Leon, 22 ans, s’installe à Los Angeles, après avoir quitté sa côte Est natale et son premier amour, Eva. Les quartiers résidentiels calmes et ensoleillés sont le décor parfait d’une vie oisive et opulente, vibrant au son des violoncelles. Avec Alexis, étudiant exubérant d’origine chilienne, virées frénétiques et rencontres nocturnes s’enchaînent dans le monstre urbain.
Un projet atypique
Le réalisateur
Laurier Fourniau est un jeune cinéaste d’origine française installé à Bruxelles. Initié au voyage depuis l’enfance, il a séjourné plusieurs fois à l’étranger, notamment en Ouzbékistan où il apprend le Russe. Ses études de cinéma le conduisent à Paris, Los Angeles, puis Bruxelles, croisant des formations aussi diverses que L’Université de Paris, UCLA, et l’INSAS. Après un court métrage intitulé Encore et parallèlement à ses études, Laurier repart à L.A pour y tourner Low Notes, son 1er long métrage indépendant. Laurier est également scénariste, monteur, cadreur musicien et photographe.
Se laisser contaminer par le réel
« Quand je suis parti pour tourner Low Notes, je me suis lancé dans l’inconnu, dans un geste cinématographique qui ressemblerait à celui d’un cinéaste documentaire prêt à laisser son film être contaminé par le réel. Aussi tortueux soit le chemin, j’étais rassuré par l’idée que je connaissais bien mon terrain, son horizontalité, son rythme tout particulier, sa vénéneuse énergie et les âmes qui la composent.
Los Angeles n’est pas uniquement le décor de l’histoire ; elle n’est pas uniquement une « Mecque » du cinéma qui fascine autant qu’elle effraie partout dans le monde. Par dessus tout, elle est un véritable personnage du film. Immense, mystérieux, complexe, paradoxal et hypnotisant. L’exploration de la mégapole devient l’exploration des névroses du personnages, qui d’une certaine façon entrent en résonances avec certaines préoccupations de ma génération. Nous vivons dans une ère d’hédonisme et de surconsommation, où il est difficile de différencier objet et image, où grand nombre de repères sont mis à mal. A travers l’histoire de Leon et Eva, le film est aussi une réflexion sur cette question appliquée aux relations humaines.
Ce qui m’intéressait, c’était de confronter précision d’écriture et accidents, tantôt en immergeant des séquences très écrites dans des situations réelles, tantôt en articulant au contraire entièrement des séquences autour d’improvisations des dialogues. J’ai voulu malmené sans cesse notre mode opératoire pour questionner les limites entre réalité et fiction – l’œil, l’oreille et le cadre toujours ouverts. Car je conçois les premiers films comme des laboratoires. »