Ils ont perpétré des chahuts et des chaulages, des sabotages et des saccages, des occupations et des “visites”, des campements sauvages et des corsos fleuris. Ils ont converti des billets de banque en vecteurs de propagande. Ils ont lancé la première radio libre de Belgique, dont les fugaces émissions étaient traquées par la gendarmerie. En cette tumultueuse année 1978, ces « Irréductibles Couvinois » étaient alors fermier, ouvrier en poêlerie, pompier, instituteur, professeur, assureur, naturaliste, jeune « lascar » ou étudiant en droit.
Ensemble, ils ont remporté une victoire fulgurante contre un projet de barrage insensé, qui aurait englouti la superbe vallée de l’Eau Noire. Neuf mois d’une lutte inventive, humoristique et furieusement déterminée. « C’était dur » confient-ils unanimement, mais pour ajouter aussitôt que ce fut aussi la période la plus intense de leur vie.
La bataille de l’eau noire raconte un fait divers oublié de la fin des années 70: la bataille de David contre Goliath qui tourne à l’avantage du petit, des citoyens décidés à aller jusqu’au bout quoi qu’il advienne. L’histoire est enthousiasmante et nous plonge dans une époque où la solidarité entre des gens d’horizons différents, liés par une cause commune pouvait encore faire basculer le pouvoir.
Le documentaire de Benjamin Hennot sera diffusé à Flagey qui organise une avant-première le 14 septembre prochain, lundi donc, assortie à 21h30 d’un concert des Trotsky Tulkies
Le film sera ensuite programmé régulièrement jusqu’au 21 novembre (horaires ici). Notez que comme Flagey participe cette années aux BNP Paribas Fortis Film Days, les séances de tous les films, celles-ci comprises, seront à quatre euros du 23 au 26 septembre.