Comme espéré, prévu, supposé, deviné, Le Jeune Ahmed, le 11e long métrage des frères Dardenne participera à la Compétition Officielle du 72e Festival de Cannes.
C’est donc la 8e fois que Jean-Pierre et Luc Dardenne seront en lice pour la Palme d’Or, récompense qu’ils ont déjà remporté à deux reprises pour Rosetta en 1999 et L’Enfant en 2005. Un palmarès d’ores-et-déjà magistral, auquel il convient d’ajouter la sélection de La Promesse à La Quinzaine des Réalisateurs en 1996, le Prix d’interprétation masculine pour Olivier Gourmet en 2002 pour Le Fils, le Prix du Scénario à Cannes pour Le Silence de Lorna en 2008, le Grand Prix au festival de Cannes en 2011 pour Le Gamin au vélo, et bien sûr le Prix d’interprétation féminine qui révéla Emilie Dequenne en 1999 pour Rosetta.
Comme à leur habitude, on en sait peu sur Le Jeune Ahmed. Le film sort très bientôt en salle, mais une fois de plus, la culture du secret entretenue par les cinéastes n’a laissé que peu d’informations arriver jusqu’à nous… En voici le synopsis: En Belgique, aujourd’hui, le destin du Jeune Ahmed, 13 ans, pris entre les idéaux de pureté de son imam et les appels de la vie. Les frères mettent donc à nouveau en scène un très jeune homme, comme dans La Promesse, Le Fils, ou Le Gamin au vélo. Un retour aux fondamentaux de leur cinéma, et surement de leur sens du casting, puisqu’Ahmed est interprété par un jeune débutant, Idir Ben Addi. A ses côtés, on retrouvera quelques acteurs confirmés, et notamment Myriem Akheddiou, visage familier du cinéma des frères, déjà vue dans Le Gamin au vélo, Deux jours une nuit et La Fille Inconnue. Egalement à l’affiche, Olivier Bonnaud, vu dans La Fille Inconnue, Claire Bodson, vue notamment chez Joachim Lafosse dans Elève Libre et A perdre la raison, ou encore Othmane Moumen, acteur de théâtre.
Le film est à nouveau produit par Les Films du Fleuve, la société fondée par les cinéastes, et sortira le 22 mai prochain dans les salles belges. Les Films du Fleuve seront également représentés en compétition officielle via la sélection du nouveau film de Ken Loach, Sorry We Missed You, que les frères accompagnent depuis plusieurs années maintenant. La présence belge à Cannes, ce sont donc aussi des coproductions internationales, films étrangers portés artistiquement et financièrement par des producteurs·ices belges. C’est le cas notamment d’Atlantique, premier long métrage de la jeune cinéaste Mati Diop, produit en Belgique par Frakas Production. Le film raconte l’histoire d’Ada, 17 ans, et de ses amies, restées seules entre elles dans Dakar désertée par les hommes. Tous ont pris la mer pour un avenir meilleur. Mais leur embarcation de fortune fait naufrage et les femmes du quartier doivent bientôt faire face au retour des fantômes de l’Atlantique.
De son côté, Artemis Production coproduit Adam de Maryam Touzani, présenté à Un certain regard, l’histoire d’Abla, veuve et mère d’une fillette de 10 ans, se bat pour survivre et donner le meilleur avenir possible à son enfant. Quand Samia, une jeune femme en fin de grossesse frappe à sa porte, cherchant de l’abri, elle est loin d’imaginer que cette rencontre la changera à jamais.
Cannes, c’est aussi l’occasion de voir briller les comédiens belges. On pense bien sûr à Virginie Efira, qui avait déjà ébloui la Croisette il y a deux ans pour son rôle décisif dans Victoria de Justine Triet, qui avait donné une nouvelle et belle impulsion à sa carrière. Elle revient (déjà) cette année toujours mise en scène par Justine Triet dans Sibyl, aux côtés d’Adèle Exarchopoulos et Gaspard Ulliel notamment. Sibyl est une romancière reconvertie en psychanalyste. Rattrapée par le désir d’écrire, elle décide de quitter la plupart de ses patients. Alors qu’elle cherche l’inspiration, Margot, une jeune actrice en détresse, la supplie de la recevoir en plein tournage. Elle est enceinte de l’acteur principal… qui est en couple avec la réalisatrice du film. Tandis qu’elle lui expose son dilemme passionnel, Sibyl, fascinée, l’enregistre secrètement. La parole de sa patiente nourrit son roman, et, la replonge dans le tourbillon de son passé. Quand Margot implore Sibyl de la rejoindre à Stromboli pour la fin du tournage, tout s’accélère à une allure vertigineuse…
Autre comédien souvent vu à Cannes, Jérémie Renier sera à l’affiche de Frankie du cinéaste américain Ira Sachs. Il y joue le fils d’Isabelle Huppert, lors d’un voyage de famille au Portugal qui tourne au drame. Et le film est par ailleurs coproduit en Belgique par Beluga Tree!