Les Rayures du Zèbre crée la surprise au box-office

Un film belge francophone, meilleure sortie de la semaine ? Non, vous ne rêvez pas, Benoit Mariage l’a fait : son film domine The Awkward Moment, Dallas Buyers Club (il fait 4X mieux) et Mea Culpa (8X mieux).

 

Avec 30.000 entrées, Les Rayures boucle le week-end en quatrième position dans le sillages des blockbusters ricains Le Loup de Wall Street (5e semaine) et 12 years a Slave (3e semaine). Juste derrière De Behandeling qui mène la danse en Flandre (2e semaine), mais déçoit néanmoins un peu les attentes placées en lui.

 

3e sur Bruxelles, Les Rayures est par ailleurs le n° 1 incontesté du box-office wallon.

 

Champagne pour le producteur Michael Goldberg (photo Amiel P/Cinevox 2013)

 

Même si cette performance n’est pas totalement inattendue, on finissait par désespérer de trouver un film d’ici qui dépasse cette satanée barrière des 15.000 entrées. En la fracassant en quatre jours à peine, la comédie dramatique footballistique va faire nettement mieux que tous les films sortis en 2013, mais aussi que les Géants et A Perdre la Raison, les deux succès de 2012.
Seul Ernest et Célestine pourra faire le poids, mais dans un créneau tellement incomparable… qu’on ne tentera pas la comparaison.

 

Retour gagnant pour Benoit Mariage, huit ans après Cow-boy (photo AP/Cinevox 2013)

 

Ces chiffres collent assez avec notre optimiste pronostic publié ici. « En dessous de 30.000 spectateurs, ce serait une franche déception. 60/70. 000 est envisageable. Et plus si affinités », écrivions-nous après avoir découvert le film en vision de presse. Mais avouons que nous avions déjà fait ce genre de rêves un peu fous et que nous nous étions toujours réveillés avec une vilaine barre à travers le crâne.

 

Ces 30.000 tickets vendus sont évidemment une très bonne nouvelle pour Bardafeu. Mais également pour tout le cinéma belge francophone, car ils démontrent qu’il y a une vie possible pour le cinéma belge… à condition de mettre les moyens en termes de promotion et de diffusion.

 

En monopolisant les maillots du Sporting de Charleroi pendant une journée de championnat, puis le cinepointcom de la même ville pour une série d’avant-premières remarquées, en matraquant la bande-annonce du film dans les salles pendant les fêtes, en jonglant aussi avec des premières en province et à Bruxelles, en mettant sur pied des partenariats avec différents médias (dont Cinevox), Bardafeu a fini par attirer l’attention de tout le monde : la presse a offert au film une couverture qui dépassait (et de loin) la simple critique cinématographique et le public intrigué s’est laissé tenter.

 

Avoir persuadé Jean-Paul Bertin, rôdé aux techniques américaines avec UIP pendant plus de 30 ans, de revenir aux affaires pour s’occuper de la sortie du film a sans doute été un élément déterminant dans la réussite de la stratégie.

 

Si cela peut donner des idées à d’autres distributeurs pour les longs métrages attrayants qui vont sortir dans les prochains mois, ce serait une autre victoire.
Et peut-être la promesse d’un changement à long terme. Sait-on jamais…

 

 

 

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