Mirage d’Amour : from Chili with love…

En 1925, Pampa-Union est une mine isolée dans le désert d’Atacama au nord du Chili dans laquelle vivent les ouvriers de la mine, les cadres et quelques familles. Il y a une rue des commerces, une rue des bordels, un cimetière et une voie de chemin de fer. De toutes origines, on naît, on vit et on meurt à Pampa-Union.  Hirondelle donne des cours de piano et de poésie. Elle accompagne les films muets au cinéma. Elle n’a jamais connu l’amour et habite toujours avec son père, Pierre Achille Rivery, un coiffeur anarchiste venu d’Europe.

Un soir, au bordel du Chat Maigre, un jeune trompettiste de jazz, Bello, attire l’oeil de Cocoliche, la favorite du capitaine de police, souteneur de ces dames. Bello, séduisant ivrogne, amateur de femmes et provocateur, répond à ses avances. Avant d’être lynché, il s’échappe par les toits et atterrit dans une cour, celle d’Hirondelle.

 

 

Pour le sauver, la jeune femme le cache dans sa chambre. Bello sait être reconnaissant et la fiévreuse Célestine découvre l’amour sans voir son amant ni lui parler pour ne pas trahir sa présence. Il est contraint de fuir avant le lever du jour…

 

Filmé à Humberstone, dans le désert chilien d’Atacama, Mirage d’Amour  est un projet dépaysant, mais néanmoins essentiellement belge. C’est aussi le tout premier long métrage réalisé par Hubert Toint, figure bien connue chez nous qui a récemment fêté cette année les 25 ans de sa maison de production, Saga Films.

 

« Quoiqu’on me connaisse comme producteur depuis quelques d’années », explique Hubert Toint, « je suis réalisateur au départ et j’ai réalisé de nombreux films, courts et moyens métrages. L’un des derniers en date, Trombone en coulisses est un court métrage qui a énormément circulé et obtenu un certain nombre de prix. Et même s’il n’a rien à voir avec Mirage d’amour (ce sont deux univers totalement différents et même deux genres d’histoires différents), il a en commun avec lui qu’il s’agit d’une espèce de conte, visuellement singulier et fort, dans un univers créé ou recréé. Dans l’un comme dans l’autre, on retrouve mon goût pour ces univers « inventés ». »

 

 

Pour Hubert, ce projet est un rêve et un aboutissement. Fidèle en amitié, il l’a construit autour d’un scénario écrit par feu Bernard Giraudeau à partir d’un roman de Hernan Rivera Letelier. Il en a confié le rôle principal à Marie Gillain, actrice emblématique de Saga Film puisqu’elle était la vedette du tout premier succès commercial de la société : Marie de Marian Handwerker. Pour une première production majoritaire, ce fut un coup de maître qui définit un des grands axes de la maison: mêler une vision d’auteur et le plaisir du spectateur; l’exigence et l’attractivité. Des objectifs qu’on retrouve à nouveau ici.

 

 

Marie incarne donc Hirondelle, une jeune femme sensible, réservée, timide, parfois à l’extrême. Son côté rêveur, absent, explique en grande partie qu’à trente ans elle n’ait pas encore trouvé l’amour. Pourtant elle tient de son père cette force de caractère qui lui permet de dépasser ses peurs, de prendre les décisions importantes dans les moments critiques. De sa mère, elle a hérité le goût de romanesque et de la musique. En réalité, l’endroit où Hirondelle se sent réellement à l’aise c’est devant son piano, jouant du Chopin ou synchronisant un film muet : elle est alors elle-même.

 

Dans le décor du « Gato Flaco », un pow-how au sommet: de gauche à droite, Dirk Bombey l’ingénieur du son, Andres Carasco Andres Carrasco Rencoret le perchman, Tonio Toño Parafa le chef électricien, Carlo Varini le directeur de la photographie et Hubert Toint le réalisateur

 

Mais l’univers de cette jeune fille bien sous tout rapport va basculer lorsqu’elle rencontre Bello, figure du charmeur, du mauvais garçon, du saltimbanque venu d’ailleurs. Il est l’éternel étranger, celui qui intrigue (et irrite) les hommes et excite les dames. Toujours identifié à sa trompette, il ne s’en sépare jamais. «  Il est le meilleur » se plaît-il à dire, nonchalamment. Bello a hérité des traits classiques du héros des westerns spaghettis : il est malin, cynique, hâbleur, courageux, un brin mélancolique. Et pour ne rien gâcher, il est très beau.

 

 

Jan Hammenecker s’est joint au casting pour y interpréter le rôle de Félimon, un boxeur, haut en couleur, un des amoureux de l’héroïne. Autre comédien de tout premier plan, Jean-François Stévenin joue le père de la jeune femme. Le chef opérateur du projet est le très regretté Carlo Varini qui travailla avec Luc Besson sur Le dernier Combat, Subway ou le Grand Bleu, mais aussi sur deux coproductions Saga FilmHH Hitler à Hollywood et Win Win.

Une histoire d’amitié, ici aussi. Une de plus.

 

 

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