Le festival Ramdam, festival du film qui dérange, n’a pas usurpé son nom.
Sur le coup de 16h, le complexe Imagix qui l’abritait à Tournai a été bouclé pour cause d’alerte terroriste. La police fédérale a exigé l’évacuation immédiate.
Les autorités de la ville de Tournai et le parquet ont estimé que les menaces qui planaient depuis son ouverture mardi étaient désormais trop élevées.
Tous les spectateurs ont été priés de quitter le cinéma et sur le coup de 17h30 on annonçait l’arrêt pur et simple du festival… et la fermeture du cinéma jusqu’au 28 janvier au matin.
Le délai pourrait même être allongé, précise-t-on à Tournai.
Le documentaire Essence of Terror devait être diffusé ce soir mais il semble que les menaces concernent surtout la diffusion du film Timbuktu d’Abderrahmane Sissako, Bayard d’or au dernier Festival international du film francophone de Namur et récemment nominé aux Oscars.
Le film, qui fait l’unanimité chez les cinéphiles, évoque le quotidien d’une famille tombée sous le joug des extrémistes religieux.
Difficile en ces temps de panique généralisée d’évaluer les différentes menaces qui planent ici et là sur des manifestations et conférences, un peu partout en Belgique. Un simple coup de fil anonyme peut semer la pagaille en un temps record.
Il y a gros à parier que la plupart des menaces sont l’oeuvre de pauvres petits rigolos en mal de sensations fortes, mais sans certitude, c’est le principe de précaution qui a prévalu.
Sur le coup de 19h30 les responsables du festival ont publié ce communiqué:
« Nous prenons acte de la décision judiciaire prise cet après-midi de fermer le complexe Imagix pendant toute la durée du festival. Nous la déplorons et regrettons profondément d’avoir eu à l’annoncer au public présent dans les salles.
Depuis sa création en 2011, le Ramdam Festival a donné la parole à des sensibilités plurielles et a prôné des valeurs d’ouverture sur le monde, de dialogue, de tolérance, de liberté et d’échange. Son succès auprès d’un public toujours plus important et le soutien des artistes sont la preuve de l’attachement de tous à la liberté d’expression.
Cette décision nous conforte plus que jamais dans l’envie de poursuivre l’action du festival et de porter haut ses valeurs.
L’âme du festival sortira renforcée de cet événement. »