Avec Le Lion belge, Nimetulla Parlaku propose une relecture ludique et méta de l’histoire coloniale belge, à travers l’histoire burlesque de deux escogriffes un peu paumés qui partent à la chasse au lion en plein Bruxelles.
Ca commence comme une fable, arpentant les rues de Bruxelles. Au hasard du kiosque du Parc Royal, on retrouve deux gars assis sur les marches (Karim Barras et Greg Duret) qui dissertent en long et en large sur l’histoire d’un dentiste américain qui s’enorgueillit cher et vilain d’avoir tué un lion, un vrai en Tanzanie. Nos deux compères s’interrogent: qu’est-ce qu’ils lui feraient, à cette ordure, s’ils l’avaient sous la main, avec un peu de moyens et d’imagination? Lui rendre la pareille? Mieux encore, l’enfermer dans une dent cariée géante? (ndlr: ajoutez l’enfermement dans une dent cariée géante au grand livre des tortures les plus créatives).
Mais soudain, un téléphone tombé d’une poche se met à sonner, et transforme nos deux protagonistes jusque là assez moyens en héros de film en noir & blanc, excusez du peu. Ils se retrouvent dépositaires d’une mission ô combien complexe: fournir à un collectionneur bruxellois sans foi ni loi un authentique lion belge, à ajouter à la liste de ses trophées.
Partant de cette improbable mission, Nimetulla Parlaku et sa joyeuse troupe esquisse les contours d’un récit ludique et méta, qui fait référence stylistiquement au cinéma muet des années 30, tout en semblant fournir sans cesse son propre commentaire. Histoire dans l’histoire dans l’Histoire (la grande, les petites), Le Lion belge offre une réflexion surréaliste sur l’histoire coloniale de la Belgique, au fil des symboles, à la recherche à la fois grave et amusée de ses fantômes.
Un petit OCNI (Objet Cinématographique Non Identifié), qui sort aujourd’hui à Flagey en partenariat avec la Cinematek,