Lucas Belvaux, label Cannes 2020!

Le Festival de Cannes a dévoilé aujourd’hui les titres de 56 films aimés et retenus par le Comité de sélection, et qui bénéficieront pour leur promotion et leur exploitation du label « Cannes 2020 ». Parmi ceux-ci, on retrouve le nouveau film du cinéaste belge, Lucas Belvaux, Des hommes, avec Gérard Depardieu.

La direction du Festival explique: « Certains des titres qui sont révélés figuraient dans les pronostics établis par les commentateurs. Ils concernent des cinéastes reconnus dont on savait le travail prêt cette année. D’autres films, également attendus, visionnés et aimés par le comité de sélection, seront absents car leurs auteurs et producteurs ont choisi de repousser leur sortie à l’hiver ou au printemps 2021 et de postuler ainsi aux festivals de l’année prochaine – dont Cannes. Il ne sera donc pas étonnant de ne pas les trouver en Sélection officielle cette année. Nous leur donnons rendez-vous en 2021. »

Ainsi verra-t-on peut-être plus tard dans l’année ou même l’année prochaine de beaux projets belges qui auraient pu avoir leur première sélection à Cannes cette année.

En attendant, félicitations donc à Lucas Belvaux, dont c’est la deuxième sélection dans ce prestigieux festival, après celle de La Raison du plus faible en 2006. Après s’être intéressé à la montée et même la banalisation de l’extrême-droite en France avec Chez Nous, le cinéaste s’intéresse cette fois-ci à une page traumatique de l’Histoire de France, celle de la Guerre d’Algérie, à travers la réunion, des années plus tard, d’une poignée d’anciens d’Algérie.

Ils ont été appelés en Algérie au moment des “événements”, en 1960. Deux ans plus tard, Bernard, Rabut, Février et d’autres sont rentrés en France. Ils se sont tus, ils ont vécu leurs vies. Mais parfois il suffit de presque rien, d’une journée d’anniversaire en hiver, d’un cadeau qui tient dans la poche, pour que quarante ans après, le passé fasse irruption dans la vie de ceux qui ont cru pouvoir le nier.

Au générique, on retrouve Gérard Depardieu, Catherine Frot, Jean-Pierre Darroussin, Félix Kysyl, et le jeune comédien belge Yoann Zimmer, vu dans Rêves de jeunesse d’Alain Raoust (à l’ACID Cannes l’année dernière) ou La Fille Inconnue des frères Dardenne, et que l’on verra également dans Eté 84 de François Ozon, qui profitera également du label, et sortira en France le 15 juillet (et surement en Belgique?). Le film est produit en Belgique par Artemis Productions.

Au rayon des coproductions belges, on trouve six beaux films qui pourront également revendiquer le label Cannes 2020.

Les Films du Fleuve des frères Dardenne voit un nouveau de leurs films salué par Cannes, Rouge, du réalisateur algérien Farid Bentoumi. Nour vient d’être embauchée comme infirmière dans l’usine chimique où travaille son père, délégué syndical et pivot de l’entreprise depuis toujours. Alors que l’usine est en plein contrôle sanitaire, une jeune journaliste mène l’enquête sur la gestion des déchets. Les deux jeunes femmes vont peu à peu découvrir que cette usine, pilier de l’économie locale, cache bien des secrets. Entre mensonges sur les rejets polluants, dossiers médicaux trafiqués ou accidents dissimulés, Nour va devoir choisir entre se taire ou trahir son père et faire éclater la vérité. On retrouve au générique Olivier Gourmet.

Le documentariste congolais Dieudo Hamadi présentera En route pour le milliard, coproduit en Belgique par Néon Rouge. En 2000, la ville de Kisangani, en RDC, fut le théâtre d’affrontements entre deux groupes rebelles congolais alliés à l’Ouganda et au Rwanda. Depuis, l' »Association des Victimes de la Guerre des Six Jours » lutte pour la reconnaissance de ce conflit et demande réparation pour les préjudices subis. Lassés par des années de lutte infructueuse, les membres de l’Association ont aujourd’hui décidé de prendre leur destin en main : après un long voyage sur le fleuve Congo, ils iront faire entendre leurs voix à Kinshasa, au cœur des institutions du pays.

Autre film retenu, Si le vent tombe, de la réalisatrice arménienne Nora Martirosyan, coproduit en Belgique par Kwassa Films, avec dans le rôle principal le comédien français Grégoire Colin, reçoit le label conjoint ACID/ Cannes 2020. Alain, un Français auditeur international, vient expertiser l’aéroport d’une République auto-proclamée du Caucase, afin de donner le feu vert à sa réouverture.
 Edgar, un petit garçon du coin, erre autour de l’aéroport et se livre à un étrange commerce.
 L’homme et l’enfant finissent par se rencontrer…

si-le-vent-tombe

On retrouvera également le premier film de l’excellent comédien Laurent Lafitte, L’Origine du Monde, coproduit en Belgique par Artemis Production (qui place donc deux films), avec Karin Viard, Héléène Vincent, Vincent Macaigne… Jean-Louis, 40 ans, réalise en rentrant chez lui que son cœur ne bat plus. Est-il encore vivant ? Est-il mort ? Comme en sursis, il enquête, s’inquiète. Ni son ami vétérinaire, ni sa femme Valérie ne trouvent de réponse pour endiguer sa panique. Seule la coach de vie holistique de Valérie aide Jean-Louis. Mais pour cela, il doit suivre ses indications set remonter à la source de ses problèmes : sa mère, ou plus précisément le sexe de sa mère, qu’il devra prendre en photo…

Dans Slalom de Charlène Favier, coproduit par Panache Productions et La Compagnie Cinématographique, Lyz, 15 ans, vient d’intégrer une prestigieuse section ski-études du lycée de Bourg-Saint-Maurice. Fred, ex-champion et désormais entraineur, a décidé de tout miser sur sa nouvelle recrue. Lyz, galvanisée par le soutien de Fred, s’investit à corps perdu et va de succès en succès. A 15 ans, on n’a aucune limite tant physique qu’émotionnelle. Lyz bascule sous l’emprise absolue de Fred. L’énergie explosive de l’adolescence donnera-t-elle à Lyz la force de regagner sa liberté ? C’est le comédien belge Jérémie Renier qui incarne Fred.

Enfin, la réalisatrice libanaise Danielle Arbid revient avec Passion Simple, une adaptation du roman éponyme d’Annie Ernaux, avec Laetitia Dosch et Sergei Polunin, produit en Belgique par Versus Production. « À partir du mois de septembre l’année dernière, je n’ai plus rien fait d’autre qu’attendre un homme : qu’il me téléphone et qu’il vienne chez moi. Tout de lui m’a été précieux, ses yeux, sa bouche, son sexe, ses souvenirs d’enfant, sa voix… »

 

Pas de Cannes sans comédien·nes belges! On retrouvera donc comme dit plus haut Yoann Zimmer dans le nouveau Ozon, et Olivier Gourmet chez Farid Bentoumi, Jérémie Renier chez Charlèe Favier, mais aussi Cécile de France dans le film choral de Wes Anderson, The French Dispatch, ou Emilie Dequenne dans Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait d’Emmanuel Mouret. Enfin, on apercevra également Astrid Whettnall dans Garçon Chiffon, le premier long métrage du comédien Nicolas Maury.

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