Le lundi au soleil

Claude François ? Un artiste, mais aussi un symbole: l’idole des années 70 était bien plus qu’un chanteur populaire; c’était un showman incroyable doté d’une vision artistique peu commune. Dans son registre il était constamment à la pointe de l’actualité, important les styles avant que n’importe qui d’autre en entende parler. Maniaque et méticuleux, Claude François était également un businessman hors norme qui voulait tout contrôler et ne craignait pas de risquer la ruine pour satisfaire un caprice qui pouvait enchanter public. Parfois, le retour sur investissement était rapide. Parfois, il ne venait pas. Mais, de triomphes en échecs, Cloclo rebondissait toujours. L’homme avait aussi sa part d’ombre : son exigence pouvait se transformer en tyrannie et son entourage devait serrer les dents pour ne pas tout laisser tomber de dépit.

Personnage complexe et fascinant, Cloclo, plus de trente ans après sa mort, continue d’intriguer. L’annonce du tournage d’un biopic n’a donc surpris personne. Tout au plus se demandait-on par quels bouts les auteurs du scénario allaient prendre ce phénomène et jusqu’où ils gratteraient derrière le fard. Une des bonnes nouvelles est que c’est le propre fils de l’artiste, Claude junior qui, via sa société Flèche Production, coproduit le projet. Sa présence garantit une certaine authenticité au film. Le revers de la médaille pourrait être une biographie édulcorée faisant fi du côté sombre de papa. C’est l’autre sujet de satisfaction : il n’en est rien ! Claude François est montré ici sous toutes ses coutures, dans toutes ses dimensions.

Mais l’ultime secret d’un vrai biopic est de trouver le comédien qui incarnera parfaitement la star. Doit-on tabler sur une ressemblance presque parfaite quitte à forcer sur le make-up (Gainsbourg, Vie héroïque) ou choisir des performeurs qui évoquent les personnages originaux et valent surtout par leur talent (Frost Nixon, The Damned United par exemple). La problématique est complexe… mais elle ne s’est pas posée pour Cloclo, car il existait un acteur qui, moyennant une petite coupe seventies, pouvait sans maquillage passer pour le sosie du chanteur; un acteur formidable doté d’une puissance de jeu que personne n’a jamais pensé à lui contester. C’est donc le Belge Jérémie Renier, fils spirituel des frères Dardenne (La Promesse, L’Enfant, le Silence de Lorna, Le gamin au vélo), récemment Capitaine Puceau dans le désopilant film homonyme et Laurent Pujol dans Potiche (avec déjà la coiffure adéquate) qui joue Cloclo. Qui est Cloclo.

Pour l’instant, la production filtre les informations qui sortent du plateau : aucune image hors les photos officielles n’est livrée au public. Celle qui illustre cet article montre néanmoins que le réalisateur a son Cloclo plus vrai que nature. Même si les fans risquent de serrer les poings (on ne touche pas à l’idole et encore moins à Cloclo qu’à beaucoup d’autres), tous ceux qui aiment le bon cinoche popu découvriront un film épicé et passionnant.

Le tournage durera quatre-vingts jours et le film ne sera pas prêt avant février 2012. Il vous faudra donc vous armer de patience. Mais d’ici là, nous en reparlerons souvent. Promis !

 

 

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