Les Renier sont carnivores

Jérémie Renier ne s’arrête jamais. Tous les trois ou quatre mois, on voit débarquer un film dans lequel il joue. Et souvent, c’est lui qui y tient le rôle principal. Hallucinant !

 

Loin de se répéter, l’homme explore les histoires, les univers et les personnages les plus variés avec un égal bonheur.
Cloclo, Elefante Blanco, Le Sanctuaire, St Laurent, Waste Land, La Confrérie des larmes, Ladygrey, Le Grand Homme, Ni le ciel ni la terre, bientôt une série pour Netflix et l’Éternité : non seulement, il est hyperactif, mais surtout, il surprend toujours.

 

Du coup, on n’est pas vraiment étonné que le Festival de Cannes soit devenu un peu sa maison. Après ses toute récentes apparitions pour soutenir Saint-Laurent et Ni le Ciel ni la Terre, on devrait d’ailleurs l’y revoir l’an prochain avec le premier long métrage français de Tran Anh Hung (coproduit chez nous par Artemis).

Au milieu de tout cela, le sémillant blondinet parvient même encore à tourner des courts métrages comme le très intrigant Intus de Gary Seghers.

 

 

Mais il est un projet auquel Jérémie pense depuis des années, auquel il travaille depuis six ans maintenant, et qu’il n’est pas prêt à laisser tomber: réaliser un film avec son frère Yannick qui vient tout juste de séduire la critique en France dans Les Châteaux de sable d’Olivier Jahan et qu’on a notamment vu dans De Bon matin ou Toutes nos envies.
À chaque fois qu’on croise, Jérémie sur un tournage, on en parle. Un peu comme on évoquerait le monstre du Loch Ness ou le Yeti. C’est devenu un rituel un poil ironique. Jusqu’il y a peu, la situation n’évoluait que lentement. Au début, les frères envisageaient de scénariser, diriger et jouer. Puis ils ont recentré leur propos sur l’écriture et la mise en scène. À chaque œuvre suffit sa peine. D’autant que le projet était visiblement très compliqué à concrétiser.

 

 

Et puis voilà : la production de ce serpent de mer mythique à force d’avoir été évoqué vient de prendre un soudain coup d’accélérateur et les deux frérots qu’on a vus de concert dans le turbulent Nue Propriété de Joachim Lafosse vont pouvoir passer ensemble derrière la caméra. Ce sera normalement en mars 2016.

 

Leur premier long métrage commun en tant que réalisateurs s’appellera Les Carnivores et il mettra en vedette Sara Forestier et Mélanie Thierry.

 

Le film racontera l’histoire de deux… sœurs comédiennes. Tiens, tiens.
La première est une actrice qui enchaîne avec les grands films. Riche et célèbre, tout lui sourit. Quant à la deuxième, elle joue dans des rôles secondaires et voudrait bien avoir la même vie que sa frangine. Quand cette dernière disparaît, la cadette prend peu à peu la place de son aînée.

Un miroir?

 

 

Pour cette histoire de famille réalisée par deux frères, peut-on être surpris de retrouver un binôme à la production? Ce sont les frères Dardenne (et leur fidèle acolyte, Delphine Tomson) qui produiront ce long métrage pour les films du Fleuve.

Jean-Pierre et Luc qui sont les pères de ciné de Jérémie, qui l’accueille d’ailleurs dans la plupart de leurs films, ont donc décidé de l’accompagner pour une étape supplémentaire de sa carrière. Pour la circonstance, ils se sont associés au français Hugo Sélignac, le jeune wonderboy qui a porté La marche de Nabil Ben Yadir.

 

 

Cette production majoritaire marque le début d’une nouvelle aventure pour les films du fleuve, connus jusqu’ici pour produire les films des frères et assurer des coproductions minoritaires (l’Exercice de l’Etat, Terre Battue, looking for Eric,…). Dans un futur proche, la société liégeoise va également accompagner les longs métrages de deux autres réalisateurs belges plus qu’intéressants. On en dira plus dès qu’on a le feu vert.

 

Pour se détendre d’ici mars, entre deux tournages, Jérémie passera sans doute un peu de temps sur les greens. Une nouvelle passion qu’il a expliquée avec le sourire au magazine GQ :  » Ça peut paraître incongru, mais j’ai commencé le golf avec un pote rasta. Je n’en aurais peut-être jamais fait autrement ! Même si je suis fan de sport en général. Le golf est un sport qui nécessite une certaine discipline. Il y a un truc de maîtrise du corps, de concentration et de précision que je trouve assez beau et qui peut faire écho au métier d’acteur. » Et à celui de réalisateur.

 

Jérémie est insatiable.

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