La Folie Akerman

Proposé ce week-end au 68e Festival de Venise, hors compétition, La Folie Almayer a été accueilli avec enthousiasme et admiration par les cinéphiles présents dans la Lagune. Lors de cette séance en présence de l’équipe du film, Chantal Akerman s’est même vue attribuer un Lion d’Or. Enfin, plutôt « Un Lion d’Or compressé » pour (comme l’a expliqué l’organisation) éviter de s’attirer les foudres de la réalisatrice qui n’est pas particulièrement sensible aux honneurs. Comme le Festival tenait absolument à lui rendre un hommage pour l’ensemble de sa carrière exceptionnelle, il l’a fait avec humour.

 

Nous ne résistons pas au plaisir de vous livrer deux extraits d’articles parus dans la presse française après la projection. Le premier, signé Olivier Séguret a été publié dans Libération; le second est paru sur Critikat sous la plume de Arnaud Hée

 
« Plus que jamais maîtresse de sa caméra, de ses plans, de leur respiration et de leur durée, la cinéaste donne à son film un goût et une couleur liquides. Devant le frémissement répété de reflets obsolescents dans la très humide jungle malaisienne, on songe à la formule de Novalis, « l’eau est une flamme mouillée », et l’on se dit qu’elle vient de trouver son expression au cinéma. En passe de devenir l’acteur fétiche et bien choisi d’Akerman depuis « La Captive », le métallique Stanislas Merhar, en Almayer, prouve une nouvelle fois qu’il est l’un des meilleurs (mais trop discret) de sa génération »
(Olivier Séguret).

 

« Chantal Akerman compose ici un film reposant sur des dérives – celle d’Almayer est statique, d’autres plus mouvantes – rêveuses et âpres, lancinantes également. La splendeur de l’écriture cinématographique signe une sorte de « retour » d’une cinéaste excellant ici par la tonalité atmosphérique et sensitive de sa mise en scène ». (Arnaud Hée).

 

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