Le festival Visions du Réel célèbre, cette année, sa vingtième édition. Elle aura lieu du 25 avril au 3 mai à Nyon, en Suisse. Sa programmation, qui favorise la rencontre et le dialogue entre toutes les formes du cinéma du réel (expérimental, essais, journaux intimes,…), se double de rendez-vous tels les Ateliers qui accueillent des grands noms du cinéma et sont devenus incontournables.
C’est un des festivals-clefs du cinéma documentaire de création.
Ce rendez-vous international du documentaire d’auteur accueille cette année trois films belges francophones en compétition et un focus sur le cinéaste Pierre-Yves Vandeweerd. Plus sept films flamands.
En compétition moyen-métrage, Cochihza de Khristine Gillard (photo), produit par Alter Ego et le CBA, explore Ometepe, île volcan dont les humeurs rythment la vie des hommes et des animaux qui la peuplent. Khristine Gillard y capte par touches la torpeur des réveils, la cadence du travail, les incroyables lumières et les ballets de brouillard et d’eau qui semblent ne jamais s’arrêter.
Habituée du festival, Mary Jimenez présentera en avant-première son court métrage, Face deal, dans la section compétitive. Celui-ci a été produit par Cinetroupe. « On cherche dans le visage de l’autre et dans une mémoire depuis toujours déjà défaillante qui nous sommes. Qui est l’autre. Nous perdons les repères ou ils jouent contre nous. Ce que l’espace noue, l’espace le dénoue. »
Autre cinéaste fidèle du festival, Pierre-Yves Vandeweerd proposera en première mondiale et dans la section compétitive Les tourmentes, coproduit par Cobra Films (photo).
Délaissant l’Afrique, terrain de ses films précédents, le réalisateur fixe son regard sensible et poétique sur les montagnes françaises. La tourmente est une tempête de neige qui sévit sur les Monts Lozère. Elle égare ceux qui se trouvent pris en son sein. À partir des récits et de la vie de ceux qui la connaissent, qui l’ont éprouvée, qui la craignent, ce film révèle, au travers de cet incident climatique, les tourments des hommes ainsi que la relation intime qui les unit à la nature.
Pierre-Yves Vandeweerd sera par ailleurs l’invité spécial du festival. Il donnera une Masterclass le 1er mai, en plus d’une rétrospective de ses films. À la fois esthétiques, philosophiques et politiques, ceux-ci sont autant de questionnements sur le monde et ses enjeux, sur l’existence ici et ailleurs. Six d’entre eux seront projetés : Closed District (2004), Némadis, des années sans nouvelles (2000), Racines lointaines (2002), Le cercle des noyés (2007), Territoire perdu (2011), Les dormants (2008).
Côté flamand, les longs métrages documentaires 9999 de Ellen Vermeulen (photo), Waiting for August de Teodora Mihai et Desert Haze de Sofie Benoot feront partie de la sélection.
Desert Haze sera présenté en première mondiale dans la compétition des longs métrages. Ce documentaire est le dernier épisode d’une trilogie sur l’Amérique. Après la frontière mexicaine dans Fronterismo et les rives du Missisipi dans Blue Meridian, celui-ci nous entraîne dans les paysages arides du mythique Grand Ouest américain.
Waiting for August et 9999 seront tous deux présentés dans la section État d’esprit qui présente de nouveaux talents.
La section Premiers Pas qui rassemble des courts métrages d’étudiants, présentera aussi trois films belges produits au nord du pays. Dans 28 Rue Brichaut, Hannes Verhoustraete montre comment l’histoire n’est pas seulement un récit du passé mais aussi une manière de créer des liens, d’échanger des expériences et tous les signes qui leur donnent forme. Peut-être le noir de Juliette Joffé se situe dans un appartement familial à la côte où les générations se succèdent. Enfin, PS São Paulo est un documentaire expérimental de Leni Huyghe qui découle d’un échange avec le Brésil.
Parmi les autres films en compétition internationale, on pourra également découvrir la coproduction avec la Flandre See No Evil de Jos De Putter, un essai sur trois singes à la retraite qui font le bilan de leurs vies respectives.
Enfin, California City sera présenté lors de la séance Pitching du Réel. Sofie Benoot, Isabelle Tollenaere et Liesbeth De Ceulaer y explorent les restes de la ville utopique California City qui se trouvent dans le désert californien.
Le projet est géré par Off World et a été sélectionné avec 14 autres parmi plus de 150 propositions.