La Tendresse – Après l’amour…

Marion Hänsel, une des réalisatrices belges les plus connues à travers le monde tourne actuellement un nouveau long métrage. Après Noir Océan, elle s’est assez rapidement remise au travail,  changeant de registre, de climat, d’objectifs. Dans son sillage, sur les routes de Belgique et de France, elle emmène Olivier Gourmet et la bien trop rare Marilyne Canto. La Tendresse sera un film sur le couple après l’amour. À moins que ce soit toujours de l’amour. Séduisant…

 

Séparés depuis quinze ans, Frans et Lisa se retrouvent le temps d’un voyage de deux jours pour aller chercher leur fils hospitalisé à l’étranger suite à un grave accident de ski. Que ressentent-ils encore l’un pour l’autre? De l’indifférence, de la rancœur, de la jalousie ? Ou peut-être de la connivence, de l’amitié; plus?

 

 

« L’écriture de La Tendresse est une nouvelle expérience, » explique la réalisatrice Marion Hansel. « C’est un mélange de comédie romantique et de road movie, l’histoire se déroulant durant le voyage d’un couple en voiture, où la nature, les paysages jouent un rôle important. Mes films antérieurs sont silencieux, fort intériorisés. Dans La Tendresse, les protagonistes parlent, échangent. Les situations, les dialogues sont, je l’espère, légers, parfois acerbes ou drôles. J’aimerais qu’ils fassent sourire et qu’ils soient aussi émouvants. »

 

Après quelques films parfois difficiles d’accès pour le spectateur lambda, La Tendresse ressemble une initiative très volontariste pour renouer avec un large public. Même si Marion y gardera sans aucun doute son style et son âme, c’est une démarche fort intéressante.

 

 

« J’avais envie d’écrire une histoire simple, linéaire, qui se déroule en deux jours et parle de gens comme vous et moi. Des gens heureux, dont on dit qu’ils  n’ont pas d’histoire. Et qui comme nous tous vivent aussi les petites peines et les grands chagrins de la vie. J’avais aussi envie de parler des rapports enfants-parents avec humour, sans grandes crises générationnelles.

Mon travail de cinéaste a été principalement basé sur des adaptations littéraires, procédé où je me sens à l’aise, portée par des œuvres existantes. J’ai par ailleurs écrit un scénario original il y a plusieurs années Sur la terre comme au ciel et Nuages, lettres à mon fils, un essai poétique basé sur des lettres, mais sans vrai scénario.  »

 

On sait depuis les Rita Mitsouko, et même depuis bien avant eux, que les histoires d’amour finissent mal. En général. « On s’aime, on se déchire, on se hait » est une trilogie qui sert de base à de très nombreux scénarios. Mais Marion Hänsel, qu’on a connue plus sombre, pense, elle, que ce n’est pas une fatalité:  « J’ai vu beaucoup de films qui racontent des ruptures. Presque toujours cela se passe mal : un homme et une femme se sont aimés, ont fait des enfants ensemble, une fois séparés, ils se mettent à se haïr, se nuire ou ne veulent plus se voir.

Cela m’a toujours paru étrange. Se sont-ils trompés à ce point ? Comment l’amour peut-il se transformer en des sentiments si différents ? Par contre, je n’ai pas le souvenir d’un film qui raconte une séparation où l’ex-couple continue à s’apprécier, s’entraider, et qui sait, à s’aimer encore. »

 

 

La Tendresse c’est d’abord un très beau scénario, touchant et… tendre, mais dans quelques mois ce sera surtout un film et qui dit film dit images, décors, ambiances. L’équipe a effectué de longues recherches pour trouver les lieux idéaux pour tourner ce film. Parfois par moins 20 et dans la tempête (photo ci-dessus à 2000m d’altitude)…

 

« Le choix de la station de sports d’hiver de Flaine dans les Alpes françaises n’est pas un hasard. C’est une station particulière. Construite dans les années 70 par le grand architecte Le Corbusier, elle était à l’époque révolutionnaire. Tout en béton, avec la patinoire centrale et des escaliers métalliques reliant les différents niveaux. Des statues de Picasso, Vasarely et Dubuffet. Aujourd’hui, elle a vieilli et ressemble à un ovni. »

 

Ce petit village Savoyard détonne en effet dans le paysage  il n’a rien de pittoresque, pas le moindre chalet en bois, rien qui évoque les traditionnelles vacances de milliers de touristes.  Car même dans un film apparemment plus classique signé par Marin Hänsel il y aura toujours un point de vue légèrement différent, une ambiance très personnelle.

C’est la marque des artistes, les vrais !

 

 

[Toutes ces photos sont visibles sur la page Facebook officielle de Marion Hänsel]

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