Comme le cinéma belge francophone, le cinéma flamand est de plus en plus souvent mis à l’honneur un peu partout à l’étranger. On l’a vu ici avec la liste des trophées reçus par nos films durant l’année 2014.
Pas de raison que ça s’arrête en 2015 : sélections dans les festivals les plus divers, récompenses.
Voici une petite compilation des dernières actualités qui devraient intéresser tous les cinéphiles sensibles au cinéma en vogue au nord du pays.
Des films qu’on voit de moins en moins chez nous. Et c’est bien dommage.
Brabançonne au Japon, en Corée du Sud, en Turquie… et en France qui va aussi pleurer avec « À tout jamais… »
Les droits de diffusion de Brabançonne, le long métrage de Vincent Bal avec une flopée d’acteurs francophones inside, ont été vendus à différents territoires a-t-on appris via Eyeworks, son producteur.
La comédie musicale était présentée aux acquéreurs potentiels lors du European Film Market (EFM) au Festival de Berlin : il sera distribué en France par Paradis Films (Tinker Tailor Soldier Spy, Soeur Sourire) et au Japon par Fine Films (Under The Skin, Dallas Buyers Club). En Corée du Sud, ce sera Seed et en Turquie Mor Film.
Le vendeur international, Be for Films, poursuit ses négociations avec plusieurs acheteurs potentiels qui ont déjà confirmé leur intérêt pour le film.
Peter Bouckaert, qui a produit le film pour Eyeworks, est ravi de cet engouement de l’étranger: “Personne n’espérait que l’intérêt soit aussi important et immédiat après la première projection. Les acheteurs ont surtout loué l’originalité, la fraîcheur, la musique et la réalisation de Vincent Bal. C’est vraiment une excellence nouvelle que le film ait déjà trouvé des acquéreurs dans des territoires aussi importants que le Japon, la Corée du Sud et la France et surtout ça prouve que le potentiel du film dépasse largement nos frontières.”
Comme vous le savez sûrement si vous êtes des fidèles de Cinevox (voir ICI) : Brabançonne (lire ICI) raconte la rivalité entre deux fanfares belges : une wallonne et une flamande, concurrentes à un grand concours de fanfares européennes. Vincent Bal et Pierre De Clercq (Labyrinthus, Halfweg, Hasta la vista) ont scénarisé ce film qui a été produit par Eyeworks en coproduction avec Entre Chien & Loup et Samsa Films.
Brabançonne est encore en salles en Belgique, mais uniquement à Anvers, dans le Limbourg et dans le Brabant flamand.
C’est ici une bonne nouvelle de plus pour Peter Bouckaert dont une autre production Eyeworks, A tout jamais (Tot altijd), est sorti dans les salles françaises ce mercredi 11 mars. Ce formidable film, qui a séduit plus de 200.000 spectateurs en Belgique, y est distribué par Bodega Films – qui avait déjà distribué Alabama Monroe (The Broken Circle Breakdown).
À tout jamais est le deuxième film de Nic Balthazar à sortir en France après Ben X. Un film que nous avons défendu bec et ongles (lire ICI)
Huit (co)productions belges en sélection à Cleveland
Halfweg, Waste Land, Labyrinthus et Violet font partie du programme du Festival International du Film de Cleveland (18-29 mars). On pourra également y découvrir le court métrage Wien for Life ainsi que Ne me quitte pas, Alleluia et Above Us All.
Halfweg, le sixième long métrage de Geoffrey Enthoven écrit par Pierre De Clercq, sera présenté au Festival International du Film de Cleveland (CIFF) dans la section After Hours.
Dans ce film, Stef, le personnage principal, emménage dans sa magnifique nouvelle demeure. Malheureusement, il est vite importuné par l’étrange Theo qui débarque en prétendant être le propriétaire des lieux. Aucun des deux ne veut bouger et Stef découvre bientôt que Théo est effectivement l’ancien propriétaire. Sauf qu’il est mort deux ans auparavant.
Halfweg est une production Fobic Films. Le même programme accueillera également les projections de Waste Land et Alleluia.
Waste Land de Pieter Van Hees a été notamment invité dans les festivals de Toronto, Les Arcs et Austin. Dans Waste Land, Jérémie Renier interprète un inspecteur de police qui perd graduellement les pédales et s’enfonce dans le waste land bruxellois en essayant de résoudre sa dernière enquête. Le film a été produit par Eurydice Gysel et Koen Mortier pour Epidemic.
Inspiré de faits réels, Alleluia de Fabrice du Welz raconte l’histoire d’une infirmière dont la vie va basculer lorsqu’elle tombe sur un escroc séducteur via une petite annonce. À ce moment, rien ne laisse présager la passion destructrice et meurtrière qui naîtra de leur amour fou…
Le film a été produit par La Parti en coproduction avec Savage Film.
Le programme de courts métrages After Hours présentera Wien for Life, une comédie noire du duo de réalisateurs Alidor Dolfing. Le film a été produit par Sieber Marly.
Premier long métrage de Douglas Boswell, Labyrinthus est programmé dans les sections Family Films et Film is Art. Dans ce film, produit par Bart Van Langendonck de Savage Film, Frikke, 14 ans, essaie de libérer ses amis pris au piège dans un jeu vidéo.
Violet fera quant à lui partie du programme World Tour de Cleveland. Ce premier long de Bas Devos est le portrait visuel du processus de deuil chez un adolescent. Il a été produit par Tomas Leyers de Minds Meet.
Enfin, Cleveland accueillera encore deux films coproduits avec la Flandre. Il s’agit de Above Us All (Minds Meet), un film sur une jeune fille de 11 ans qui perd sa mère et Ne me quitte pas (Storyhouse), un documentaire sur deux marginaux.
Violet de Bas Devos invité à New Directors/New Films
Violet, le premier long métrage de Bas Devos, qu’on verra donc à Cleveland (voir ci-dessus) est invité à New Directors/New Films. Ce festival prestigieux est organisé conjointement par la Film Society of Lincoln Center et le Museum of Modern Art (MoMA) à New York et aura lieu du 18 au 29 mars.
C’était en 2007 que New Directors/New Films avait programmé un film belge flamand pour la dernière fois. Il s’agissait de Vidange perdue de Geoffrey Enthoven.
Le festival en est à sa 44e édition et il est internationalement reconnu comme une plateforme qui découvre et lance de nouveaux talents. Parmi les illustres invités précédents du festival, on peut notamment citer Pedro Almodóvar, Spike Lee, Richard Linklater et Wong Kar-wai.
Bas Devos s’est lui aussi rapidement distingué avec Violet.
Le premier long métrage de ce jeune réalisateur était présenté en première mondiale à Berlin l’an dernier où il a remporté le Grand Prix du meilleur long métrage de la section Generation 14plus. Il a ensuite été montré à CPH PIX, Karlovy Vary, Turin et Les Arcs, tout en remportant d’autres prix notamment au Festival du Nouveau Cinéma de Montréal et au AFI Fest à Los Angeles.
À travers Violet, Bas Devos a voulu mettre en images le processus de deuil d’un adolescent lorsqu’il est confronté au décès inattendu et violent de son meilleur ami.
Nicolas Karakatsanis (The Drop, Rundskop /Tête de Boeuf, The Loft) en a assuré la direction photographique. Les interprètes principaux sont César De Sutter, Raf Walschaerts, Mira Helmer et Koen De Sutter. C’est Tomas Leyers a produit Violet pour Minds Meet (Lucifer, I’m the same I’m an other).