Matthias Schoenaerts et un Homard belge font le buzz aux César

Infiltrés aux César, en nombre beaucoup plus important que d’habitude, les acteurs, réalisateurs et coproducteurs belges ont vécu ce vendredi une soirée sur des charbons ardents. Pouvaient-ils concrétiser ces nominations et remporter quelques statuettes? La réponse, vous le savez maintenant est oui. Avec en fer de lance, l’incontournable Matthias Schoenaerts, qui a reçu ce soir le César de la meilleure révélation masculine.

 

Pour nous Belges, c’est presque une blague, mais quand on y regarde de plus près, quel exploit pour un acteur flamand d’aller dominer sur leurs terres toutes les jeunes pousses françaises. Révélé avec Rundskop dans un circuit cinéphile, Matthias a largement confirmé son talent dans De Rouille et d’Os qui remporte aussi au passage le César de la meilleure adaptation signée ici par Thomas Bidegain et l’inévitable Jacques Audiardqui en est là à sa quatrième récompense dans cette catégorie. Incroyable.

 

 

De Rouille et d’Os décroche aussi le César de la meilleure musique (Alexandre Desplat) et le César du meilleur montage (Juliette Welfling)

 

Bullhead/Tête de Bœuf dans lequel Matthias Schoenaerts tient le rôle principal était également nommé pour un César dans la catégorie Meilleur Film Étranger. Il n’a pas remporté la statuette, battu par le favori des Oscars Argo, mais le producteur du film, Bart Van Langendonck (Savage Films), est loin d’être déçu. Il a déclaré au VAF : ‘Une nomination aux César est déjà une victoire en soi, même sans prix.  Aux Oscars, le film n’était en compétition qu’avec 63 autres films étrangers. Pour un César, on est en compétition avec tous les films sortis en France pendant l’année écoulée, soit plus de 400 films en 2012. Et, selon moi, c’est la première fois qu’un film belge flamand est nominé. En tant que producteur, une telle reconnaissance m’ouvre grand les portes en France où je pourrai trouver des partenaires financiers et de distribution pour mes projets futurs. Pour le prochain film de Michaël R. Roskam, Le fidèle, que nous comptons tourner en 2014 avec Matthias Schoenaerts dans le rôle principal, nous avons déjà un coproducteur français, Stone Angels (Pierre-Ange Le Pogam).’

 

 

L’autre temps fort de la soirée pour le cinéma belge fut indiscutablement le César du court métrage remis à Nicolas Guiot pour Le Cri du Homard. Le Magritte 2013 a donc réussi l’incroyable pari qu’on lui proposait : remporter le doublé entre Bruxelles et Paris et subtiliser la compression à tous les réalisateurs français qui ne s’attendaient pas à ce hold-up.

L’odyssée magnifique de ce film tourné en France avec des acteurs russes est sans aucun doute la meilleure histoire belge de l’année. Pour la cérémonie, Nicolas Guiot n’avait rien préparé. Mais son coproducteur belge n’a pas raté l’occasion de mettre en évidence les personnalités du plat pays venues en nombre au Théâtre du Châtelet, célébrant par la même occasion l’Europe… artistique et sociale.

 

 

Dernier fait d’arme et non des moindres, le César du meilleur film d’animation remis à Ernest et Célestine de Benjamin Renner, Stéphane Aubier et Vincent Patar. Un trio qui a réussi l’exploit d’enfanter un film universel à partir de l’amitié d’un ours et d’une souris. Près de 800.000 spectateurs en France ne peuvent pas se tromper…

 

Cloclo, coproduit chez nous par Nexus Factory a décroché le César du meilleur son. La société menée par Sylvain Goldberg et Serge de Poucques a d’ailleurs remporté en tout quatre statuette  puisqu’elle a coproduit Le Prénom (deux César du second rôle) et Mauvaise Fille (César de la révélation féminine pour Izia Higelin)

 

Amour de Michael Hanecke est le grand vainqueur de la soirée remportant les César de la meilleure actrice, du meilleur acteur, du meilleur film et du meilleur réalisateur.

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