Les Machins, les petits prix du cinéma belge, s’auto-proclament « cousins un peu bâtards » des Magritte. Hier soir, ils remettaient à l’occasion de leur 6ème édition une flopée de prix un peu bêtes mais certainement pas méchants dans une ambiance surchauffée par le très très gros millier de personnes qui avait osé « traverser le canal » pour se rendre à la Bodega, professionnels de la profession, amateurs de la profession, et authentiques inconnus de bonne humeur.
On se demandait à quelle sauce le cinéma belge serait mangé, on est désormais fixé! Les Machins s’évertuent à souligner les petites coïncidences, bizarrerie, loufoqueries du cinéma belge. La vraie fausse Cérémonie est animée par la pétillante Miss Machins (Ingrid Heiderscheidt) et le sémillant Mister Machins (Benjamin Ramon), et ambiancé par le délirant David Chazam. Le Machin Perdu de vue par exemple soulignait le nombre important de personnages qui cherchait un membre de leur famille cette année. A ce petit jeu, Astrid Whettnall (La Route d’Istanbul) bat François Damiens (Les Cowboys) à plate couture quand il s’agit de retrouver sa fille partie faire le jihad. Contrairement aux Magritte, les Machins se sont autorisés pas mal d’incartades sur le petit écran, notamment pour souligner l’incroyable résistance de Jérémie « Driss » Zagba dans La Trêve. On se demandait aussi si les Dardenne seraient aux Machins, à défaut d’être aux Magritte, et disons que oui, enfin pas vraiment, on n’a pas trop compris si c’était les Dardenne, les d’Ardennes, ou les Ardennes. En tout cas, une chose est sûre, les Machins ont retrouvé la Fille Inconnue. Enfin, une fille inconnue (là non plus on ne sait plus trop).
Une chose est sûre, on a croisé plein de talents nommés aux Magritte le lendemain, sur scène (Astrid Whettnall donc, Yoann Blanc, Jean-Jacques Rausin, Valéry Rosier, Charlie Dupont), derrière les platines (avec une line-up 100% estampillé jeune cinéma belge, Rachel Lang, en duo avec Lucie Debay, Xavier Seron, en duo avec Jean-Jacques Rausin, ou Guillaume Senez, en duo avec Vania Leturcq, ou encore Delphine Lehericey, rien que ça), ou au photocall (Catherine Salée, Pierre Oliver, Olivier Boonjing) pour ne citer que ceux qu’on a vus!
Les Machins ont d’ailleurs une approche pour le moins décalée, et surtout ludique du photocall. En attendant les photos qui devraient déferler sur les réseaux sociaux, voici déjà un aperçu de l’équipe de Nous Quatre en action!
Bref, place au palmarès…
C’est avec une grande fierté que l’auto-proclamée Académie des Machins a fait se déplacer à Molenbeek (!) la grande famille du cinéma belge, ses amis cinéphiles et ses nombreux amis pas si amateurs que ça. On aurait bien voulu les compter, mais le bar a un peu eu raison de nous. Cousins un peu bâtards des Magritte, les Machins ont pour objectif de rire du et avec le cinéma belge tout en célébrant tout un pan de la profession qui reste habituellement dans l’ombre. Et barman, c’est souvent dans l’ombre.
Sept récompenses à l’objectivité approximative ont été décernées ce soir à des lauréats évidemment submergés d’émotion.
Emportée par Miss et Mister Machins, la Cérémonie a notamment célébré notre patrimoine (le Machin Manneken Pis) avent de se ponctuer, comme de tradition, sur la remise de l’incontournable Love Machin dédié cette année aux grosses (grosses) cochonnes.
Machin Perdu de vue
• François Damiens cherche sa fille dans « Les Cowboys”
• Astrid Whettnall cherche aussi sa fille dans « La Route d’Istanbul »
• Pierre Olivier cherche son père dans « Nous quatre »
• Yoann Blanc cherche sa belle-mère dans « Un homme à la mer »
• Vincent Lindon cherche des enfants dans « Les Chevaliers Blancs »
• Adèle Haenel cherche la fille inconnue dans « La Fille Inconnue »
Lauréate: Astrid Whettnall qui retrouve sa fille, elle, dans « La Route d’Istanbul »
Machin Manneken Pis
• Romain Duris, pour le jet vengeur de “Un Petit boulot”
• La Golden Shower de “Parasol”
• Christian Clavier, sous viagra, dans “Les Visiteurs on sait plus combien”
• Salomé Richard, pour “Baden Baden” et l’ensemble de son oeuvre
• Jean-Jacques Rausin, pour son pipi travelling dans “Je me tue à le dire”
Lauréat: Jean-Jacques Rausin, évidemment
Machin du Directeur de Casting Ecolo
• Pour le recyclage de Clément Manuel dans son rôle de curé
• Pour le recyclage de Sam Louwyck dans son rôle de l’entraîneur de foot
• Pour le recyclage de Yoann Blanc dans son rôle de flic
• Pour le recyclage de Catherine Salée dans son rôle de mère d’ado
• Pour le recyclage de Pierre Nisse dans son rôle de mec chelou
Lauréat: ADK Casting, Michaël Bier & Doriane Flamand, pour le recyclage de Clément Manuel! Et aussi de Yoann Blanc, de Sam Louwyck, de Catherine Salée et… de Pierre Nisse!
Machin 30 millions d’amis
• Simba, If, Indra, Hatchi, Hygie, Hestia, Zoé, Cosette, Hermine, Merlin, Hélia et Harmony dans « Je me tue à le dire »
• Gibus dans « Les Premiers les derniers »
• Bernard dans « Eternité »
• Brigitte dans « Les Cowboys »
• Moustache dans « Mirage d’amour »
Lauréate: Valérie Chavanon pour « Je me tue à le dire », meilleure dresseuse de chat de l’histoire du cinéma belge!
Machin D’Ardennes
• Michel Rys (Fly and Flash) pour la rivière dans « Nous Quatre »
• Mathieu Buyse (Aircam) pour la forêt dans « La Trêve
• Sammy Hermand pour la forêt aussi dans « Ennemi Public »
• Coptermotion pour la forêt encore et toujours dans “D’Ardennen »
Lauréat: Michel Rys, le droniste de « Nous Quatre », pour ses plans Ardennes Tourisme info
Machin de la mort qui tue
• Jérémie Zagba, dans “La Trêve”, tiré à la carabine
• Fabrizio Rongione dans “Les Survivants”, victime d’un gros pétard
• Jérémie Zagba, dans « La Trêve », fauché par une voiture
• Jean-François Stevenin dans « Mirage d’Amour », le premier tambour kamikaze
• Jérémie Zagba, dans « La Trêve », trépané à coups de pelle
• Pierre Deladonchamps dans Eternité, en mode “Dents de la mer”
• Jérémie Zagba, dans « La Trêve », poignardé par sa maîtresse plutôt vénère
• Jean-Jacques Rausin dans Je me tue à le dire, qui décède faux
Lauréat: sans contestation aucune, Jérémie Zagba, mort multi-récidiviste dans « La Trêve »
Love Machin de la grosse, grosse cochonne
• Catherine Salée, reine des sex toys, dans “Even Lovers Get the Blues”
• Aylin Ay, impeccable fermière lubrique, dans “La Trêve”
• La scène de chat dans “Parasol”
• La voisine qui veut absolument que la grand-mère vienne prendre une douche chez elle dans “Baden Baden”
• Jean-Benoît Ugeux, producteur porno un chouïa libidineux, dans “Le Plombier”
Lauréat: Jean-Benoît Ugeux pour « Le Plombier »