par Eric Dulière et publiés sur « Cannes/Nice-Matin« . Comme ce cliché qui nous montre une Cécile de France méconnaissable. Mais très glamour. Une véritable héroïne hitchcockienne.
« Mobius est avant tout une histoire d’amour », continue le réalisateur qui signe ici son grand retour au grand écran après quelques années passées à la télévision, notamment aux commandes de la formidable série Mafiosa, série qui va bientôt avoir droit à un remake américain. Comme The Killing (Danemark) ou In Treatment (Israël). La classe ! » Comme il me semble que les plus grandes histoires d’amour s’appuient quasiment toujours sur une situation d’empêchement forte (interdiction familiale, clanique, sociale ou professionnelle, contradictions internes…), j’ai décidé de placer cette histoire dans un environnement particulièrement contraignant que le connais bien, celui du renseignement. »
Éric Rochant est en effet connu pour avoir réalisé, outre Anna Oz, Total Western, Aux Yeux du Monde ou Un Monde sans Pitié, un excellent thriller international avec Yvan Attal, Les Patriotes.
« Ce qui m’a passionné, c’est de montrer le conflit entre la structure et le fluide amoureux. Et plus la structure est contraignante, plus le fluide est puissant, urgent, insaisissable, urgent, insatiable. Ça pousse à l’intérieur, ça résiste, ça explose, ça se répand, utilisant chaque faille de la structure. »
Jolie définition, pleine de métaphores…
Passionné de cinéma, mais aussi de nouvelles technologies, conscient qu’on peut aujourd’hui faire partager à très large échelle une expérience presque intime comme le tournage d’un film, Éric Rochant a décidé d’investir Twitter pour commenter chaque phase de son travail. Tous les jours, il envoie donc de petits messages à destination de ses suiveurs qui sont près de 1500. Vous pouvez le suivre ici ou traquer le hashtag du film (#Möbius). Une démarche passionnante, d’autant que le réalisateur s’amuse également à envoyer sur le net des photos de making of que nous avons évidemment traquées et qui illustrent cet article.
On est aujourd’hui à J22. Soit juste à la moitié d’un planning qui comptera normalement 45 jours de travail, dont 10 en Belgique. Ces journées sur notre territoire ont débuté ce lundi par des scènes tournées dans la grande salle à manger du Metropole (voir photo). Celle-là même qu’on peut voir dans la scène du banquet de Il était une fois une fois et qu’on apercevra aussi dans Je suis Supporter du Standard. Un classique, désormais.
La copie zéro du film devrait être disponible en février 2013 avec en vue, sans doute, une sortie aux environs des vacances de Pâques. A moins qu’une ouverture cannoise en grandes pompes?
Toutes les photos sauf celle de Cécile par Eric Rochant, lui-même.